lundi, mai 16, 2016

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Paris, le jeudi 12 mai 2016


Mario DRAGHI
Président de la Banque centrale européenne

European Central Bank
60640 Frankfurt am Main
Germany


« Nous pouvons agir sans limite »
Mario DRAGHI, le 10 mars 2016


En copie :
Président de la République
Premier Ministre
Ministre des Finances et des comptes publics
Ministre de l’économie




Monsieur le Président,

Le journal La Croix nous informe que, pour des raisons qui sont propres à vos fonctions, vous ouvrez le crédit autant qu’il se peut pour permettre aux européens sans finances personnelles d’acheter et d’investir.


1)- Une parenthèse :
Le flot d’argent en circulation pourrait être utilisé pour prendre le temps de mettre au point un système d’indemnisation qui ne coûte rien aux assureurs, publics ou privés.

L’indemnisation, assurantielle ou légale, va devenir une puissance financière d’importance publique considérable dans les années à venir.

Elle ne pourra pas continuer à fonctionner par la seule distribution de fonds providentiels. Il faut changer de point de vue.

Fermer la parenthèse.

2)- La « monnaie hélicoptère »
La pratique de la « monnaie hélicoptère » a été jugée « très intéressante » par le Président de la BCE.

Elle existe en France depuis des années. Cette pratique monétaire fut notamment mise en œuvre en 2013, à l’initiative de M. le Ministre Montebourg, de la Caisse des dépôts et consignation (CDC), du Qatar.

Avec le recul, nous pouvons en remarquer certaines qualités et certains défauts et voir comment les gouvernements d’aujourd’hui doivent faire face aux conséquences de l’insouciance de ceux d’hier.

Les « monnaies hélicoptères » ont été mises en place par la distinction des emprunteurs selon l’importance politique de leurs populations d’origine.  

Nombre de commentateurs ont précisé qu’il s’agissait d’acheter la paix avec ces populations, dites de la« diversité » ou des « quartiers » ou de « banlieues », et de favoriser spécifiquement les affaires avec le Qatar.

Une partie significative au moins des prêts de diffusion du capital, dits Hélicoptères, ont été ainsi accordés sur des critères politiques, non-économiques; excluant les demandeurs qui n’entrent pas dans les critères politiques requis.

Les autorités allemandes doivent penser à cela lorsqu’elles manifestent leurs réticences à cette politique dite de la « monnaie hélicoptère ».

La priorité de ces choix est donc la politique au lieu de l’économie et cela à des conséquences.

3)- Deux exemples

Je vous citerai deux exemples que je connais un peu :
1- Les licences de Taxi sont ainsi passées de 40 000 euros à 250 000 euros. Juste le temps que l’obsolescence du modèle économique de la profession de « Taxi », connu depuis des années, impose publiquement sa faillite.

Cette manipulation de l’économie à des fins politique a donc produit l’inverse de l’effet visé.

Pour rattraper les conséquences de son impéritie, la puissance publique doit racheter les licences ; sous la forme de la distribution de « fonds providentiels ».

Le Huffington Post, du 30 avril 2016, dit :
« Si l'Etat rachetait l'ensemble de toutes les licences, le coût de huit milliards d'euros est régulièrement évoqué (pour un rachat au prix du marché) ou à 4,5 milliards d'euros (pour un rachat au prix déboursé par le chauffeur corrigé de l'inflation). »

2- Le même type de distribution de crédit sur des bases politiques a présidé au rachat généralisé des Hôtels parisiens « Deux étoiles », le bas de gamme. J’ai pu en suivre partiellement le déroulement.

La propriété et la direction ont ainsi été confiées à des équipes très motivées, sans qualification ad hoc mais politiquement porteuses.

L’an passé, la presse nous a fait part d’une rupture dans l’équilibre des gammes, par une faiblesse commerciale manifeste des « économiques » et « super-économiques », le bas-de-gamme. Ce qui n’étonne que les ignorants.

La place de Paris dans la bataille économique du tourisme s’en trouve fragilisée.
4)- Bilan
Les articles de La Croix nous expliquent que « la confiance n’est pas revenue chez les agents économiques qui ne sollicitent pas assez de crédit bancaire. » 

Mais, au titre de « monnaie hélicoptère », les banques, françaises en tout cas, prêtent fréquemment à des agents économiques qui :
a- soit investissent dans des métiers qu’ils ne connaissent pas ou qui contreviennent aux révolutions économiques ; comme vu plus haut ;
b- soit ne veulent pas investir et placent leurs capitaux en épargne ou en spéculation ; même de la part des petits détenteurs de capitaux.
c- Ainsi, en 2015, en France, les « net-boursicoteurs » ont préféré perdre quatre milliards d’euros plutôt que de les investir dans l’économie réelle.

5)- La confusion
L’un des obstacles à l’emprunt d’investissement est la confusion tenace entre la détention du capital, la propriété, et la compétence managériale.

Pour le créditeur, l’emprunteur doit savoir jouer de tous les instruments. C’est déjà une faiblesse de sa part de prévoir le recours aux services d’un expert comptable.

Cet état d’esprit laisse de coté toutes les entreprises qui disposent, soit en place, soit sur le marché de l’emploi, des dirigeants salariés idoines, et qui ont seulement besoin d’investisseurs qui tiennent leur place.

Si le dialogue est nécessaire, les deux fonctions, de propriétaire et de manager, sont distinctes et doivent être conçues ainsi.

A titre anecdotique ; je ne vois pas très bien ce que le sport a gagné depuis que des industriels du bâtiment ou du ramassage des ordures, devenus actionnaires de clubs, fréquentent les douches, les séances d’entrainement, les bancs des entraineurs.

Cette coopération de deux acteurs dirigeants dispensés des soucis immédiats de l’autre est la voie majeure de développement des PME ; disons-le.


6)- L’attente
M. Alan Lemangnen, chez Natixis, dit : « Actuellement, la distribution du crédit bancaire se heurte davantage à une faiblesse de la demande que de l’offre »,

Une des conditions de la création d’une « demande » de crédit correspondant à « l’offre » est de soutenir les demandes de ceux qui sont prêts à investir dans l’économie réelle déjà en place en respectant la division du travail, la coopération, les prérogatives, entre les propriétaires et les dirigeants salariés.

C’est le plus sûr garant de la solidité de l’adossement des investissements dits « d’avenir ».

7)- Proposition
Compte tenu de cela :
1- je sollicite l’accès au crédit bancaire :
2- à des fins d’investissement
3- dans des activités déjà constituées
4- dirigées par une direction salariée,
5- remboursées avec intérêt
6- A moyen-terme.

Tout le temps de la manœuvre, déduction faite des frais institutionnels, le bénéfice est intégralement consacré au remboursement du prêt et des intérêts. Ensuite, il est prioritairement consacré à l’investissement.

La sélection des investissements, le suivi de la gestion et du remboursement, se font avec le concours d’une Etude notariale parisienne qui a l’amabilité de me faire confiance.

Nous sommes une équipe, issus de la diversité ou non, et nous pouvons répartir le suivi des crédits et des investissements.

Ce dispositif répond aux critiques que formulent les autorités allemandes à la politique de la BCE.



8)- La continuité
On ne peut pas dire qu’il manque des emprunteurs et refuser le crédit à ceux qui en font « la demande » ou ne l’accorder qu’à ceux qui empruntent sans modèle économique rationnel, uniquement parcequ’ils correspondent aux soucis politiques du moment ; au risque d’amener les pouvoirs publics ou les banques à payer entre 5 et 8 milliards d’euros de rachat de prêt, pour une seule opération.

Le modèle économique auquel je me réfère ne produit ni la Silicone Valley, ni les subprimes, ni la « crise de la bulle obligataire », dont les économistes nous disent qu’elle est inévitable.

Il assure modestement la continuité du travail de personnes qui ne demande qu’à continuer de travailler. Cette continuité est indispensable aux réussites de l’innovation.

Je pense que ce modèle économique est utile pour l’Europe.

En vous remerciant de votre attention et dans l’attente de vous lire,

Je vous prie d’agréer, M. le Président, l’assurance de mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE


PS : le Siret de mon entreprise de Conseil :
381 869 197 00024

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