jeudi, mai 26, 2016

26.05.16; loi el khomri, inversion des normes, licenciements, indemnisation,




Paris, le jeudi 26 mai 2016


Copie à :
M. le Garde des Sceaux
M. le Ministre des Finances et des comptes publics
M. le Ministre de l’économie
MM les Présidents du Parlement

MM les Présidents des groupes parlementaires



Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,

Le matraquage médiatique au sujet de la loi dite El Khomri, du nom de Mme la Ministre du travail, est tel que je connais plusieurs retraités qui ne regardent plus les informations, en attendant que l’hystérie disparaisse.

Je me permets donc de vous faire part respectueusement des remarques d’un Sans-dents et de ses propositions. Ce ne peut pas être plus sot le que débat en cours.

1)- Vous hésiteriez sur la compétence patronale pour les licenciements et les garanties de leur indemnisation.

Alors que :
a- la compétence des employeurs pour gérer les emplois et conduire l’entreprise est reconnue et peut être discutée ;

b- les français sont prêts à entendre qu’une entreprise ne peut pas conserver du personnel qu’elle ne peut pas payer, pour des raisons multiples à préciser ;

c- ils sont prêts à ce que les entreprises et les salariés aient des balises financières lors des licenciements.

Ce point pouvait donner toute leur mesure à vos propositions de sécurité professionnelle et à celle des syndicats.

2)- Vous refuseriez de céder à la demande de retrait de l’art. 2 concernant « l’inversion des normes ».

Alors que :

Les patrons, comme toutes les fractions de la population, sont inaptes à maitriser les questions de droit et d’intérêt général.

Seule la Puissance publique a cette aptitude.

C’est si vrai que M. Peyrelevade qui se pique d’imposer la propriété privée commerciale comme une évidence totalitaire ne cesse de réclamer la suppression de la notion d’intérêt général. Il exige la réécriture de la Déclaration à cette fin.

Ce renversement de la priorité des normes ne peut que conduire à la libération de la brutalité, la bestialité, ancestrale et universelle, des propriétaires vis-à-vis des sans-propriétés.

Il n’y a pas d’exception et vous n’allez pas réinventer le monde.

La puissance publique abdique son autorité au profit d’une fraction du Peuple. Elle place ainsi les « patrons » dans une situation de toute puissance.

Qui en répondra ?

3)- Proposition

Vous auriez donc :
a- amenuisé les dispositions conformes au bon fonctionnement d’une économie libérale et aux garanties sociales modernes ;
b- érigé en forteresse imprenable une disposition à caractère féodale en porte-à-faux avec la République et le progrès.

Plutôt que de mettre le pays sans dessous dessus et de nous ridiculiser aux yeux du monde ; il serait peut être opportun de reconsidérer la « hiérarchie des normes » de la réforme.

Au lieu de toujours poser les questions en termes de « recul » ou « d’intransigeance », on pourrait les poser en termes de réunion, de recomposition, d’accord.


Il faut que quelqu’un ait l’honnêteté, de demander publiquement de reconsidérer l’élaboration du texte, en affirmant :

1- La gestion patronale du personnel ;
2- La garantie des coûts des licenciements pour les entreprises et les salariés ;
3- L’examen approfondi des garanties sociales réelles des parcours de l’emploi ;
4- Le maintien de la hiérarchie des normes républicaine et donc nationale.

Ainsi chacun reste à sa place et dans ses compétences.

Ce qui fait la force des pays développés est la qualité de leurs cadres. Ils connaissent leur fonction.

Encore faut-il leur permettre de l’exercer et ne pas leur demander ce qui sort de leurs compétences.

Il me semblerait logique que :
a- les Présidents des groupes parlementaires et les Présidents des commissions ad hoc soient associés à cette reconsidération.

b- les syndicats de toutes les parties soient réunis pour travailler avec les Pouvoirs publics à l’élaboration d’un texte écrit sous l’autorité que l’élection confère au gouvernement.

Contrairement à ce que répète en boucle « la volaille qui fait l’opinion » (Alain Souchon), les français ont confiance dans leurs dirigeants et les réseaux de cadres.

Ils attendent simplement de chacun qu’il tienne son rang.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de mes salutations distinguées,
  

Marc SALOMONE

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