jeudi, décembre 06, 2012

Président de la République, Ministre de la justice, corruption et justice


Paris, le mercredi 5 décembre 2012

François HOLLANDE
Président de la République


Aux bons soins de
Monsieur BESNARD
Chef du Cabinet




Monsieur le Président

J’ai l’honneur de vous adresser, pour votre information, le texte ci-joint.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE








Paris, le mercredi 5 décembre 2012



Christiane TAUBIRA
Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice

Directeur du cabinet
M. Christian VIGOUROUX

Conseiller technique affaires réservées
M. Eric LAFONTAINE

13, place Vendôme
75042 PARIS CEDEX 01
Tel. : 01 44 77 60 60
Fax : 01.44.77.60.81


Madame la Garde des Sceaux,

J’ai l’honneur de vous adresser le texte ci-joint.

Pour les besoins de sa défense, dans les bureaux du juge Gentil, M. Sarkozy a établi que dans la pratique des pouvoirs publics, la « séparation des pouvoirs » est une illusion.

- « Je peux vous dire que ni Philippe Courroye ni moi-même n'avons agi pour retarder, modifier ou compliquer l'affaire Bettencourt,,,J'en veux pour preuve que votre désignation est intervenue à l'intitiative de Philippe Courroye, sur l'instruction du procureur général de Versailles. Et qui aurait pu penser que le PG de Versailles aurait donné cette instruction si le garde des Sceaux n'était pas d'accord ? Et qui peut imaginer que le garde des Sceaux donne son aval si le président de la République n'est pas d'accord ?;;,C'est bien la preuve que je n'interviens pas... ».
Le Canard Enchaîné, le mercrdit 28 novembre 2012, P. 8
Par ces mots, prononcés au titre de son expérience de Chef de l'Etat, M. Sarkozy réduit à néant, la manipulation de la doctrine de l'indépendance de l'autorité judiciaire, par les représentants ministèriels, pour livrer les gens du peuple aux seuls désirs obscurs des magistrats.

Le Ministre, au titre de représentant du Pouvoir exécutif procédant du suffrage universel peut et doit dire aux magistrats que les manquements à la loyauté sont des fautes.

Les magistrats classent sans suite toutes les demandes d'ouvertures d'enquêtes préliminaires qui leur sont soumises pour deux raisons :
a- Ils pensent que le Pouvoir éxécutif, le seul qui vaille à leurs yeux, ne veut pas que M. Sarkozy ou M. Bartolone soient les sujets d'une intérogation judiciaire publique.
b- Ils n'imaginent pas un seul instant ouvrir une enquête sur une personne qu'ils considèrent comme étant de la « noblesse d'Etat » à la demande d'une autre personne qu'ils considèrent comme un gueux. Ceci a été publiquement théorisé par le juge-chercheur M. Salas.
c- Les affaires concernant les cadres de la Région Ile de France sont classées d'offices pour ne pas avoir à montrer qu'on couvre celles des deux ci-dessus cités.

Il va de soi que le fait de dépenser, aux frais du contribuable, un smig par jour, sur quatre jours, par personne, à Londres, sous un prétexte professionnel mensonger, pour son seul plaisir, de même que le fait d'utiliser une voiture interdite ou de se livrer à une subornation de témoin, sont des fautes pénales.

Il va de soi que le fait qu'un élu entretienne des rapports de services réciproques avec un affairiste avéré crée des conflits d'intérêts et ouvre sur des rapports de type maffieux, dont la justice a à se préoccuper. Comme elle le fait d'ailleurs, pour les mêmes informations pour M. Copé.

Il va de soi que le fait, pour un Chef d'Etat, de se faire sucer sur ordre, avec le vocabulaire repéré par les psychiatre comme étant le vocabulaire type des violeurs, est aussi un viol. En l'espèce, c'est le viol d'une députée, et le viol de la Constitution.

Je vous demande expressément, Madame la Ministre, de demander à M. le procureur de la République et à M. le procureur général d'examiner loyalement les texes qui leur sont proposés, comme M. Sarkozy nous dit devant un juge que vous en avez le pouvoir.

La permissivité des magistrats envers la porosité des élus aux sollicitations des affairistes est une des causes directes de la mainmise maffieuse sur la Corse, dont l'accumulation de morts violente est la marque visible et sanglante.

Le juge-chercheur Salas agitent le spectre de l'ordre moral sitôt qu'il est question d'interpeller la justice pour une activité criminelle de cadre dirigeant. Je réponds à cela que la position des cadres dirigeants de l'Etat est singulière.

Personne ne leur demande d'être exemplaire. Mais lorsque les actes criminels qu'ils commettent sont des faits publics qui organisent des politiques et les réseaux de cadres qui vont avec, l'action judiciaire citoyenne est pleinement justifiée.

Si nous étudions les actes soumis aux magistrats nous voyons qu'ils sont volontairement publics. Une de leurs raisons d'être majeures, outre le plaisir qu'ils procurent, c'est d'être publics pour organiser la vie politique.

D'autre part, dans le cas de la Région Ile de France au moins, leur connaissance est le fait de salariés, cadres dirigeants en l'espèce, qui s'associent à la presse pour interpeller les pouvoirs publics.

Ne pas communiquer ces faits à la justice c'est prendre parti pour les salariés et élus corrompus contre les salariés et élus honnêtes.

C'est ce que dit le rapport annuel de Transparency International. L'action citoyenne est déterminente dans le recul de la corruption, un fléau majeur de notre temps.

En couvrant la criminalité des cadres dirigeants du fait d'une idéologie féodale d'un autre temps, les magistrats empêchent la France de se moderniser. Il nous font reculer.

Pouvez vous rester neutre dans ce débat, Madame la Garde des Sceaux ?

Je vous prie d'agréer, Madame la Ministre, l'assurance de ma considération distinguée,


Marc SALOMONE

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