jeudi, avril 10, 2014

sarkozy, guillaume, députée, parole de violées, 09.04.14



 

 

Paris, mercredi 9 avril 2014

 

 

Cour de Justice de la République

 

COMMISSION DES REQUETES

 

21, rue de Constantine

75007 Paris

Tel. : 01.44.11.31.00

Fax : 01.44.11.31.39


 

 

N. Réf. : Requête N° 08/2014.

 

 

Objet : Parole de violées et forfaiture présumée de M. Sarkozy

 

 

Monsieur le Président,

 

La requête que j’ai l’honneur de vous soumettre est fondée sur l’étude des informations produites pas Mme Guillaume dans son livre Le Monarque, son fils, son fief.

 

M. Sarkozy est ainsi présumé être l’auteur d’un viol dont il n’a jamais démenti le fait, même lorsque les médias s’en font l’écho. Les conditions de ce viol entraînent les qualifications de viol aggravé, prostitution, proxénétisme hôtelier, détournement de fonds publics et recel de ces fonds, violation de la séparation des Pouvoirs.

 

A la condition que les faits soient certifiés, comment ont-ils pu se produire ? J’ai déjà étudié cette question, discuté les propos de Mme Guillaume et apporté certaines réponses.

 

Toutefois, une émission de télévision consacrée au viol nous apporte des éléments de réflexions extérieurs à notre sujet. Cette nouvelle approche du sujet nous permet d’apporter d’autres réponses à cette question :

1- M. Sarkozy a fait comme tout le monde dans le monde des violeurs.

2- La peur est la qualité première des personnes construites comme proies.

3- M. Sarkozy a sélectionné une personne qui a cette qualité d’avoir peur.

4- La préméditation est le fil conducteur de l’histoire de cette entrevue.

 

Ces critères communs à tous les viols permettent une lecture plus complète des faits, manœuvres et propos, présumés, voulus par M. Sarkozy, Chef de l’Etat.

C’est au développement de ces points qu’est consacré le texte ci-joint.

1ère partie : Les chasseurs et leurs proies.

 

1)- Les règles générales du viol

 

La Chaîne « Chéry 25 », le 01,04,14, nous propose l'émission « Sans tabou, femmes agressées elles brisent le silence ».


 

Cette émission nous donne quelques règles générales du viol. Toutes les personnes violées les reconnaissent pour les avoir vécues.

 

A-  Les personnes violées

10% portent plainte.

80% sont violées par une personne de connaissance.

Une personne violée ne porte pas plainte d'abord pour ne pas nuire à autrui : « moi je ne voulais rien dire parce que je ne voulais pas rendre les autres malheureux. »

Il faut un an de psychothérapie à une personne violée pour être apte à déposer plainte.

Exemple : J’ai été violé en septembre 1987. J’ai porté plainte, inutilement, en mars 1991.

Le but d'une personne qui vient d'être violée ? Rentrer chez soi, faire comme s'il ne s'était rien passé, oublier.

Exemple : J’ai voulu oublier. En janvier 1989, dépression grave. Invalidité.

 

B- Les violeurs

1- Chasseurs

Ce sont des chasseurs des prédateurs. Ils ont leurs scénarios. Après ils cherchent des proies.

Qui ne peuvent se défendre, sont sidérées.

Il suffit alors de les regarder d'un air méchant, de loup, qui les stress, les met en sidération, en déconnexion, pour leur tomber dessus.

 

2- Menaceurs

« Le violeur menace de se venger sur elle si l'une des deux parle »

Cela peut être aussi : « Tu m'as mordu. Si j'ai le Sida je te tue ».

Dans les deux cas, les agresseurs parlent ainsi car ils se sentent dans le droit. Ils pensent qu’ils ont le bon droit, le public et les représentants des pouvoirs publics avec eux.

Ce qui est souvent la règle dans les deux cas.

 

3- Confineurs

a- L'ombre

Le principe de l'agresseur sexuel, en commun avec tout agresseur, est d’entraîner sa victime dans un repli de la société.

Dans la rue, les agresseurs peuvent entraîner leur proie juste à l'angle de la rue passante mais dans la rue déserte. A un mètre du passage, la foule passante ne verra ou ne dira rien.

Ce peut être un repli moral, psychologique : Si tu dis ça tu seras déconsidéré, etc.

 

b- La lumière

Par contre, dès que l'action devient publique, elle s'arrête : « Avec l'accompagnement les viols s'arrêtent » .

Il en va souvent de même dans les opérations policières. Si le voisinage se manifeste, l'enlèvement est remis à plus tard. Lorsque j'ai été enlevé pour être torturé, les officiers de police judiciaire ne cessaient de protester du bruit que cela faisait, ils disaient : « Et dire que nous avions choisi cette heure pour une opération discrète ».

 

 

J'ai été violé deux fois. Les deux fois devant un public. La première fois, devant les femmes des commerçants qui me violaient. La seconde fois, devant tous les officiers de police judiciaire, hommes et femmes, du commissariat.

 

Mais ces publics forment des clans assurant le silence sur les faits. Par contre, dès que j'ai porté plainte, les manœuvres pour empêcher toute procédure n’ont pas cessées. Car là était la vraie publicité du débat. Et ils n’en voulaient pas.

 

C- Les conditions du viol

« 50% des viols se commettent sans violences. »

 

Toutes les personnes ayant été violées, abusées, battues, torturées, savent que ces exactions se font avec leur consentement.

Il peut y avoir un combat qui précède les faits. Une fois la proie vaincue, elle se livre. C'est le principe des viols commis pas abus d'autorité.

 

A Jaffa, 3 au 7 mars 1799, les turcs ont livré un combat sans merci contre les troupes de Bonaparte. Les généraux de celui-ci ont promis aux Turcs la vie sauve s'ils se rendaient. Ce qu'ils firent. Bonaparte en jugea autrement et ordonna l'exécution de ces prisonniers.

 

Le 10 mars, 3000 braves ; de farouches guerriers, sont fusillés Pas un seul n'eut un geste de révolte. Comme tant d'autres.

 

C'est le principe même de la défaite et de l'asservissement consenti qui s’en suit mécaniquement.

 

D- L'opposition au viol

« Depuis qu'elle a vaincu sa peur. Elle n'a jamais été agressée. »

 

Ce que souligne cette émission, c'est que dans tous les viols la complicité structurelle des proies joue un rôle.

a- Les personnes visées se signalent, sans s'en rendre compte, comme des proies potentielles. Elles se comportent en personnes faibles.

b- Au moment des faits, les mêmes personnes jouent un jeu de négociation alors que leurs assaillants prennent des mesures de guerre.

Il est frappant que l'exemple pris par l'émission soit celui d'une jeune femme qui suit des cours de self-combat féminin.

Elle apprend :

a- A se produire en public avec une allure déterminée.

b- Elle apprend à taper dans les couilles de ses agresseurs au lieu de leur parler, voire de leur plaire.

 

Par exemple : si j'avais eu cette formation, lors des deux viols que j’ai subi, j'aurais mis mes agresseurs dans l'obligation de me tuer pour réaliser leur rêve de jouissance facile d’une proie. Ce que ni les commerçants, ni les officiers de police judiciaire n'étaient en capacité de faire. En tout cas, je n'aurais pas été violé. Je n'aurais pas connu deux ans de coma psychique, entre autre.

 

2)- La banalité de M. Sarkozy

M. Sarkozy agit en tout point comme les violeurs ordinaires. Les propos de cette émission permettent de replacer l'action présumée de M. Sarkozy dans sa banalité.

 

1- M. Sarkozy n'a pas agit autrement que tous les violeurs et tous les harceleurs sexuels. Dans l'action de M. Sarkozy on retrouve tout ce qui est constitutif de l'action des violeurs ordinaires.

a- Il choisit sa proie par sa fragilité.

b- Il la met en sidération, en déconnexion, par une agression fulgurante.

c- Il s'enferme avec elle et il la cloître dans son monde.

d- Il agit sans violence physique.

2- Mme la députée s'est conduite pendant et après l'opération comme toutes les victimes de viol et de harcèlement sexuels.

a- Elle est agressée soudainement et violemment par une connaissance.

b- Ceci la place en état de sidération.

c- Elle ne porte pas plainte, comme 90% de ses semblables.

d- Elle est structurellement complice car elle s'est présentée sous ses aspects vulnérables.

e- D'une part, elle est en complicité de charme pour une demande de faveur. Elle a une relation aux hommes fondée sur une égalité ambiguë.

f- D'autre part, au moment des faits, elle réagit par une demande de négociation au lieu de taper dans les couilles : « Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous! .

g- En se plaçant au dessus des faits, elle se condamne à prendre le sexe de M. Sarkozy dans la bouche pour faire semblant de ne pas voir que M. Sarkozy lui fait manger sa bite par la force.

h- Il n'est pas besoin d'être dans le secret des Dieux pour comprendre qu'elle se tait, si les faits ont eu lieu, pour ne pas nuire à « la France », son « parti », son « grand-homme », son mari, etc. Comme pour toutes les autres personnes violées.

a- Surtout pas de scandale.

b- Je maîtrise la situation.

i- Elle rentre chez elle, elle fait comme si rien ne s'était passé. Elle s'efforce d'oublier.

L’oubli devient même la structure de la dépression. L’accès aux soins commence avec la résurgence du souvenir.

 

Apparemment, dans tous les exemples donnés aucune personne mise en situation de viol ne parvient à oublier. Il faudrait qu'on nous explique comment celle-ci a fait, ou aurait fait.

 

2ème partie  L’incohérence de la spontanéité

 

3)- La neutralisation

La scène du viol est  amenée par Mme Guillaume de façon à la neutraliser. Elle nous donne à croire que le viol présumé est le fait d’un concours de circonstance, le fait soudain d’un désir spontané.

 

C’est ce procédé qui permet à la procédure d’omerta publique de s’accrocher à cette information qui ne demande qu’à disparaître.

 

1- La confusion

Le récit de Mme Guillaume organise la confusion entre les habitudes de M. Sarkozy d’user du Cabinet de l’Empereur, et l’usage qu’il en fait ce jour là.

Cette confusion permet à Mme Guillaume de mettre en scène un match de boxe imaginaire. Par ce combat factice cette occupation du Cabinet ressemble à toutes les autres, d’abord le sport puis le repos en Cabinet.

Il est banal et donc normal que M. Sarkozy soit en sueur dans son Cabinet puisqu’il en est tout le temps ainsi.

Ces séances de sport et de relaxations peuvent aller de pair avec le souci de s’évader des contingences de la vie présidentielle.

 

2- L’oubli en trompe l’œil.

a- Ceci laisse entendre qu’il est logique que M. Sarkozy, tout à son match imaginaire ait oublié son rendez-vous.

b- Nous comprenons ainsi l’intervention de l’huissier et l’étonnement de M. Sarkozy apprenant qu’il a un rendez-vous depuis 10mn, alors que dans 10mn il revient en activité publique.

 

3- Le bénéfice du match

Le bénéfice de cette séance de boxe devant sa glace est de :

a- Justifier l’oubli du rendez vous

b- Mettre en scène l’huissier comme témoin de la bonne foi de M. Sarkozy. L’huissier permet de certifier l’oubli ; l’oubli détache le viol de la subvention et par conséquent supprime la prostitution.

c- M. Sarkozy accueille Mme la députée en sueur. Pensez donc, la redite du combat de Joe Frazier aux championnats du monde poids lourds !

d- La scène est de facto immergée dans l’idéologie de l’urgence.

 

4- Les faits

a-  J’ai montré que contrairement à son habitude il n’a pas pu se présenter au Cabinet après une séance de sport.

b- Il y était entre deux remises de médailles. Ce que brouille le récit de Mme Guillaume.

c- Il n’y a donc aucune continuité entre les habitudes de M. Sarkozy et sa présence ce jour là en ces lieux. Ni entre ce sport factice et les séances de sport ordinaires sous la direction d’une entraineuse.

 

5- Sport et viol

a- La construction de ce récit vise à rationaliser l’emballement de M. Sarkozy face à Mme la députée. L’excitation sexuelle vient de la tension sportive. La chaleur sexuelle est la suite de l’échauffement du ring. Le short libère le slip.

 

b- Associer l’échauffement sportif à une hystérie sexuelle est une insulte gratuite faite aux boxeurs. Elle repose sur l’identification des boxeurs à des brutes imbéciles.

c- A ce sujet, il faudrait peut être demander l’avis de nos médaillés olympiques. Au lieu de disposer comme allant de soi de leur réputation.

d- Au delà, l’évidence de cette liaison de cause à effet entre les sportifs et les violeurs est une insulte de type raciste faite aux hommes.

e- Cette liaison ne recoupe pas l’inclusion des pratiques sportives comme moyen de calmer les désirs dans tous les internats.

f- Rappel apparemment utile : M. Sarkozy a plus de 50 ans. Il est Chef de l’Etat.

 

4)- De l’oubli à l’hystérie

Dans le montage de Mme Guillaume, les injures aux sportifs mises à part, ce combat de boxe explique l’oubli du rendez vous et celui-ci explique le retard pris dans l’agenda présidentiel.

Les retards à leur tour expliquent l’urgence et la précipitation, le viol dans l’urgence et dans la sueur sportive.

a- M. Sarkozy est dans son Cabinet, donc coupé de tout, donc il oublit l’agenda présidentiel. En conséquence, les horaires sont bousculés et le rendez vous prévu 20 mn avant la reprise des activités se décale de 10mn. Il ne reste que 10mn avant la fin des entretiens possibles dans le Cabinet.

b- M. Sarkozy fait un match de boxe. Il ne voit pas le temps passer. Il est en sueur, tout excité. Puisqu’il refait le match de Joe Frazier, il est devenu méchant et brutal. Il est machiste, ça va de soi. Il est interrompu dans un match dont il pensait bien entendu qu’il ne finirait jamais. Donc, il est énervé.

c- L’urgence soudaine et bien sûr imprévue, provoquée par le décalage de rendez vous s’ajoute à la chute de  tension provoquée par l’arrêt inopiné d’un match de championnat du monde.

d- L’association des deux blocages psychologiques provoque un mouvement hystérique incontrôlable, un quasi tsunami hormonal.

 

Le viol est validé par :

- L’urgence horaire : Alors qu’il reçoit Mme la députée, M. Sarkozy ne peut déjà plus penser qu’au discours historique qu’il doit prononcer à l’occasion de la remise de médaille à Mme Balkany, conseillère municipale.

- Le sport et sa virilité. M. Sarkozy en sueur a forcément l’étoffe d’un bulldozer sexuel.

Mme Guillaume a donc construit une mécanique de l’urgence et de la tension sportive. Cette association produit une hystérie qui s’incarne dans la spontanéité de la demande sexuelle.

 

Cette spontanéité dissout l’espace et le temps, l’histoire, les calculs, les positions sociales, les obligations constitutionnelles. Les mots et le désir ne font qu’un. La seule réalité serait celle d’une bite qui appelle une bouche.

 

L’avantage de cette spontanéité est d’effacer le souvenir d’un échange, d’un chantage, et  de la prostitution qui va avec. Elle renvoie les obligations sociales au rang des tabous foulés aux pieds par des amants devenus fous.

 

Une fois relevée, Mme la députée peut dire qu’elle n’a cédé que pour mieux dominer : «  Eh bien, c'est ce qu'on appelle boucler un dossier en un tour de main! » s'exclame Madame de P., secouée d'un irrépressible fou rire. « Quand je pense qu'on dit que l'administration est lente... Alors que, en fait, il suffit de trouver le bon canal! ».

 

C’est exactement par cette stratégie de domination imaginaire que tiennent une partie au moins des femmes battues. En encaissant les coups, elles prouvent que leur homme est un pauvre type et qu’elles dominent cet enfant capricieux. Celles qui réalisent leur erreur à temps et portent plainte s’appellent des survivantes.

 

5)- Les impasses de Mme Guillaume

Ainsi donc, Mme Guillaume veut-elle nous faire croire que la scène du viol est une construction spontanée circonstancielle provoquée par l’hystérie due à la conjonction de l’urgence calendaire et de la sueur du sportif.

 

Ce faisant, elle ne nous explique pas :

1- Pourquoi elle doit falsifier les faits en laissant croire que la présence de M ; Sarkozy dans ce bureau est de même nature que sa présence ordinaire après une séance sportive.

« Après chaque intermède sportif, et chaque fois que son agenda surchargé lui en laisse le loisir, le Monarque aime se retrouver seul dans son bureau privé…. Aujourd'hui, il a une petite heure de liberté. Le temps de se doucher, se changer et réfléchir au mot qu'il va improviser pour la cérémonie de remise de légion d'honneur à son amie intime, la Thénardier. »

2- La Scène de l’huissier

a- Pourquoi le rendez vous qui devait avoir lieu à telle heure n’est introduit que dix minutes plus tard.

« - Madame de P. Elle avait rendez-vous à 17 h 40, il est presque 17 h 50 et la cérémonie est à 18 heures. »

b- Pourquoi M. Sarkozy tient avec l’huissier un dialogue qui n’a aucun sens pour un Chef d’Etat dont l’agenda est impératif.

« Monsieur le Monarque?

- Oui, quoi? Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce que vous voulez? J'avais demandé qu'on ne me dérange pas!

- C'est votre rendez-vous, Monsieur le Monarque, il est arrivé.

- Mon rendez-vous? Quel rendez-vous?

c- Pourquoi il fait semblant d’avoir perdu la mémoire et feint de la retrouver.

-  « Madame de P.? C'est qui celle-là déjà? Ah oui, Madame de P., c'est vrai, j'ai promis de la voir. Bon, faites-la entrer. »

3- La scène des déclarations obscènes.

a- « Le Monarque s'est approché. Il est encore sous l'effet de l'euphorie de son combat de boxe imaginaire. Il savoure l'hystérie adorante de ses groupies, leurs cris de désir qui montent à lui, il ressent dans tout son corps la tension du duel et l'excitation de la victoire. Il a chaud, très chaud.

« Regarde dans quel état je suis, tu ne peux pas me laisser comme ça... »

Son souffle est court, son visage se congestionne.

« Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous!

 

- Sois gentille... Comment je vais faire pour mon discours, là, tout de suite? Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre! Allez, c'est pas grand-chose... » supplie-t-il. »

b- Mme la députée n’a rien d’une groupie.

 

c- Mme Guillaume doit reprendre la fable de l’opposition du muscle et de l’intelligence. Au-delà de l’insulte pour les sportifs, elle n’est tout simplement pas crédible.

d- Comment cet homme qui prétendait ne pas attendre cette dame, et même n’attendre personne, peut il prétendre se mettre en cet état ?

e- Le seul argument crédible serait une affection particulière pour cette femme. Or, il la considère comme un simple garage à bite.

« Apaisé, souriant, le Monarque ajuste sa cravate et enfile sa veste.

« Bon, faut que j'y aille. J'ai un discours.

- Et mon musée? On n'en a pas parlé...

- Ah, c'est vrai, votre musée. Combien il vous faut?

- Cinq millions.

- Rien que ça!

- C'est un projet très ambitieux. J'ai aussi des mécènes. Et les collectivités participent. - Cinq millions. Bon, donnez-moi votre dossier. Vous verrez ça avec Tigellin, il va vous débloquer l'affaire. Je dois vraiment y aller. » Et le Monarque sort de son pas rapide.

« ... Monsieur le Monarque! Merci! »

Mais il ne l'entend pas, il est déjà loin. Il court vers la Salle des fêtes où l'attend, rayonnante, la Thénardier, avec son époux, les enfants, les amis. »

 

Nous allons voir que les paroles ordurières de M. Sarkozy ont une toute autre fonction que de manifester une excitation sexuelle de commande. Elles sont des propos contractuels.  

 

3ème partie : Le critère de la peur

L’expérience publique du viol nous permet de réfléchir à une possible préméditation du crime, voire à un complot.

 

6)- Les femmes qui tapent

Ce que les femmes, quasi-unanimement, appellent s’opposer à un agresseur sexuel, c’est lui taper dans les couilles.

 

Cette formule éclaire aussi le jeu de Mme Guillaume.

a- Quand elle se fait coiffer spécialement pour tenir ces mâles en rut à distance, elle capte les regards pour les dominer et les tenir à distance.

b- Quand elle va porter plainte contre l'un des élus des Hauts-de-Seine, elle tape dans les couilles de ses agresseurs.

 

Mme Guillaume distingue deux types de femmes, celles qui cognent, celles qui sucent. Celles qui règlent l’agression sexuelle par une gifle préventive. Celles qui cèdent. Celles qui font peur et celles qui ont peur.

 

Il est possible que cela convienne à Mme Guillaume et lui permette d'évoluer dans ce qu'il est convenu d'appeler un monde de brutes.

 

7)- Le préalable de la peur

Cette émission nous apprend ceci : « Depuis qu'elle a vaincu sa peur. Elle n'a jamais été agressée. »

 

Cela confirme la justesse de la politique de Mme Guillaume. Ne pas avoir peur, le montrer, est le plus sûr moyen de maintenir les violeurs à distance.

 

Avant de violer, il faut savoir si la proie visée a peur. Sinon, le viol devient impossible. Si préalablement à l’audience Mme la députée n’avait pas été jugée comme étant susceptible d’avoir peur, elle n’aurait pas été violée. M. Sarkozy n’a donc pas violé, il a organisé un viol

 

Cela change le regard sur le récit de ce viol et donc sur la logique qui y préside. Car la spontanéité ne peut plus être retenue comme la matrice de l’action de viol.

 

J’ai déjà examiné l’inanité de cette spontanéité à partir de l’examen de l’histoire présentée par Mme Guillaume.

 

Ce critérium de la « peur » interdit même la soudaineté. La soudaineté provoque la surprise chez la proie. Mais elle peut aussi provoquer la surprise chez le violeur, si la proie sait se défendre.

 

L’agresseur est chef d’Etat, l’agressée est députée. M. Sarkozy ne peut risquer : Une gifle, un coup de pied dans les couilles, car il y a une véritable agression, des appels à l'aide, une hystérie, une plainte au pénal, un scandale politique.

 

Il ne peut violer qu’une femme qui a peur. Il doit impérativement savoir si elle a peur. Son couloir du métro désert, son wagon vide, c'est la certitude de la peur de l'invitée.

 

8)- La préméditation certaine

Ça ne peut résulter que d’une préparation.

 

M. Sarkozy se conduit en tout point comme tous les agresseurs sexuels. Comme tous les violeurs il est calculateur.

 

Par cette règle de la faiblesse pressentie de la proie, nous sommes certains que M. Sarkozy ne s'est pas engagé à la légère et qu'il a prémédité ce viol. Mme la députée a été violée parcequ'elle a été jugée faible et non parce que M. Sarkozy a eu un coup de chaleur.

 

Ce critère de la « peur » induit que M. Sarkozy, comme tous les abuseurs sexuels a fabriqué sa proie. Il a repéré cette femme, l'a jaugée, l'a définie comme proie, l'a conduite jusqu'à lui. Là, il l'a consommée.

 

M. Sarkozy a cherché, repéré, sélectionné, formé, conduit, une femme dont il était sûr qu'elle ne lui taperait pas dans les couilles. Cette expression peut fonctionner ici comme l’image d’une action physique, politique, judiciaire.

 

Il est un fait qu’il la met en présence, d’une agression sexuelle. Le fait même de cette présentation est impossible si la dame n’a pas « peur ». Donc, cette personne est déjà définie comme ayant « peur » quand elle est forcée par M. Sarkozy.

 

Si M. Sarkozy ne le savait pas déjà d’une façon certaine, il ne l’aurait pas forcée. Il ne se serait pas avancé. Il faut donc qu’il ait jaugé la dame avant qu’elle entre pour qu’il entreprenne de la forcer après qu’elle fut entrée.

 

Il l’a jaugée et jugée lors de ses précédentes rencontres. Il a organisé sa venue et la réception à partir de cette qualité préalablement repérée. Lorsqu’elle entre, il sait déjà à qui il a affaire, avant de lui sauter dessus.

 

Toute cette comédie repose sur la manipulation de cette qualité.

 

 

 

La comédie de l’huissier et du retard de l’entrée de la dame est le témoignage de cette manipulation. S’il la fait attendre 10mn dans l’antichambre après l’heure du rendez-vous, alors que les rendez vous du Chef de l’Etat sont minutés comme en témoigne l’huissier, c’est qu’il ne détermine pas la « peur » de la dame après son entrée.

 

En la faisant attendre :

a- Il crée l’urgence entre la réception de la députée et les obligations publiques.

b- Il met en scène la pseudo hystérie naturelle du combat de boxe

c- Il crée les conditions d’un escamotage de la discussion prévue par l’hystérie ambiante.

d- Il place la subvention à l’horizon d’un échange qui devient implicite.

e- Il crée une dissimulation de prostitution, de proxénétisme, de détournement de fonds.

 

Toutes ces manœuvres n’ont de sens que si la dame est déjà calibrée.

 

4ème partie : Le lieu des faits

 

9)- Le Cabinet du viol

 

Donc la dame est conduite à sa demande à son rendez-vous et à son insu sur le lieu de son viol, le même.

 

Elle a été convoquée à cette heure pour un entretien en vu d’obtenir une subvention pour un musée. En même temps, elle est là pour être violée. Elle l’ignore et M. Sarkozy le sait.

 

Le Cabinet est formé pour recevoir des solliciteurs de subventions. C’est une de ses fonctions. Lorsqu’une personne entre dans ce Cabinet, sa demande est déjà étudiée avec bienveillance. Sinon on ne la reçoit pas. Elle trouve un interlocuteur compétent, elle expose son point de vue, elle obtient une réponse. Les services annexes donneront suite.

 

C’est d’ailleurs ce qui va se produire avec Mme la députée : « Bon, donnez-moi votre dossier. Vous verrez ça avec Tigellin, il va vous débloquer l'affaire. ». Le Cabinet a tout l’équipement politique et administratif pour contenter les solliciteurs.

 

En la circonstance, le Cabinet est déjà formé pour être le lieu d’un viol. Le Cabinet n’est pas seulement le lieu physique du viol. S’il n’était que cela, le viol serait de nos jours impossible.

 

Le Cabinet est le lieu vers lequel converge des forces hétérogènes qui vont produire le viol. La dame qui entre a été présélectionnée au titre de la certitude du sélectionneur qu’elle a cette qualité d’avoir peur. Le protocole est utilisé pour la faire patienter indument avant d’entrer. Cette attente crée certaines conditions du viol dont l’idéologie de l’urgence. Durant cette attente, le violeur peut mettre en scène l’idéologie de l’animalité du boxeur. L’huissier a été requis à son insu pour certifier l’inanité de la qualification de prostitution.

 

10)- La soudaineté calculée

Tout est prêt. Mme la députée peut entrer, M. le Chef de l’Etat n’a plus qu’à lui sauter dessus. Ce geste soudain est incompréhensible. L’affaire est aussi close que la pièce dans laquelle elle se conclut.

 

Lorsqu’elle entre, Mme la députée est reçue avec les politesses d’usages. Elles se terminent ainsi :

a- Hein, que j'ai été bon?

b- Vous êtes le meilleur, Monsieur le Monarque. »

 

Mme la députée s’attend à devoir développer quelques arguments concernant son sujet.

 

Elle se retrouve devant un tout autre dossier que Mme Guillaume le présente comme suit :

- « Le Monarque s'est approché. Il est encore sous l'effet de l'euphorie de son combat de boxe imaginaire. Il savoure l'hystérie adorante de ses groupies, leurs cris de désir qui montent à lui, il ressent dans tout son corps la tension du duel et l'excitation de la victoire. Il a chaud, très chaud.

« Regarde dans quel état je suis, tu ne peux pas me laisser comme ça... »

Son souffle est court, son visage se congestionne.

« Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous!

- Sois gentille... Comment je vais faire pour mon discours, là, tout de suite? Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre! Allez, c'est pas grand-chose... » supplie-t-il. »

 

Le lecteur remarquera que la chaleur de M. Sarkozy s’établit sur :

a- Un « combat de boxe imaginaire ». Il n’y a donc eu aucun combat.

b- «l'hystérie adorante de ses groupies, leurs cris de désir qui montent à lui ». Il n’y a aucune groupie présente et encore moins d’hystérique.

c- Le « ressenti dans tous son corps (de) la tension du duel ». Ni en boxe, ni en demande de subvention, il n’y a de « duel ».

d- « l'excitation de la victoire ». Il n’y a aucune victoire.

Un enfant de 10 ans peut avoir marqué des buts comme Zlatan en tapant dans le ballon dans le mur de la chambre.

M. Sarkozy a 53 ans. Il est Chef d’Etat. Il sait faire la différence entre un combat et une branlette. Idem pour les « groupies ». Mme Guillaume est assez audacieuse d’identifier toute élue quémandeuse à une hystérique en recherche d’autographe.

 

Donc, Mme Guillaume en rajoute des tonnes pour masquer le fait que M. Sarkozy n’a strictement aucun motif d’échauffement au point d’être « chaud, très chaud ».

 

M. Sarkozy n’a pas plus « chaud, très chaud » que lorsqu’il décide d’une action qui le conduit au corps à corps avec une proie ou un adversaire. Il devait avoir aussi « très chaud » lorsqu’il a profité de l’hospitalisation de M. Pasqua pour lui souffler la charge de Maire de Neuilly-sur-Seine, le Maire en titre venant de mourir. Il a eu « chaud, très chaud », il n’a violé personne pour autant. 

 

11)- La platitude des mots d’excitation

C’est donc avec le plus grand sang-froid que M. Sarkozy développe devant Mme la députée le dossier qu’il entend traiter avec elle.

 

Cela donne :

- « Regarde dans quel état je suis, tu ne peux pas me laisser comme ça... »

Son souffle est court, son visage se congestionne.

« Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous!

- Sois gentille... Comment je vais faire pour mon discours, là, tout de suite? Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre! Allez, c'est pas grand-chose... » supplie-t-il.

 

Inutile de chercher la moindre expression d’un désir sexuel dans ce dispositif. Il n’y en a aucun.

 

M. Sarkozy s’est sans doute débraguetté comme il s’est rebraguetté : « Apaisé, souriant, le Monarque ajuste sa cravate et enfile sa veste. »

 

Il a surement accompagné de la main la capitulation de la dame. Mais l’objet de ce discours n’est pas de susciter un désir sexuel chez la dame, ni de lui faire part d’un quelconque désir sexuel de la part de M. Sarkozy.

 

 

Il revient aux magistrats de savoir si cet insatiable Don Juan bandait ou si sa queue a grandit dans le bouche de la dame. A-t-il seulement joui ? Il est courant que ceux qui ne veulent qu’un trophée sur leur tableau de chasse n’éjaculent pas.

 

La question n’est pas extravagante ni voyeuriste. Elle est judiciaire. Cet homme n’a jamais été excité sexuellement et cela doit se remarquer dans le devenir de l’érection. Le fonctionnement de son appareil génital intéresse la justice.

 

Il ne faut pas oublier que M. Sarkozy a forcé une députée à exécuter un travail sexuel. La description minutieuse de ce travail fait partie de l’établissement de la faute de viol, de proxénétisme, de détournement de fonds publics.

 

12)- Le débat contractuel.

 

Par ces propos, M. Sarkozy n’exprime pas un désir, il engage une discussion contractuelle avec Mme la députée. Il enferme la dame dans un raisonnement contractuel de forme juridique.

 

Chacun reste apparemment libre de contracter ou non. Cependant, Mme la députée doit immédiatement prendre en considération la subvention pour l’obtention de laquelle elle manœuvre depuis des mois ; sa carrière politique qui finirait sur le champ en cas de scandale.

 

Le discours contractuel consiste à faire trouver normal à une femme, une proie, de se mettre à genoux pour sucer un inconnu auprès duquel on est venu chercher une subvention.

 

13)- La dette

 

Par ses paroles, M. Sarkozy codifie le tissu de la peur. Il le recycle et le rentabilise en dette morale. L’établissement de cette dette procède comme suit :

- M. Sarkozy est un type bien qui veut agir pour le bien commun, il a des choses importantes à faire, et il en est empêché par une personne dont on nous serine qu’elle n’est pas si respectable que ça, qu’elle n’a rien à faire, ni ne sait rien faire, qu’elle demande aux autres ce qu’elle ne peut obtenir par elle-même.

Elle est une de ces parasites entravent l’action de ceux qui agissent. Ils refusent de leur rendre un simple service qui les rendrait performant au travail. Mais ces inutiles ont-ils la moindre idée ce qu’est le service de l’Etat ?

 

Ses paroles n’ont pas d’autre objet que de faire admettre à sont interlocutrice qu’elle en dette vis-à-vis de son interlocuteur et qu’elle doit rembourser sa dette.

 

La dette à un double fond :

a- La matière sociale de la dette, sa rationalité, est la subvention. Je demande donc je dois. Nous sommes là dans l’archaïsme féodal.

b- La matière morale en est la différence de qualité sociale. La dame est conduite à se demander : Qui suis-je pour refuser ce service ? Je ne suis rien, il est tout. Il existe, il agit, je suis inutile, parasitaire, gênante.

 

14)- L’impensable

Mme la députée se heurte à l’obligation de  devoir qualifier l’impensable. M. le Président de la République ne peut pas être un violeur et il ne peut pas non plus s’en prendre à une députée.

 

Le Chef de l’Etat peut proposer à une personne quelconque de s’agenouiller et de le sucer, il peut se permettre de violer le Pouvoir législatif, de taper dans la caisse. Mais comment une députée pourrait elle oser imaginer lui taper dans les couilles ? C’est pour cette faiblesse qu’elle violée.

 

Nous retrouvons cette peur dans le public. Elle est sous-jacente à l’omerta. En mettant une députée en demeure de le qualifier de violeur, M. Sarkozy met tous les cadres français dans l’obligation de le dire aussi ou de se taire.

 

Cette logique fait partie de ce que j’ai appelé la construction d’un droit parallèle. Avec ce double droit, les français ne sont pas égaux en droit. Ce que les uns peuvent dire ou faire est interdit aux autres.

 

La solution à ce dilemme, les cadres d’opinion la trouveront en reprenant la vieille formule populaire qui consiste à prendre parti pour le criminel contre la victime. Mme la députée est une salope. Il vaut mieux ne pas parler de cette honte qui pèse sur l’Assemblée nationale.

 

Avec habilité, Mme Guillaume met en forme cette soupe et donne aux cadres masculins la matière de l’omerta. Ce qu’ils appellent « sauver la face ».

 

5ème partie : Le viol stratégique

 

15)- L’occultation du sexe

M. Sarkozy aurait pu dire à la dame :

« Vous êtes belle, je rêve de vous, je ne pense qu’à vous, votre vue me rend fou. Prenons le temps de nous laisser un souvenir. »

 

Cela parle d’elle de lui de sexe.

 

Au lieu de cela, il dit :

1- « Regarde dans quel état je suis, tu ne peux pas me laisser comme ça... »

2- « Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous! »

3- - « Sois gentille... Comment je vais faire pour mon discours, là, tout de suite? Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre! Allez, c'est pas grand-chose... » supplie-t-il. »

 

Il met simplement la députée dans l’obligation d’effectuer un service, par ailleurs sexuel.

 

Parle t’il de sexe ?

1- Dans quel état suis-je ? J’ai la trique ? Je suis bourré ? Je me suis fait dessus ? J’ai un coup de cafard ? J’ai une crise de nerf ? Etc.

Où est l’évidence du sexe dans ce propos ?

2- Quel est le but de cette action ?

Mme doit être « gentille » pour que M. fasse son discours.

Mais en quoi cela regarde –t’il Mme la députée ? Elle n’est rien pour lui et vice-versa.

Elle n’est engagée dans aucune trajectoire personnelle commune avec M. Sarkozy, et c’est réciproque.

M. Sarkozy ne lui fait à aucun moment miroiter une vie commune après la gentillesse.

 

La dame est requise comme les esclaves étaient requis ou requises pour partager les moments forts de la vie du Maître et retomber dans l’oubli sitôt le service rendu.

 

A aucun moment il n’est question de sexe ni d’action commune. On ne se donne pas un plaisir partagé. L’un sert l’autre. La réciprocité est celle des règles asservissantes de la contrainte prostitutionnelle.

 

Dans ses paroles, M. Sarkozy ne cherche pas d’abord à faire comprendre à la dame qu’il veut une fellation. La notion « d’état » n’est pas suffisante pour qu’il en soit ainsi. Est-ce qu’il bande ? Est-ce qu’il parle de son état psychologique ?

La dame, en lui répondant « Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous! », n’est pas plus claire. En tout cas, elle n’est pas subjuguée par un argument incontestable.

16)- L’asservissement juridique

Ces propos nous disent que M. Sarkozy veut d’abord signifier à la dame qu’elle doit s’occuper de lui toute affaire cessante et qu’elle se subordonne à l’ordre de ses désirs bien plus qu’à ses désirs à proprement parlé.

 

Il sera d’ailleurs dit que l’affaire a été rapide. C’est prendre beaucoup de risque pour une affaire qui pouvait se traiter entre soi dans la solitude du Cabinet. Il a eu « une petite heure » pour se satisfaire.

 

La dame doit oublier ses propres préoccupations qui sont pourtant la raison officielle, présidentielle, de sa rencontre avec M. Sarkozy. Il est là pour elle et elle pour sa demande. Il doit oublier ses propres préoccupations pour elle.

 

Par ces propos, il renverse la situation. C’est elle qui doit oublier la raison de sa venue et épouser la raison démente de M. Sarkozy.

 

C’est par ce renversement des priorités de la rencontre et cet accaparement de la dame que M. Sarkozy conduit les faits à la fellation. Celle-ci est une donnée de fait. Le discours concerne la subordination de la députée au Chef de l’Etat.

 

17)- La logique des violeurs

Cette préparation du terrain est indispensable pour parvenir à la domination sexuelle. On parle de « terrain glissant » pour nommer ce genre de propos.

 

En fait, M. Sarkozy enserre la dame dans une subordination juridique et dans cette camisole morale il introduit les mots qui font glisser la situation dans le stupre et la fornication.

 

C’est le langage des violeurs. Du moins de ceux qui sont dans l’obligation de parler.

 

Le seul lien que ces propos ont avec le sexe c’est qu’ils sont le langage, ou plutôt l’évidence, des violeurs. Ceux-ci ne sont pas toujours des tueurs en série multirécidivistes. Ils peuvent être des collègues, des amis, des camarades, des parents, qui tentent leur chance.

 

On retrouve les mêmes propos chez les entraineurs sportifs qui doivent convaincre leurs jeunes pousses de se laisser toucher et plus si possibilité.

 

Reprenons le texte :

1- « Regarde dans quel état je suis, tu ne peux pas me laisser comme ça... »

2- « Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous! »

3- - « Sois gentille... Comment je vais faire pour mon discours, là, tout de suite? Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre! Allez, c'est pas grand-chose... » supplie-t-il. »

 

D’une part, M. Untel pose les cadres de la domination et de la subordination.

a- Mon état devient sujet exclusif de nos rapports.

b- Le service à me rendre est la seule valeur morale qui vaille.

 

D’autre part, M. Untel impose un rapport de proximité qui est déjà une intrusion dans l’intimité de la proie.

a-«  tu ne peux pas me laisser comme ça »

b- « Tu vois bien que j'ai besoin de me détendre! »

 

Ce double dispositif est en quelque sorte cerclé par une dévalorisation amicale, protectrice, de la proie

a- « Sois gentille ».

Il est à noter que le « sois gentille » se réserve de devenir : Salope, tu vas me payer ça !

b- « Allez, c’est pas grand-chose ».

Moi, je ne sucerais jamais personne. Mais pour Toi, à ton niveau, c’est presque un cadeau que je te fais.

 

Le propre de ce langage de violeur est de prendre comme  allant de soi la mise à disposition de l’autre. Le violeur bavard, par opposition à l’agresseur sanglant, est persuadé que sa proie n’ose pas le dire, mais au fond, elle ou il « aime ça ».

 

M. Sarkozy est convaincu qu’il tient le discours de la normalité. Or, les femmes le disent, elles refusent ces propositions agressives si elles sont libres de leur choix. Elles ne rendent pas service, elles rendent les armes.

Il n’y a pas d’entre deux. Ce n’est pas un service à un inconnu. C’est une contrainte de type esclavagiste. Ce type de raisonnement est celui des violeurs pas celui des violés.

 

18)- Les manœuvres

Ce discours ne fonctionne que si la proie se soumet. C’est pourquoi M. Sarkozy a pris le  plus grand soin au choix de son gibier.

 

Il n’a pas oublié non plus de soigner la séparation de la subvention de l’action de viol.

Il le fait en trois occasions :

a- En faisant de l’huissier le témoin de l’oubli par M. Sarkozy de son rendez vous avec Mme la députée.

b- En coupant la parole à Mme la députée sitôt les politesses passées. Elle allait parler de la subvention. Il lui saute dessus.

c- En  faisant semblant de ne pas se souvenir de la subvention au moment de partir.

Ce qui signifierait qu’il a invité cette femme spécifiquement pour la fellation. Quel aveu dans le déni !

 

19)- Les vainqueurs et les vaincus

Tous les vaincus signalent leur reddition en laissant le vainqueur disposer de leur corps. La résistance au viol est la plus grave des rébellions, elle est pensée par les vainqueurs comme une trahison.

 

En amenant la dame à se mettre à genoux et à prendre son pénis en bouche, M. Sarkozy fait savoir à tous ceux qui sont en situation de le savoir que les députés sont vaincus.

 

20)- Conclusion

L’omerta qui préside à cette affaire conduit le public à se demander s’il s’est passé quelque chose. Pour rétablir les faits, je retiens trois séries de faits judiciaires qui me semblent pouvoir retenir l’attention des juges.

 

A- Les faits judiciaires factuels

1- M. Sarkozy a mis une députée dans l’obligation de le sucer, ce qui est constitutif d’un viol.

2- Il l’a fait en contrepartie astucieusement dissimulée d’une subvention. Ce qui est constitutif d’un détournement de fonds publics, de recel de détournement.

3- Le fait de violer une personne moyennant finances fait :

a- De cette personne une prostituée

b- De celui qui organise cette mise en prostitution d’une personne innocente et en tire un bénéfice public, un proxénète.

c- Du lieu d’organisation un Hôtel de passe.

4- M. Sarkozy a usé de son autorité publique pour briser l’intimité d’une personne.

 

B- Les faits judiciaires moraux

M. Sarkozy a choisi et sélectionné une femme qui a comme qualité d’avoir peur. Il a mis en scène sa faiblesse pour l’amener à son corps défendant à participer à une opération de viol visant à son insu à abaisser le parlement.

 

 

C- Les faits judiciaires politiques

M. Sarkozy a délibérément voulu abaisser le Pouvoir législatif au profit du Pouvoir exécutif, subordonner symboliquement le premier au second.

 

Ceci légitime cette requête et appelle l’attention des magistrats.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée,

 

Marc SALOMONE

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