jeudi, avril 10, 2014

sarkozy, questions sociales et judiciaires


 

 

Paris, le jeudi 27 mars 2014

 

 

Cour de Justice de la République

 

COMMISSION DES REQUETES

 

21, rue de Constantine

75007 Paris

Tel. : 01.44.11.31.00

Fax : 01.44.11.31.39


 

 

N. Réf. : Requête N° 08/2014.

 

 

Objet : Préliminaires à l'étude de la Requête déposée par Marc SALOMONE

 

 

 

 

Monsieur le Président,

 

je vous prie, Monsieur le Président, de voir dans ce texte la poursuite d'une réflexion que je soumets par ailleurs à votre sagacité.

 

Ce n'est pas par hasard que M. le procureur de la République a fait obstruction à l'étude du questionnement qui vous est soumis comme Requête et qui lui a été présenté au titre de demande d'ouverture d'une enquête préliminaire.

 

On peut légitiment penser que les magistrats de la Cour de Justice de la République se poseront les mêmes questions pour aborder ce dossier.

 

Or, les propos de M. Sarkozy, tenus en développement de sa Lettre du 20 mars 2014, apportent une ouverture qu'on ne peut négliger.

 

Je vais donc aborder successivement :

1- Les difficultés connues, établies, officielles, que les magistrats du parquet rencontrent pour l'étude des dossiers que leur soumet M. Salomone.

2- Les ouvertures que M. Sarkozy apporte à ces obstacles.

1)- Les propos de M. Sarkozy

 

a- Le texte

Le Journal Le Canard enchaîné ; mercredi 26 mars 2014, annonce en première page, sous le titre : « Les coups de téléphone de Sarko », une déclaration en page deux :

- « L'Ex n'a pas le choix :

Sarkozy sera toujours Sarkozy. Tout content de l'effet produit par sa tribune dans « Le Figaro », avec une allusion tout en légèreté à la « police politique » de Hollande, assimilée à la Stasi, l'ancien chef de l'Etat a passé les jours suivants au téléphone, tenant aux uns et aux autres ce langage :

- « Cette affaire d'écoutes renforce ma détermination et m’oblige à me présenter à la présidentielle. Parceque, si je ne reviens pas, cela voudra dire que j'ai peur des affaires. ».

Depuis dimanche soir, Sarko a également beaucoup téléphoné aux dirigeants de l'UMP, sur le thème : « La percée du FN renforce mes responsabilités. Qui d’autre que moi peut le battre au premier tour ? ».

Alain Juppé peut être ? »

Fin

 

b- Les formules d'introduction :

a- « tenant aux uns et aux autres ce langage »

b- « sur le thème »

Laissent planer un doute sur l'exactitude littérale des propos prêtés à M. Sarkozy par le journal.

 

c- Néanmoins, il est permis de penser que les deux déclarations reproduites,

a- « Cette affaire d'écoutes renforce ma détermination et m’oblige à me présenter à la présidentielle. Parceque, si je ne reviens pas, cela voudra dire que j ai peur des affaires. ».

b- « La percée du FN renforce mes responsabilités. Qui d’autre que moi peut le battre au premier tour ? ».

sont :

a- Soit littérales

b- Soit fidèles à la teneur des propos de M. Sarkozy.

Le lecteur peut en retenir sans risque de se tromper, ni d'avoir été trompé, que M. Sarkozy veut qu'on sache : :

a- Que les « affaires » ne l'impressionnent pas au point d'infléchir ses décisions politiques.

b- Qu'il estime être le meilleur candidat de son camp pour les élections présidentielles de 2017.

 

3)- Les questions subséquentes

 

Je connais les questions qui se posent aux professionnels, car on m'en a déjà fait part :

- Est il moral et responsable de donner suite aux demandes d'un homme aussi dérisoire que M. Salomone lorsque ces demandes peuvent gêner l'action publique ou la carrière de personnes reconnues publiquement comme importantes ?

 

La réponse du parquet est non. En province, cette disqualification est off. A Paris, elle a été intégrée à la procédure. Elle en a été constitutive.

 

J'ai été violé deux fois. Une fois par des capitalistes, en province. Une fois par des fonctionnaires, à Paris. Je traite d'une affaire de viol présumé qui aurait été commis par M. Sarkozy. Ces trois viols sont des affaires politiques puisqu'ils visent tout d'abord à utiliser la jouissance sexuelle pour disqualifier une personne, la soumettre, envoyer un message à d'autres.

 

Par conséquent, j'estime avoir une connaissance de ce dont je parle, une forme d'expertise. Je sais que les questions que je pose sont pertinentes.

 

4)- Les deux obstacles de lecture

Ce que je suis en droit de prévoir par expérience, c'est une obstruction à l'étude du dossier, à sa seule lecture :

a- Par une ségrégation sociale qui s'inscrit dans toutes les procédures que j'ai connue,

b- Par une pensée publique archaïque, au terme de laquelle « on ne parle pas de ces choses là ».

 

1- La ségrégation sociale

Je ne reviens pas sur les faits même de cette ségrégation sociale dans les procédures judiciaires. Je les ai déjà évoqués dans les courriers précédents. Selon les fonctionnaires concernés, ils font l'objet « d'épais dossiers » au parquet et à la Direction des Affaires criminelles et des grâces. Je rappelle simplement le mot d'un capitaine de police dans une procédure : « Vous êtes à votre place, M. Salomone, en bas. » En matière de qualification juridique esclavagiste, tout est dit. La torture, sous le couvert de M. le procureur de la République et de M. le préfet, n'a plus qu'à suivre.

 

Cette ségrégation judiciaire sociale est un fait. Elle est primordiale. Il est inutile de se voiler la face.

 

2- La pensée archaïque

Toutes les personnes violées ont appris à leur dépend qu'il ne faut surtout pas en parler, sauf à subir une sorte de ressac du viol, cette fois-ci par le public.

Mme la députée n'échappe pas à la règle. Donc, elle se tait.

Ce préjugé tenace est le fondement de l'omerta. Les mêmes qui traquent littéralement M. Sarkozy pour des affaires financières ne diront jamais un mot sur le viol. Ça ne se fait pas.

 

J'ai dû quitter une région parce que j'ai dénoncé le premier viol. J'ai été enlevé séquestré, torturé, parce que j'ai porté plainte contre le second viol. CQFD ;

 

Là aussi, j'ai une expertise.

 

4- Les questions annexes

Il pourrait sembler que la présence d'un avocat faciliterait les choses. Cela va de soi. Cependant l'évidence de cette présence, en cette affaire, n'est que verbale.

a- Les avocats ont peur d'affronter M. Sarkozy dans des affaires qui touchent à sa personne.

En avril 2007, suite aux informations du Canard enchaîné, j'ai demandé l'ouverture d'une enquête préliminaire au sujet de l'appartement de M. Sarkozy, sur l’Île de la jatte, à Neuilly-sur-Seine. Une avocate des hauts-de-Seine a bien voulu m'accorder une consultation par les prix sociaux du bâtonnier, à 30e au lieu de 150e.

Sa consœur lui a dit : « Moi, je ne veux pas m'occuper de ça. Je n'ai pas envie de perdre tous mes procès dans l'avenir. ».

 

b- Le Bureau d'aide juridictionnelle

Le seul moyen que j'ai d'avoir un avocat est qu'il soit pris en charge totalement par l'Aide juridictionnelle.

C'est prévu par les textes.

Je connais le Bureau d'Aide Juridictionnelle. Il n'acceptera jamais qu'un pauvre contredise en justice l'action d'une personnalité ; quel qu'en soit le motif.

 

 

4)- L'ouverture de M. Sarkozy

 

Par ses déclarations à ses amis de l'UMP, en commentaire des résultats des élections municipales et de sa Lettre au Figaro, M. Sarkozy change singulièrement les paramètres du débat judiciaire à son endroit.

 

M. Sarkozy déclare sans ambages qu'il est prêt à faire face à toutes les « affaires » et que les développements judiciaires de celles-ci :

a- Renforcent sa détermination,

b- Le mettent dans l'obligation d'être candidat en 2017,

c- Lui permettent de dire qu'il n'en a pas peur.

d- Le placent en position de candidat naturel de son parti,

 

A moins que les magistrats s'estiment tuteurs légaux de M. Sarkozy, ils ne peuvent plus agir sous le couvert d'une quelconque idéologie de protection de M. Sarkozy à quelque titre que ce soit. Ce dernier offre aux magistrats l'occasion de passer outre les archaïsmes et les corporatismes.

 

Conclusion

 

M. Sarkozy affirme qu'il est capable de faire face à toutes les actions judiciaires qui le visent, ce qui s'est d'ailleurs produit jusqu'ici. De ce fait, il disqualifie toute politique judiciaire qui viserait à faire obstruction à la manifestation de la vérité dans une affaire aussi importante que le viol d'une femme députée.

 

Il devient difficile de lui attribuer la responsabilité de l'omerta publique et du silence judiciaire au sujet de ce viol présumé.

 

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées,

 

 

Marc SALOMONE

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