lundi, septembre 04, 2017

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Voir, indemnisation stratégique1 du 22.08.17

Paris, le lundi 4 septembre 2017

Emmanuel MACRON / Président de la République

Copie à : M. le Premier Ministre / Mme la Ministre de la justice / M. le Ministre de l’économie
MM les Présidents du Parlement et des Groupes parlementaires
M. le Premier Président de la Cour d’Appel de Paris / M. le Procureur général
M. le Président du Tribunal de Grande Instance / M. le procureur de la République,
M. le Bâtonnier


Monsieur le Président de la République,

1)- Les faits
a- Le 1er septembre 2017, j’attirais votre attention sur le cas de M. Pierre-Ambroise Bosse. Je faisais remarquer que l’affaire qui l’oppose à son agresseur ne pourrait être jugée ni équitablement, pour la victime, ni efficacement pour l’ordre public, de part les pratiques judiciaires en vigueurs.

b- Le 30 août, M. M’Jid El Guerrab (Député estampillé LREM de la 9e circonscription des Français établis hors de France) envoie à l’hôpital, en soins intensifs, M. Boris Faure (1er secrétaire fédéral du Parti socialiste pour la Fédération des Français de l’Etranger).

c- Cette dispute est particulièrement intéressante car elle s’engage dans un milieu homogène, elle concerne des personnes de même rang national, elle provient de l’exercice de leurs responsabilités, politiques en l’espèce.

d- Or, elle soumet à l’attention du public une version aussi significative que l’affaire de M. Bosse de l’inaptitude des pratiques judiciaires actuelles à faire face à certains troubles de l’ordre public et à leurs conséquences individuelles.
Dors et déjà, la gravité des blessures a emporté les astuces précautionneuses mises en place pour circonscrire l’incendie.

Le 2 septembre 2017, le député est :
a- Placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec la victime.
b- Mis en examen pour « violences volontaires avec arme ».

Mécaniquement, la procédure conduit les deux parties au procès et à ses confrontations personnelles. Elles fourbissent leurs armes pour les affrontements du prétoire.

Or, ces deux hommes sont deux réseaux de forces politiques, administratives, sociales.

Sous la banalité procédurière, la justice va convoquer quelques uns des affrontements politiques et sociaux les plus brutaux de la France actuelle.

Les acteurs n’éviteront pas les heurts entre les partis de gouvernement, les mises en accusations pour racisme, la multiplication des plaintes de confort.

Plus la procédure organisera de polémiques procédurières (telles que les « diffamations »), plus apparaitra le caractère culturelle de cette « réaction instinctive », tel que l’avocat de M. le Député défini le geste de celui-ci, et plus les populations se diviseront entre ceux qui partagent cette culture et ceux qui la rejettent.

Le gouvernement devra, une fois de plus, alimenter la machine civile communautariste pour faire taire les rumeurs et les clameurs.

Cependant, la qualification de la Mise en examen pour « violences volontaires avec arme » comporte certaines conséquences logiques remarquables.

Le procès ne portera pas sur les raisons de l’altercation mais sur ce qui a été caractérisé lors de la Garde-à-vue du député comme des « violences volontaires aggravées ».

Les magistrats jugeront le fait des coups et non pas, comme l’y invitaient les avocats de la défense, les motifs de l’altercation, son déroulement historique, verbal et gestuel.

C’est donc bien la discontinuité et l’hétérogénéité des coups et de l’altercation qui fondent l’action judiciaire.

Le juge d’instruction ne reconnait pas à M. le Député le droit d’invoquer une suite juridiquement logique entre les propos et gestes invoqués par lui et l’attaque de la tête de son interlocuteur par deux coups de Casque.

En conséquence les « faits reprochés » sont rendus incontestables puisque les coups ne sont pas partagés mais solitaires ; une seule partie a frappé.

Le débat sur le contexte peut produire des circonstances atténuantes mais en aucun cas une disculpation ni un partage des responsabilités pénales.

Par conséquent la participation de M. Faure au titre de partie civile n’est plus indispensable à l’établissement de la Vérité judiciaire.

Il sera là parceque c’est la procédure actuelle mais la qualification juridique du procès permet d’envisager virtuellement d’autres cas de figures qui n’imposent pas cette présence.

Son retrait personnel permettrait de ramener au technique ce qui par la confrontation non des faits mais des personnes et des cultures deviendra nécessairement politique.

Les rapports de force politiques étant écartés, il resterait les exposés techniques des faits et leurs confrontations.

Les magistrats n’auraient plus à s’occuper du tord personnel fait à la Partie civile ni des multiples facettes de son opposition à M. le Député.

Le Tribunal serait en situation de juger sereinement les faits reprochés à ce dernier.

Pour qu’il en soit ainsi, il faut que la partie civile ait reçu par ailleurs l’expression de la considération que la société lui accorde et de l’intérêt qu’elle porte aux dommages qu’il a subi.

C’est le rôle de ce que j’ai nommé l’indemnisation stratégique ordonnée par le juge que de permettre à la justice d’évacuer les passions sociales et politiques du prétoire et de demander compte aux parties des seuls faits.

Le Tribunal ne pourra jamais juger les remous électoraux de 2017, ni le bien-fondé des parcours légaux des uns et des autres. En s’y essayant, il ne peut que légaliser les passions et accompagner la criminalité qui en découle éventuellement.

Par contre, il peut renvoyer la société civile à ses responsabilités, juger les fautes pénales et rétablir la victime dans sa dignité.

La qualification de la mise en examen laisse ouverte la voie de cette possibilité.

Certes, la procédure ne pourra pas être changée pour cette affaire. Par contre, M. Faure pourrait participer avec d’autres, tel M. Bosse, à une expérimentation qui donnerait aux décideurs l’occasion d’y réfléchir et d’agir.

En vous remerciant et dans l’attente de vous lire,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE

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