vendredi, octobre 28, 2016

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Paris, le jeudi 27 octobre 2016


Objet : Indemnisation, trois exemples


Michel SAPIN
Ministre de l’Economie et des Finances


En copie à :
Président de la République
Premier Ministre
Ministre de la justice
Ministre de la Santé




Monsieur le Ministre,


Partie 1- Présentation

1)- les matériaux de la réflexion
Trois exemples d’indemnisations conduisent à examiner le fonctionnement de l’indemnisation et la logique qui le constitue.

1- Le 19 octobre 2016, le Ministère des finances, responsable du fond d’indemnisation des victimes, augmente la cotisation sur les contrats d’assurances de 4,30 euros, à 5.30 euros.

2- Le 19 octobre 2016, le journal Le Canard Enchainé relate dans sa rubrique judiciaire la procédure engagée pour un Accident de Travail (AT).

3- Le 24 octobre 2016, le professeur Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie plastique, esthétique et traitement des brûlés de l’hôpital Saint Louis à Paris, déclare que les deux policiers brûlés le 8 octobre sont « hors de danger ».

2)- L’objet de la réflexion
La réflexion qui suit n’a pour objet ni de changer l’ordre des choses ni d’en perturber le cours.

Seuls les magistrats peuvent dire si elle peut être de quelque application que ce soit pour l’indemnisation des victimes concernées par les cas cités. Ils sont seuls pour apprécier l’opportunité et le montant des indemnités après un dol.

Ce que nous donne à voir l’examen de ces cas est la logique dont disposent les magistrats pour déclarer une indemnisation et en fixer le montant.

Cette étude concerne les indemnités qui prennent la forme d’un capital et sont donc susceptibles de dégager un revenu.

Nous verrons que la forme de leur production perturbe la distribution des autres indemnités, celles qui sont de simples remboursements de frais.

Dans les trois cas cités plus haut :
1- la seule méthode dont disposent les juges pour fixer une indemnisation est la prédation d’un Trésor, soit public, soit privé, soit les deux.
C’est l’indemnisation Trésorière.
2- Nul ne conteste l’innocence des victimes dans les faits qui les accablent.
a- Il n’y a pas de discussion d’une responsabilité partagée.
b- Il y a un camp fautif et un camp victimaire. Ils sont distincts.

Je vais donc :
1- exposer les questions que pose cette méthode dans ces trois cas,
2- Présenter l’esquisse d’une solution partielle aux tares intrinsèques de l’exclusivité de cette logique.

Partie 2- Le « Fond de garantie »

3)- Le principe
Toutes les personnes déclarées « victimes » postulent à une indemnité versée par un Fond de garantie de l’Etat, le FGTI.

C’est un grand coffre duquel le Roi tire les pièces d’or qu’il distribue. La multiplication des « victimes » depuis 2015 pose des problèmes de remplissage du coffre.

En l’espèce, le coffre est abondé par une Taxe prélevée sur les contrats d’assurances et par une subvention du Trésor public.

4)- La question
En août 2016, M. de Peretti, directeur général d’Axa France déclare :
- «Jusqu'à présent, les actes terroristes coûtaient une somme très modique au fonds de garantie, toujours moins de 10 millions par an». Mais «il est clair qu'aujourd'hui, au cours des 18 derniers mois, c'est à plusieurs centaines de millions d'euros auquel le fonds doit faire face…des ajustements sur le financement seront nécessaires ».

5)- Les solutions
Une mission menée par l'Inspection générale des Finances à Bercy et l'Inspection générale des services du ministère de la Justice a conclu à la mise en œuvre de deux pistes :

1- L’augmentation de la cotisation sur les contrats d’assurances, dite « Taxe du terrorisme ».
Le 19 octobre 2015, elle passe de 3.30e  4.30e.
Le 19 octobre 2016, elle passe de 4.30 à 5.30e.
C’est un véritable impôt général qui concerne 80 millions de contrats.

2- le déblocage d'une enveloppe exceptionnelle de l'État dédiée aux victimes de Nice,
M. de Peretti appelle cela : «d'autres contributions que les pouvoirs publics pourraient dégager».
Ces « contributions » sont celles des contribuables.
3- L’Etat apporte sa garantie à la pérennité des fonds.
a- Le Président de la République dit : les ressources du Fonds de garantie seront "revues" et l'Etat "s'en portera garant dans la durée".
b- Juliette Méadel, Secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes : «Nous examinons toutes les pistes pour pérenniser le financement du fonds»,

4- Lors de la cérémonie des Invalides, en hommage aux victimes, le Président de la République, parlant du fond d’indemnisation, annonce que « C’est pourquoi, je l’annonce ici, son fonctionnement et ses règles seront réformés. Ses ressources devront être revues en conséquence».

Que ce soit de la part des Pouvoirs publics, des assureurs, des associations de victimes, dans tous les cas de figures, la seule réflexion porte sur le prélèvement d’un impôt croissant sur le public.

6)- L’analyse

1- L’indemnisation
Les faits indemnisables vont nécessairement croitre car le monde devient moins sûr, ou parait tel, mais aussi parceque la perception qu’en ont les français, pour ce qui concerne notre réflexion, change.
a- Les individus n’acceptent plus de sortir d’une opération de l’œil avec une jambe en moins.
b- Les masses accidentées n’acceptent plus de rentrer chez elles pour reprendre la charrue et pleurer en silence le bonheur perdu.
c- L’indemnisation fait désormais partie des droits revendiqués. C’est un sujet politique.

2- L’acquis.
a- Ce que personne ne conteste est le caractère national de la solidarité envers les victimes.
Cet acquis se marque par la garantie apportée à l’Etat à la pérennisation des fonds d’indemnisations.
b- L’indemnisation mobilise conjointement l'Inspection générale des Finances à Bercy et l'Inspection générale des services du ministère de la Justice.
c- La collaboration des deux administrations est donc un fait établi.
d- Il est admis par tous que les indemnisations sont des procédures qui peuvent être longues et qu’entre temps, les organismes habilités pallient aux urgences financières.

3- La contestation à venir
Ce qui prêtera à contestation au fur et à mesure que les faits indemnisables vont croitre est le coût de l’indemnisation.

a- La solidarité de l’urgence
Paradoxalement, c’est la crainte des attentats qui éteint provisoirement les questions.

En décembre 2015, la presse nous dit : « Face à la combinaison de l'augmentation du prélèvement et de l'efficacité du dédommagement d'urgence, beaucoup ont vu dans le passage par arrêté ministériel de 3,30 à 4,30 euros du prélèvement l'expression d'une crainte des autorités de la survenue d'attentats à court terme, et donc d'un besoin de dédommagements accru. »

En résumé : Le Bataclan a fait accepter le passage de la cotisation de 3,30 euros à 4,30 euros. Nice a fait accepter le passage des cotisations à 5.30 euros.

b- L’usure de la solidarité
L’indemnisation par l’impôt va subir le sort des impôts de solidarité.

Ils finissent toujours par souffrir cruellement de leur banalisation qui en fait perdre l’origine, des calculs de risques qui en font perdre l’urgence, de leur caractère dépensier qui en fait une variable d’ajustement des demandes de baisses d’impôts.

4- Les fêlures visibles
Le journal Le Monde, le 9 avril 2016, explique :
« Après la compassion, voici venu le temps de l’addition.
Le gouvernement doit bientôt se prononcer sur la façon de pérenniser le financement de la solidarité nationale envers les victimes du terrorisme.
Le 15 avril, doit être remis un rapport diligenté par Michel Sapin, le ministre des finances, et Jean-Jacques Urvoas, le garde des sceaux.

Dans la lettre de mission reçue par Patrick Poirret, inspecteur général des services judiciaires à la chancellerie, et Marie-Christine Lepetit, chef de l’inspection générale des finances à Bercy, les deux ministres pointent l’urgence de la situation en soulignant que « les indemnisations consécutives aux attentats du 13 novembre (…) pourraient fragiliser la situation financière » du Fonds de garantie des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI), l’organisme chargé de prendre en charge les victimes.
Les propositions devront concilier des objectifs en apparence contradictoires : assurer une « juste indemnisation des victimes » et aussi préciser des « mesures de rationalisation (…) pour l’ensemble des champs d’intervention » du FGTI. En clair, faire des économies.
Les arbitrages à venir s’annoncent tendus et opposent deux poids lourds du gouvernement. « Bercy est le ministère des assurances, la justice est celui des victimes », décrypte Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac), membre du conseil d’administration du FGTI. »

5- Bilan
L’exclusivité de l’indemnisation Trésorière ne fait qu’amplifier les conflits institutionnels naturels sans parvenir ni à les résoudre ni à en atténuer la progression.

Partie 3- L’Accident du Travail (AT)

7)- Un procès
Le Canard Enchainé, le 19 octobre 2016 et le 26 octobre 2016, p. 5, dans sa rubrique « Coups de Barre » consacrée aux procès, publie deux articles signés Dominique Simonnot :
a- « J’ai juste shooté dans la planche ! ».
b- « Je te refile la patate chaude »

Ce procès met en valeur :
1- La distinction entre les deux séquences judiciaires du pénal et de l’indemnitaire.
2- Les limites sociales intrinsèques de l’indemnisation Trésorière.


8)- Les faits

1- La victime
M. Serra Rabah, ouvrier marocain sans papier est employé au Chantier des Halles à Paris.
Le 23 septembre 2013, il fait une chute de cinq mètres.
La planche couvrant une trémie, un trou, tenait avec quatre vis bien trop courtes. Il y met le pied et bascule dans le vide.
Aujourd’hui, il est en chaise roulante, handicapé sévère, il vit en foyer, avec 38 euros par jour de la Sécurité sociale.
Sa famille, femme et enfant de cinq ans, est au Maroc, il ne la voit pas. Il ne peut la faire venir.
L’avocat, M° Mikowsky, le 2ème jour : « j’ai dit à mon client de ne pas revenir, il est épuisé. Il ne retravaillera plus jamais. »

2- L’innocence
a- Personne ne conteste la faute technique de l’employeur et l’innocence légale de l’ouvrier.
b- En disant que « la vérification visuelle » a eu lieu et qu’elle « suffit », que «On voit très bien si les vis tiennent », les employeurs s’interdisent de réclamer de l’ouvrier qu’il ait vérifié manuellement la solidité de ce parquet.

3- Les comparants
En octobre 2016, trois ans plus tard, comparaissent quatre responsables du « Groupement » des filiales de Vinci et du sous-traitant Sendin.

4- La réponse judiciaire
a- Le tribunal correctionnel : La procureure réclame de lourdes amendes contre Sendin et les trois sociétés du groupe Vinci.
b- Le tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) : M. Serrar doit attendre un an pour un jugement sur ses dommages et intérêts.

9)- La logique de l’action publique
1- Le parquet demande de « lourdes amendes ».
2- M. Serra peut toucher des « dommages et intérêts ».
3- Dans le meilleur des cas, la victime aura :
a- Attendu cinq ans avant d’être payée.
b- L’organisme payeur aura donné, ou peut être avancé, la somme de subsistance pendant ces cinq années minima.

10)- La logique de paiement
L’Etat, la justice en l’espèce, se livre à une activité spoliatrice, prédatrice sur ces entreprises.
Quelle soit justifiée et légale ne nous concerne pas ici.
a- Les amendes seront retirées des trésoreries et perdue pour celles-ci.
b- Les dommages et intérêts idem.

C’est la transposition sur le terrain privé de l’indemnisation Trésorière publique.

11)- Les deux voies de droit
La procédure montre que les deux faits de responsabilités sont disjoints :

1- Le Tribunal de Grande Instance (TGI)
La responsabilité pénale qui s’apprécie au Tribunal correctionnel.
La victime n’apparait pas dans ce procès. Elle est seulement le principal témoin de la scène. Elle certifie qu’elle a bien eu lieu et démontre sa gravité.
Le TGI ne jugera que la faute pénale. Celle-ci en fait ne concerne pas la victime.

2- Le TASS
La responsabilité civile qui se juge au Tribunal des affaires de la Sécurité sociale. Le salarié dont le victimat est reconnu y demande une indemnisation.

Le droit du travail, parcequ’il agit sur des populations ayant des statuts juridiques bien définis, met bien en valeur la distinction entre les tords des personnes, physiques ou morale, et la réparation sociale.

3- La séparation
Cette distinction de deux ordres de jugements, l’un pour les délits, l’autre pour les indemnisations, est capital pour une évolution au moins partielle de l’indemnisation et la faire sortir de l’idéologie spoliatrice.

Cet Accident de Travail (AT) indique en tout cas qu’elle est reconnue par les juristes et le droit.

12)- Le dilemme des autorités
Le compte rendu du procès montre bien qu’une fois les fautes de l’employeur commises, il est impossible de fonder une jurisprudence sur l’affaiblissement financier d’une entreprise pour une faute à la marge de son activité.

On peut se leurrer mais, du moment que l’objet de l’entreprise est légal et que son fonctionnement est conforme aux normes ordinaires, les accidents de travail ne peuvent pas être des critères d’ouvertures ou de fermetures financières des entreprises.

Le caractère criminel de l’activité des dirigeants ne peut pas amener à confondre la trésorerie de l’entreprise et les fautes pénales éventuelles des personnes physiques ou morales.

Si c’est le cas, la « main invisible du marché » apportera des correctifs, tels que l’expatriation des capitaux.

Donc, le paiement des dédommagements auxquels la victime a droit ne peuvent ni affaiblir l’entreprise, ni grever le budget de l’Etat.

Le mode exclusif de dédommagement par la prédation des budgets, de l’entreprise ou de l’Etat, conduisent :
a- les entreprises à nier les faits et à employer tous les moyens pour échapper aux sanctions,
b- la justice à minimiser les faits ou au contraire de les survaloriser pour éviter de nuire ou au contraire pour écraser.
Pour un Accident du Travail identique (effondrement d’un plancher à cinq mètres), j’ai vu un chômeur-entrepreneur prendre trois ans fermes avec arrestation à l’audience.
c- les justiciables à poursuivre le but chimérique de faire rendre gorge au fautif par la confusion entre les tords financiers et les fautes pénales.

Partie 4- Les policiers brûlés

13)- Les faits
Le 8 octobre 2016, deux policiers sont gravement brûlés, lors d’une attaque aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne).
Le 24 octobre, le professeur Mimoun résume ainsi l’état des deux policiers brûlés vifs dans leur voiture à Viry-Châtillon :
a- « Les deux sont sauvés. (…) Ça ne veut pas dire que le traitement est terminé au niveau des blessures fonctionnelles et esthétiques. Leur parcours médical n’est pas terminé. »
b- « Maintenant, ils vont affronter la deuxième partie, c’est le traitement des séquelles, la rééducation, éventuellement d’autres interventions pour retrouver la mobilité des mains et l’esthétique des mains et du visage »,
c- le professeur Mimoun se montre très réservé sur l’avenir des deux patients.

Ces policiers invalides vont être pris totalement en charge, et sans doute indemnisés, puisque leur agression doit relever de l’attentat terroriste.

Dans leur cas, comme dans tout autre qui engage les finances publiques, les juges examinerons finement les critères de l’indemnisation.

Le statut salarial perdu, les capacités physiques et mentales diminuées, la durée de la rééducation,

Ils auront certainement à cœur de ne pas léser ces salariés en AT mais également de ne rien faire qui puisse encourager à un pillage des fonds publics.

14)- La victoire inversée
Ce que met en lumière cet exemple est que le mode d’indemnisation est une forme de victoire symbolique des agresseurs.

L’agression a sorti ces policiers, ces salariés, des forces actives de l’activité sociale et économique pour les faire entrer dans les coûts d’une pension sans contrepartie d’activité.

D’une certaine façon, ces actifs sont transformés en pensionnés passifs par les forces malhonnêtes que les blessés devaient dominer.

L’indemnité Trésorière reconduit ainsi à son insu la domination morale et publique des policiers par les criminels acquise par ces derniers par l’agression physique.

15)- La fonction correctrice de l’indemnisation
C’est la tare principale de cette logique spoliatrice, fondée sur l’idéologie du Trésor à distribuer, que de faire passer les victimes, dans toute leur diversité, pour des incapables sociales, des prédatrices.

Cet exemple établit que l’indemnité, lorsque les juges décident qu’elle dépasse le cas du remboursement de frais, doit être à la fois :
a- Une réparation du dommage subi.
b- Le prolongement de l’action de restauration des primautés sociales que restaure le tribunal entre la victime et l’adversité.

Partie 5- La réflexion

1- L’obsolescence
La réflexion porte sur la mise en valeur de l’obsolescence programmée de cette conception univoque et archaïque de l’indemnisation par la seule distribution des pièces d’or des coffres de l’Etat, des assurances, des entreprises, voire des personnes privées.

Cette exclusivité trésorière créera ses propres perturbations financières et ses troubles publics.

2- La proposition
J’ai donc proposé d’expérimenter de nouvelles conceptions qui allégeraient le dispositif de la solidarité Trésorière sans l’effacer pour les sommes ordinaires.

Cela répond aux demandes « d’ajustements sur le financement » de la part des professionnels de l’assurance.

L’avantage de cette diversification des modalités indemnitaires sera d’éviter bientôt aux victimes de se présenter comme des spoliatrices.

Les entourages, familiaux et professionnels, de l’ouvrier et des policiers blessés, verraient d’un bon œil que ces victimes qui leur ressemblent participent à une expérimentation qui prépare une indemnisation plus sûre et distincte de la procédure pénale souvent éreintante pour les victimes.

3- Les renoncements
Comme dans toute évolution, il faut accepter à la fois de bénéficier et de renoncer. Le refus du renoncement amenant toujours la perte du bénéfice.

Par exemple, renoncer à utiliser l’indemnisation comme un moyen de rendre une justice personnelle insidieuse en spoliant l’Etat ou les entreprises et laisser à la justice le soin d’accabler les personnes qui doivent l’être.

4- L’extension
Bien que cela sorte de notre champ de proposition, le développement de cette réflexion et les modifications qu’elle apporte à l’indemnisation peuvent entrainer à terme une certaine réorganisation des rapports entre les Etats et les grandes entreprises.

Par exemple, les exigences indemnitaires de l’Etat américain, via la justice qui y est incluse, sont fondées sur la logique Trésorière.

Elles peuvent viser aussi bien :
1- A réprimer légitimement des fraudes
2- A imposer la loi américaine aux pays étranger, ou affaiblir les concurrents européens des institutions américaines équivalentes.

Ceci s’est vu lors de la pénalisation de banques européennes pour leur commerce avec des pays placés sous embargo par les seuls Etats-Unis.

La sortie de la logique Trésorière peut sans doute entrainer des changements sur certains de ces sujets.

16)- Conclusion
L’Etat n’a pas intérêt à ce que les citoyens s’attardent dans les tribunaux pour forcer la justice ni qu’ils se perdent dans leurs propres souvenirs pour en ressasser la douleur.

Chacun connait le pouvoir cicatrisant de l’indemnisation monétaire.

L’indemnisation capitalisable est une masse monétaire considérable.

Son existence sous la seule forme spoliatrice de Trésors, publics ou privés, pèse sur les budgets, contraint les remboursements des sommes purement assurantielles, fausse le débat judiciaire sur l’appréciation des fautes pénales et d’une juste réparation indemnitaire.

Je vous prie respectueusement, M. le Ministre, de bien vouloir considérer que mon propos vise à contrôler et diminuer les conséquences financières de l’industrialisation des indemnisations tant pour l’Etat que pour les entreprises ; autant que faire se peut.

En vous remerciant de votre attention et en restant à votre disposition,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances, l’assurance de mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE


PS : Digression
Je n’ai jamais eu de chance avec les gouvernements que je soutiens.
a- Ils n’aiment pas les idées simples
b- Ils ont la passion de perdre
Ainsi, ai-je proposé à Mme la Ministre du logement, Emmanuelle Cosse, d’organiser l’obligation de la présence d’une douchette dans les WC des appartements en construction et d’y inciter dans les anciens.
La « douchette » remplace l’essuyage des fesses par leur lavage.
Cette mesure aurait aussi pour conséquence de créer un flux d’intérêt bon enfant et sympathique chez les « braves gens », accessoirement électeurs. Ce serait dommage.
Les Communicants ont dû lui expliquer qu’à six mois des élections, il est préférable de s’identifier au seul démantèlement de la dite « jungle de Calais ». Le malheur des migrants fait beaucoup plus sérieux que l’égarement dans le sujet trop léger de l’hygiène des toilettes.
L’obligation d’être populaire semble être ce que les cadres de gauche admettent le moins en politique.
La popularité est un facteur de victoire. Elle est donc à proscrire.

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Paris, le samedi 22 octobre 2016


Objet : L’équipement des logements pour l’hygiène anal.


Emmanuelle Cosse
Ministre du Logement et de l’Habitat durable





Madame la Ministre,

J’ai l’honneur de venir vers vous pour vous soumettre une procédure d’hygiène que vous pouvez grandement faire progresser par une action légale.

Concernant la philosophie de la demande, je vous joins le courrier adressé à Mme la Ministre de la santé.

Le propos qui vous est adressé est le suivant :
1- Imposer dans toutes les constructions nouvelles de logements, publiques ou privées, l’installation d’une « douchette » dans les WC.
2- Promouvoir l’installation progressive du dispositif dans les logements anciens.

Prévoir l’installation de ce dispositif est nécessaire car cela évite tous les systèmes de camouflages des tuyaux d’arrivée d’eau dans la cuvette. Ils compliquent, parfois gravement, l’installation d’une douchette.

Vous n’obligerez à rien d’autre qu’à disposer du droit de choisir.

La douchette est une fabrication française. C’est pourquoi elle n’est disponible actuellement que chez Leroy-Merlin avec lequel, selon Internet, Saniclean a un partenariat.

Les professionnels vous remercieront de cette obligation.

Par un simple écrit légal, vous feriez faire un grand pas à l’hygiène et au confort intime.

La seule action des imbéciles sera de vous rendre aussi populaire que le Préfet Poubelle.

En vous remerciant de votre attention,

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’assurance de mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE


PS : Lettre à Mme la Ministre de la Santé

Paris, le samedi 9 avril 2016

Mme la Ministre de la Santé,

De « l’essuyage des fesses » au lavage de l’anus



1)- L’essuyage de l’anus
Après avoir déféqué, les français « s’essuient les fesses ». En fait, ils s’essuient l’anus.

1- Par cette méthode :
a- la main, les doigts, sont mis à la portée des excréments. 
b- celles et ceux qui ont des rapports compliqués avec leur anus et leurs défécations sont mis en perpétuelles difficultés.
c- Tout le monde connait les épisodes d’essuyages avec beaucoup de papier ou peu de papier.
d- L’anus est agressé par une rape.

2- La procédure morale, intellectuelle, de l’essuyage avec du papier est celle de l’effacement.
On efface la salissure.
C’est à la fois une procédure de rétablissement de la propreté d’une partie du corps souillée et en même temps la négation morale de son existence.
On n’y regarde pas de trop près et on réserve le nettoyage complet à la douche du matin, lorsque l’anus se perd dans l’honorabilité de la totalité du corps ; vite fait bien fait.
Dans les toilettes, il ne se passe rien, le papier est là par principe, le fait de la défécation doit être effacé et n’avoir jamais existé.

L’écrivain Roger Peyrefitte rapporte qu’il se rend à l’improviste chez une marquise. Il sonne, entend un bruit de chasse-d’eau, des pas précipités. La porte s’ouvre, il fait le baisemain. Là, il s’aperçoit que la dame a de la merde sur les doigts. Une excuse mondaine leur a suffit pour se séparer. Ils ne sont plus jamais revus.

La complexité des rapports des consommateurs au Papier-toilette est telle que deux des difficultés majeures de cette méthode sont devenues des éléments publicitaires de vente :
a- L’agression de l’anus, du corps, est si évidente que les fabricants la masque par l’évocation de la douceur de bébé ;
b- Les risques de salissure des mains en raison de la fragilité de la texture du papier conduisent les fabricants à mettre en scène des comédies garantissant cette solidité. 
On pourrait dire des français croisant du monde au sortir des toilettes ce que Duchamp disait de la Joconde : LHOOQ.

2)- Le lavage de l’anus

1- Une pratique ancestrale
Des sociétés exotiques ont un autre rapport à l’anus.

L’anus existe, la merde aussi. On n’efface pas ce couple, on le considère comme un moment de l’usage du corps dans n’importe laquelle de ses composantes. Il est sali, on le nettoie.

On ne rape pas la partie honteuse pour l’effacer et quasiment la punir de se faire remarquer. On lave à l’eau douce un lieu indispensable à la bonne santé.

Les bouteilles d’eau coupées par le travers et posées près de la cuvette, qu’on remarque dans certaines toilettes collectives, témoignent de la présence de cette culture.

2- Le nettoyage comme privilège
Les industriels japonais du WC ont industrialisé le principe du nettoyage. Ils ont intégré dans la cuvette un système dit de « douchette » actionné par une console manuelle.

La pression morale est si forte, y compris en Asie donc, que ces systèmes sont présentés au titre de l’accession à un privilège qui se marque d’abord par son prix et l’exclusion d’une partie de la population.

En France, ces systèmes se diffusent lentement et sont principalement réservés aux malades, handicapés, etc.

3- Le lavage manuel
Une startup française, SANICLEAN, a créé une douchette manuelle adaptée aux WC.

Le système est composé de :
a- une prise d’eau avec robinet fixée sur l’arrivée d’eau à la cuvette.
b- un flexible interchangeable
c- une manette de contrôle de l’arrivée d’eau
c- un pommeau de douche
C’est très simple, économe, les bricoleurs peuvent réaliser l’installation eux-mêmes.

Ce système manuel vaut pour les anus et les vagins.
4- Les effets
Le rapport au corps s’en trouve imperceptiblement changé.

a- Les mains ne sont plus en contact direct avec les excréments, l’anus ou le vagin. L’hygiène ne peut qu’en être améliorée et les risques d’incidents sociaux au sortir des toilettes deviennent nuls.

b- Le nettoyage à l’eau est indolore ; voire sympathique pour soi-même ; à l’inverse de l’essuyage.

3)- La distinction

1- L’essuyage
Les personnes qui essuient leur anus se précipitent vers le lavabo :
a- pour nettoyer leurs mains de toutes les impuretés que le contact avec l’anus, même au travers d’un papier toujours suspect de n’être pas étanche.
b- Elles y vont aussi pour combler leur insatisfaction :
Les traces laissées sur le papier, l’incertitude d’avoir tout effacé, créent une gêne indicible propice à ces rapports de forces moraux, visuels, des sorties de toilettes dans les lieux publics.
c- En se lavant les mains, elles finissent de se laver l’anus et se dédouanent à leurs yeux et à ceux de nos sociétés hygiénistes d’avoir commis une action si indigne que celle de déféquer.

2- Le nettoyage
Ceux qui lavent leur anus rencontre des idées positives telles que :
a- se laver à l’eau claire
b- se faire plaisir
c- avoir les fesses propres.
Avoir « les fesses propres » est une qualité proverbiale.
d- de plus, ceux qui se lavent l’anus ont la certitude de s’être bien nettoyés, d’être propres, quelques soient les secrets de leurs rapports à ce diable d’anus.

4)- Conclusion
Si les autorités publiques disaient l’intérêt du nettoyage de l’anus à l’eau :
a- elles contribueraient à l’hygiène publique,
b- elles soulageraient des millions de gens qui ont des rapports compliqués avec leurs « besoins »,
c- elles conduiraient les entreprises de production de WC à livrer les cuvettes avec la « douchette »,
d- elles banaliseraient l’installation de douchettes dans les lieux publics, au moins ceux homogènes, tels que les lieux professionnels, et sécuriseraient les installations.

La création et la fabrication de ces douchettes est française.

L’hygiène et le confort des français ont besoin de votre initiative.

En vous remerciant pour votre attention, en restant à votre disposition, Mme la Ministre, recevez mes salutations,


Marc SALOMONE
06.28.22.88.96