mercredi, décembre 09, 2015

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Le mercredi 9 décembre 2015


Réflexion sur l’affaire dite de la Sextape ; ses problèmes et ses solutions.


Première partie : les questions publiques

1)- Les interventions publiques
Plusieurs interventions publiques de personnes qualifiées accompagnent l’affaire dite de la Sextape.

1- Camille Lecourt, nageur, le 1er décembre,
Ce sportif international a déclaré lors de l’entrée de son double au Musée Grévin :
- «Pour moi (M. Benzema) n'a plus sa place en équipe de France après toutes les erreurs qu'il a commis dans un laps de temps bien trop bref. Il n'est pas apte à reprendre en équipe de France. Je n'ai pas d'avis sur la personne. Tout ce qu'il a fait n'est pas digne d'un joueur qui représente la France au plus haut niveau»,

2- Manuel Valls, Premier Ministre
Le mercredi 1er décembre 2015, M. le Premier Ministre, Manuel Valls, commente à l’antenne d’Europe 1, le propos du nageur Camille Lacourt concernant M. Benzema.

M. le Valls commente ainsi ces propos :
- « Un grand sportif doit être exemplaire. Tant de gamins de nos quartiers, tant de jeunes se reconnaissent dans des grands sportifs…Et donc, ce sportif, ça vaut pour Karim Benzema, ça vaut pour d’autres, doit être exemplaire.
Et s’il n’est pas exemplaire, il n’a pas sa place dans l’équipe de France », a-t-il ajouté. « Là, a-t-il relevé, on porte le maillot bleu et on porte fièrement les couleurs de la France, qui sont si importantes dans ces moments-là. ».

3- Me Alain Jakubowicz, Avocat de M. Benzema, le 2 décembre ;
Question de M. Valls : "S'il n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place en équipe de France", avait asséné mardi le Premier ministre français Manuel Valls.
Réponse de Me Alain Jakubowicz, mercredi, dans le quotidien "Le Parisien : "Est-ce le supporteur du Barça ou le Premier ministre qui s'est exprimé sur un joueur phare du Real Madrid ?".

4- Zinedine Zidane, footballeur, le dimanche 6 décembre :
 « On va attendre jeudi prochain, ce qu'il [Noël Le Graët, ndlr] va dire. J'espère pour l'équipe de France et pour le joueur que ce ne soit pas cette décision [la suspension, NDLR] qui sera prise", a estimé Zidane en conférence de presse à Madrid, après un match de la réserve du Real, qu'il entraîne.
« Un joueur comme Benzema, c'est un joueur important de l'équipe, il peut apporter beaucoup de choses à l'équipe et je ne regarde que l'aspect sportif. J'espère qu'on ne regardera que cet aspect-là et que son affaire personnelle se règlera rapidement, c'est le plus important. Sur le plan sportif, se passer d'un joueur comme ça, cela peut être compliqué »  a poursuivi l'ancien capitaine de la sélection.

2)- L’exhibition et l’oubli

1- En prenant ces positions publiques, ces personnalités s’exposent à l’analyse de leurs propos et de leur efficacité.

2- Les sportifs comme l’homme d’Etat ou l’avocat, subordonnent leurs propos à l’évocation d’un seul des deux joueurs de l’équipe de France dont ils jugent le comportement dans l’affaire judiciaire dite de la Sextape.

3- Or, l’affaire dite de la Sextape met en scène deux personnages principaux. M. Valbuena et M. Benzema

4- je vais examiner la position réelle de ces deux personnages dans cette affaire.

5- Nous verrons que l’exhibition outrancière de l’un et l’oubli commisséreux de l’autre organisent l’impasse dans laquelle se trouvent aujourd’hui à la fois l’Etat et l’Equipe de France ; particulièrement son sélectionneur.

6- Je proposerai la solution qui permettra à chacun de faire face à ses responsabilités et de vaquer à ses occupations.

Deuxième partie : Le dominant et le dirigeant

3)- L’évidence de la domination

Au sujet de l’enquête à laquelle est soumis M. Benzema, la presse définit une priorité :
- « La question centrale de l'enquête est de savoir si Karim Benzema a fait pression sur Mathieu Valbuena pour qu'il paye ou s'il lui a simplement prodigué un conseil "d'ami". » L’un domine l’autre.

D’emblée on fabrique du dominant et du dominé.

M. Valbuena serait l’élément dominé, passif, la proie, incapable de se décider.
M. Benzema serait l’élément dominant, actif, le décideur, l’organisateur.

Le premier s’efface naturellement devant le second pour le récit des faits. L’un existe, l’autre en découle.

M. Benzema détiendrait alors la clé de l’énigme puisqu’il faut simplement savoir s’il a mis ses talents d’organisateur dominant au service de l’ordre social formé par ce couple de circonstance, ou s’il s’est mis à l’insu de son plein gré au service d’un ordre illégal rapporté par des tiers ; eux aussi dominants.

4)- L’évidence de la subordination
Il est caractéristique que tout le vocabulaire employé par les journalistes du Monde lors de l’interview de M. Valbuena soit emprunt de condescendance. Celle-ci ne vient pas forcément des journalistes mais leurs questions reflètent le statut public de leur interlocuteur :


Ainsi :
« Vous avez immédiatement alerté l’officier de sécurité, vous n’avez pas essayé d’arranger les choses ?...
« Beaucoup pensaient que vous alliez dédouaner Benzema devant la juge d’instruction…
« Donc on ne peut pas dire que Karim Benzema a fait pression sur vous mais qu’il vous a incité à voir ces personnes ?...
« Journalistes : Vous n’avez pas peur d’être mis à l’écart du groupe France ?
Valbuena : Mais pourquoi ?
Journalistes : Parce qu’on pourrait vous accuser d’avoir provoqué la mise à l’écart de Karim Benzema, le meilleur buteur actuel de l’équipe de France…
« En témoignant devant la juge, vous avez pris le risque de vous brouiller avec Karim Benzema ?...
« Donc aujourd’hui, si vous retrouvez votre meilleur niveau, vous estimez que vous n’avez pas de raison de ne pas retrouver les Bleus ?... »

5)- La réalité des faits
Pourtant à se reporter aux faits et à lire l’interview de M. Valbuena, il ne semble pas que la domination de M. Benzema sur M. Valbuena soit si évidente qu’il y paraisse.

1- Le rapport personnel
Lorsque M. Benzema rencontre M. Valbuena, les positions entre les deux hommes sont déjà renversées. La réalité est l’inverse des apparences.

M. Benzema rencontre son coéquipier pour lui rendre service en lui présentant un ami. Il se présente comme un protecteur.

Les journaux le présentent comme un caïd de l’équipe que le dominé n’a pas intérêt à contrarier ; « parcequ’on pourrait vous accuser d’avoir provoqué la mise à l’écart de Karim Benzema, le meilleur buteur actuel de l’équipe de France »

Dans les faits, M. Valbuena a déjà mis en place le dispositif de force qui distribue les places à l’insu de chacun :
a- M. Benzema se présente non plus en protecteur, en arrangeur, mais en participant à une filière de racket.
b- M. Valbuena se nomme lui-même comme « une victime » ; il subirait.

c- Or, au moment de la rencontre, il est le correspondant volontaire de l’Etat dans une opération que celui-ci pilote totalement.

Le rapport de dominant à dominé que la presse veut instaurer dans cette conversation est déjà inversé avant que la conversation soit commencée.

La question est si peu de savoir si M. Benzema à « fait pression » ou « conseillé » que la juge d’instruction a qualifié l’ensemble de l’action de celui-ci de « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ».

Le dominant est « en examen ».

2- Les qualifications officielles
La logique développée par la presse d’un suspense entre la « pression » et le « conseil » passe outre le dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour qualifier les actes de cette affaire.

Ce qui nous intéresse ici n’est pas directement ce que la police découvre. C’est ce qu’elle fait.

a- La police
Dès que M. Valbuena dépose plainte, la police met immédiatement sur écoute les interlocuteurs de M. Valbuena et remonte ainsi toute la filière qui comprend entre autre M. Benzema.

b- Le réseau
Celui-ci n’est donc pas interrogé pour étudier la position de son curseur moral entre la « pression » et le « conseil ». Il l’est parcequ’il est déjà, à son arrivée dans les locaux policiers, le maillon d’une chaine de complicité dans un racket.

Il n’est pas le juge d’une situation qu’il apprécie à sa guise. Il est assis sur une chaise dans une salle de police parcequ’il est déjà reconnu, par un travail professionnel de police, comme étant impliqué dans un réseau.

c- La justice
La tension entre la « pression » et le « conseil » a été résolue par la juge d’instruction. Elle a mis M. Benzema en examen pour : « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ».

3- La « question centrale » officielle
a- Les journalistes soutiennent que : « La question centrale de l'enquête est de savoir si Karim Benzema a fait pression sur Mathieu Valbuena pour qu'il paye ou s'il lui a simplement prodigué un conseil "d'ami". » 

b- Les magistrats et policiers répondent que « la question centrale de l’enquête » est de savoir si M. Benzema agit en bande organisée criminelle ou non. La réponse légale est positive et M. Benzema est « en examen ».

4- L’opération maffieuse
La qualification judiciaire et policière de l’intermédiation de M. Benzema entraine un débat quant au fonctionnement social de cette intermédiation.

Il ne s’agit pas alors de savoir si M. Benzema a « pressé » ou « conseillé », mais de considérer qu’il a fait circuler les ordres d’une organisation criminelle jusqu’au sein d’une organisation de l’Etat et que sans lui ce transfert n’aurait pas pu avoir lieu.

Il l’a fait précisément pour permettre à ces criminels de surmonter l’obstacle habituel de l’honnêteté préalable du citoyen ordinaire.

C’est le principe de l’action maffieuse telle qu’elle se juge en ce moment même à Rome.

Cette question judiciaire et politique dépasse complètement la discussion sur les sélections à venir de tel ou tel joueur.






Troisième partie : La droiture

6)- Une qualité cruciale
En reprenant la critique faite par M. Lacourt des seules fautes personnelles de M. Benzema, M. Valls montre que son propos n’est pas de développer cette question.

M. Valls réserve sans doute cette partie à l’action de son gouvernement.

En enfermant leur propos dans le seul registre des qualités morales du seul Karim Benzema ; M. le Premier Ministre et M. Lacourt, montrent que leur propos n’est pas de développer les interrogations politiques qu’entraine nécessairement cette affaire.

Ils veulent juste mettre en avant une qualité personnelle incontournable dont doit faire être doté dans l’épreuve celui qui prétend porter les couleurs de la France.

Ils cernent une qualité qui répond à ces préoccupations en la nommant par les manifestations concrètes de son effacement, et ce sont les « erreurs » de M. Benzema, citées par M. Lacourt, ou par son absence, et c’est « l’exemplarité », des joueurs de l’équipe de France, réclamée par M. Valls.

Cette qualité qu’ils cernent par ses absences chacun peut la nommer : c’est la droiture.

7)- Une question, deux réponses
Comment définir si les joueurs en sont dotés ?

A- La question
Dans une unité de temps, de lieu, d’action :
1- Deux hommes sont confrontés à la même question : Des voyous détiennent un instrument de chantage sur l’un d’entre eux ;
2- Que font-ils l’un et l’autre ?

B- Les réponses
1- L’intermédiaire
L’un dit il lui-même accepter de servir « d’intermédiaire ».
« Je devais servir d'intermédiaire et faciliter la mise en rapport entre Mathieu et Karim Zenati », explique-t-il, Le 05.11.2015.
La matérialité de cette intermédiation est certifiée par la mise en examen et l’intitulé de celle-ci : « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ».
Le seul argument de M. Benzema et de ses portes paroles légaux ou divers est qu’il a voulu « rendre service à un ami ».
C’est la définition de la médiation.
Le « service » que M. Benzema rend à un tiers consiste à se servir de son propre poste intérieur à une institution de l’Etat pour y installer les ordres de tiers criminels.
Il n’est pas un « intermédiaire » qui met en relation deux personnes qui ont quelque chose à partager.
Il est un « intermédiaire » par lequel l’action criminelle privée :
a- Atteint sa proie,
b- Etablit une base dans l’Etat.
C’est la définition de l’action maffieuse.

2- Le légaliste
L’autre, comme allant de soi, s’adresse à la police et se conforme à ses ordres.

Une formule résume parfaitement la situation d’affrontement des deux acteurs.
a- L’un se présente en « ami » qui propose de faire circuler des numéros de téléphone de l’un à l’autre pour satisfaire à un ordre privé.
b- L’autre perçoit cet ordre comme une manifestation de « folie » et convoque l’Etat pour qu’il réinstalle l’ordre public.
c- Cette phrase est la suivante :
- « Un truc de fou furieux ! Tout de suite, je me dis qu’il faut que j’en informe Momo [Mohamed Sanhadji, le policier chargé de la sécurité de l’équipe de France]… ».
d- Tout est dit.

3- Texte de M. Valbuena
Tout le texte de l’interview de M. Valbuena par Le Monde est la reconduite à l’infini de la formation de ces deux mondes ; la maffia et la légalité.
Voire les passages soulignés.

Texte :
«M. Valbuena : Oui, je reçois un appel en numéro privé sur l’un de mes téléphones portables alors que je suis en sélection à Clairefontaine. Je ne réponds pas, mais la personne insiste, quatre ou cinq fois. Si on insiste comme ça, je me dis que c’est peut-être important. Et là, j’ai un type qui ne se présente pas et qui dit qu’il a une vidéo de moi, qu’il faut qu’on se voie et que j’envoie un homme de confiance à Dubaï… Un truc de fou furieux ! Tout de suite, je me dis qu’il faut que j’en informe Momo [Mohamed Sanhadji, le policier chargé de la sécurité de l’équipe de France], donc je gagne du temps au téléphone, jusqu’à ce que je trouve Momo !
Et quand enfin je suis avec lui, je mets en mode haut-parleur pour qu’il écoute. Momo, qui est policier, a tout de suite compris de quoi il s’agissait.
Le journaliste : Vous étiez surpris ?
M. Valbuena : J’ai tout de suite repensé à ce que m’avait dit Djibril. Comme je n’avais pas donné suite, ils se sont sans doute dits : il faut entrer directement en contact avec lui.
Le journaliste : Vous avez immédiatement alerté l’officier de sécurité, vous n’avez pas essayé d’arranger les choses ?
M. Valbuena : Arranger ? Il n’y avait rien à arranger ! Moi, j’ai des valeurs, on ne m’escroque pas.
Le journaliste : Ensuite vous allez déposer plainte ?
M. Valbuena : Oui, je raconte à la police ce qui s’est passé. Et ensuite, la personne continue de m’appeler, de me relancer.
Donc, à partir de là, je lui dis que je préfère passer par un intermédiaire, quelqu’un de confiance, un certain Lukas. En fait, c’est un commissaire de police. Moi ça me déchargeait car le type continuait de me harceler au téléphone. A un moment, je lui avais juste dit : voilà mon adresse mail, prouvez-moi que vous avez la vidéo, même un extrait. Je n’ai jamais rien reçu…
Le journaliste : C’est la police qui vous a proposé ce stratagème ?
M. Valbuena : Oui, c’était le meilleur moyen. J’étais soulagé et rassuré d’avoir déposé plainte et que la police s’en occupe.
Après il me dit : « Il va falloir faire un démenti, c’est chaud, ça va prendre des proportions de fou, moi j’ai une fille et tout. » Je lui réponds : « Karim, ça ne vient pas de moi. En bon citoyen, j’ai juste porté plainte. Après, j’y peux rien si dans les écoutes téléphoniques il y a ton nom qui ressort à plusieurs reprises. » Et sur le démenti éventuel, je lui dis : « Je ne peux pas le faire tout de suite, je vais attendre et voir. »
Ensuite, j’ai essayé de le rassurer en lui disant : « Si un jour je dois le faire, je le ferai, je l’ai fait pour Djibril… Mais pour l’instant, je ne peux rien faire. » A ce moment-là, je sais bien que la grosse différence entre Djibril et Karim, c’est que Djibril ne m’a jamais demandé de rencontrer quelqu’un. Alors que Karim, lui, l’a fait. Donc je lui dis : « Le démenti, je le ferai, mais uniquement si j’ai les éléments. » Sinon, moi, j’ai l’air d’une trompette après. »
Fin du texte.

Troisième partie : L’ordre des actions publiques

8)- Le désordre des interventions

Il n’est pas certain que la préoccupation la plus efficace du Premier Ministre soit de former des camps qui n’existent pas encore et d’y inscrire d’office des instances qui n’en demandent pas tant : les autorités sportives, les joueurs, les supporteurs, les français, les partis, les journalistes, etc.

Déjà, les débats journalistiques divisent ceux qui sont pour ou contre Benzema, la qualification ensemble ou, et, séparément, de Benzema et Valbuena, la culpabilité de l’un, la présomption d’innocence, le droit d’ingérence des ministres, la publication des procès verbaux, etc.

En entrant dans l’arène sans aucun moyen d’en contrôler les combats, M. le Premier Ministre s’expose à compromettre l’autorité de l’Etat.

Les interventions de M. Zidane et de M° Jakubowicz donnent une consistance argumentée, voire légitime, à cette polémique.

Ainsi :
a- En laissant croire qu’une éventuelle absence de M. Benzema à l’euro 2016 vient du gouvernement, il tend une verge à tous ceux qui voudront taper sur le gouvernement en cas d’échec de l’équipe de France.

b- En identifiant une éventuelle absence de M. Benzema à ces matchs à un manquement à l’exemplarité, il se fait la mesure de cette exemplarité, il devient comptable de toutes les comparaisons, de toutes les inégalités de traitement de cette mesure.
c- La morale, la rentabilité sportive des joueurs, la culpabilité judiciaire des uns et de autres, peuvent s’apprécier dans des instances spécifiques auxquelles ni les Lacourt, ni les hommes d’Etat, ne peuvent se substituer de toute façon.

d- Ni les uns ni les autres ne peuvent seulement téléphoner à l’entraineur pour lui donner des ordres.

9)- L’ordre des qualifications

1- L’exhibition de l’un est l’oubli de l’autre
Ce faisant, dans toutes les interventions (journalistes, sportifs, Hommes d’Etat, avocats) ; le débat public sur les conséquences diverses de l’affaire dite de la sextape est ramené au devenir de M. Benzema.

M. Valbuena disparait.

2- La réalité de l’ordre de présentation publique
Or, l’analyse des faits indique tout autre chose que la domination de M. Benzema et l’effacement de M. Valbuena.

a- Le criminel
Il n’y a pas de place pour attendre de savoir si M. Benzema a fait « pression » ou s’il a « conseillé ».

Il a transmis des demandes criminelles, véhiculé une organisation criminelle, installé une structure criminelle dans l’Etat.

b- Le dirigeant
Le rapport de domination d’un joueur sur l’autre n’existe pas.

Ce qui existe est la position dirigeante de l’honnête homme, en relation avec les services de l’Etat, vis-à-vis du représentant direct d’une organisation criminelle.

10)- La Légion d’honneur
Cette mise en perspective de la droiture n’amène pas à empiéter sur les prérogatives des juges, des sélectionneurs, l’avis des uns et des autres, sur ceci et cela. Chacun est libre de son avis et souverain dans ses actions légitimes.
Par contre, en ces temps particuliers, comme à l’ordinaire, selon les façons qu’a l’Etat de distinguer les hommes et leurs actions, dans une affaire dont les conséquences tant sportives que judiciaires ou politiques ne sont pas closes ;

Il revient au gouvernement de remarquer publiquement ceci :
M. Valbuena a refusé de collaborer avec le crime quand bien même celui-ci se présentait sous les visages avenants, prometteurs, intimidants, des amis, des collègues, des réseaux menaçants.

Au lieu de songer à un arrangement, il a sans hésité saisi le représentant qualifié de l’autorité légale et s’en est remis aux instructions de celle-ci.

C’est de son fait que la loi s’impose au crime dans cette affaire.

L’Autorité judiciaire jugera, le Pouvoir exécutif enquêtera sur ces mouvements maffieux, les cadres sportifs formeront les équipes qui leurs sembleront capables, les opinions se manifesteront.

Mais le peuple doit savoir que l’Etat distingue, protège, honore, ceux des citoyens qui lui donnent les moyens de faire respecter la loi, que ce sont eux qui dominent et sont un exemple pour la jeunesse.

La Légion d’honneur est très précisément faite pour porter cette distinction nationale à la connaissance du public.

Chacun étant remis à sa place en regard de la loi, les juges prennent le temps de juger, le sélectionneur sélectionne, les supporters acclament, le gouvernement remet les trophées.

Jamais oncques ne vit si belle et si paisible contrée ;


Marc SALOMONE

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