vendredi, avril 25, 2014

sarkozy, batonnier, députée, viol


 

 

Paris, jeudi 10 avril 2014

 

 

 

Monsieur le Bâtonnier,

 

Ordre des Avocats à la Cour de Paris

11, place Dauphine

75053 Paris CEDEX 01

Tél. : 01 80 27 19 20


 

 

Copie à

M. le Président de la République

Mme la Garde des Sceaux

M. le procureur général

M. le procureur de la République

 

 

Monsieur le Bâtonnier,

 

Tous les écrits de cette démarche judiciaire ont été simultanément envoyés en copie à M. le Président de la République, Mme la Garde des Sceaux, M. le procureur général, M. le procureur de la république.

 

Ils sont lisibles sur madic50.blogspot.com

 

Le soutien institutionnel à M. Sarkozy concernant le viol d’une députée s’apparente tout à fait aux solidarités médiatiques, politiques, judiciaires, administratives, archaïques auxquelles se heurtent les femmes pakistanaises qui se portent en justice au sujet de viols.

 

Ici comme là-bas :

-   Investiguer sur les circulations de fonds secrets entre hommes de pouvoir est valorisant, exaltant.

- Enquêter sur la banalité d’une pipe faite à un homme de pouvoir par une salope qui comme les autres ne sait faire que ça serait dégradant, déprimant.

 

Dans son livre, Le Monarque, son fils, son fief, Mme Guillaume rapporte le viol présumé d’une députée, dans l’exercice de ses fonctions, par M. Sarkozy, Chef de l’Etat, lui-même dans l’exercice de ses fonctions.

 

Les conditions de ce viol présumé entraînent les qualifications de prostitution, proxénétisme hôtelier, détournement de fonds publics, recel de détournement, violation de la séparation des Pouvoirs.

 

J’ai déposé le 19 juillet 2012 une demande d’ouverture d’une enquête préliminaire auprès de

M. le procureur de la République concernant les faits rapportés par Mme Guillaume

 

Le viol d’une députée me paraît être une question judiciaire aussi pertinente que le dépôt secret de 50 millions d’euros sur un compte de campagne électoral.

 

M. le procureur de la République fait le sourd. C’est une technique de pouvoir courante. Elle repose sur la certitude de sa toute puissante et de l’inexistence sociale de l’interlocuteur. 

 

Par exemple : en décembre 2013, je demande un rendez vous à mon patron. J’en ai demandé quatre avant de partir à la retraite le 1er avril 2014, par inaptitude au travail. J’ai simplement eu un mail depuis un téléphone me disant que le comptable tenait à ma disposition mon solde de tout compte. J’ai eu 57euros d’indemnité par année d’ancienneté, pour 14 ans de présence et une colonne vertébrale esquintée. Il fait toujours le mort.

 

Ces gens veulent seulement dire qu’ils nous considèrent comme moins que leurs chiens.

 

J’ai été convoqué, en janvier 2013, par un gardien de la paix. Je n’ai jamais pu en connaître le motif précis. J’ai subodoré que c’était en liaison avec la demande du 19 juillet 2012. Le gardien de la paix a été insultant. Il n’avait pas l’intention de prendre quelque déposition que ce soit. J’ai quitté la salle. Quand je partais, il a éclaté de rire et a dit à la cantonade : C’est ça, partez !

 

Je connaissais ce gardien de la paix. C’est lui qui avait enregistré ma plainte pour un viol me concernant quelques années auparavant. J’avais alors supporté ses humiliations dans l’espoir vain d’arriver à quelque chose.

 

Mais je ne supporte plus ces accompagnements institutionnels du viol, l’aisance avec laquelle les violeurs se promènent dans les lieux d’Etat, la solidarité du personnel d’Etat à leur égard.

 

J’ai immédiatement écrit à M. le procureur de la République pour dénoncer cette provocation, la sienne. Depuis, je n’ai eu aucune nouvelle du parquet.

 

Le 7 février 2014, la presse nous apprend que les juges en charge du volet financier de l’affaire Karachi ont demandé la saisine de la Cour de justice de la République (CJR) pour enquêter sur l’ancien Premier ministre Edouard Balladur et son ministre de la Défense, François Léotard. Les juges écrivent dans l’ordonnance : «Il apparaît cependant au vu des éléments recueillis par l’information qu’il appartient à la CJR d’entendre Nicolas Sarkozy comme témoin assisté, en qualité de ministre du Budget».

 

Le 14 février, je dépose une requête visant aussi à faire entendre M. Sarkozy par la CJR pour l’affaire du viol et suivants.

 

La CJR décide le 4 avril 2014 : « Attendu que la plainte est irrecevable comme n’étant pas dirigée contre un membre du Gouvernement ».

 

Je n’ai jamais contesté une décision de justice hors des formes légales. Il m’a paru cependant que les évidences présupposées par cette décision pouvaient être soumise à l’analyse du Conseil Constitutionnel.

 

La greffière du Conseil Constitutionnelle m’a dit que la décision de la CJR n’étant pas susceptible d’appel elle a l’autorité de la chose jugée et qu’il était donc trop tard pour déposer une QPC.

 

Nous n’aurons donc jamais l’avis du Conseil Constitutionnel.

 

M. le procureur de la République est nécessairement compétent puisque ni le CJR ni la Haute-Cours ne le sont. A moins de restaurer le droit de cuissage.

 

Ce qui motive le refus de M. le procureur de la République de donner suite à ma demande d’ouverture d’une enquête préliminaire n’est pas la qualité de M. Sarkozy. Ni le fait qu’il soit un ancien Président de la République, ni le fait qu’il soit probablement à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2017.

 

En effet, comme le dit le Canard Enchaîné : Une dizaine de magistrats sont attachés aux basques de M. Sarkozy.

 

a- D’une part, ils entreprennent souvent leurs actions sur la foi de seuls articles de presses fondés sur des témoignages dont aucun ne s’est avéré probant, au moins jusqu’à présent.

b- D’autre part, l’action de ces magistrats vise à produire des qualifications criminelles contre M. Sarkozy, des qualifications qui le discréditeraient voire lui interdiraient l’accès à la vie publique.

 

Or, M. le procureur de la République soutient nécessairement ces actions qui ne pourraient pas prospérer sans lui.

 

Ce refus n’est pas non plus dû à une exigence de sérieux dont ma demande serait exempte.

 

En effet, pour l’instant, aucune action des magistrats visant M. Sarkozy n’a aboutit à autre chose qu’à des non-lieux. Le dernier en date et le plus spectaculaire est celui de l’affaire Bettencourt.

 

Par contre, la demande que je lui aie soumise depuis le 19 juillet 2012, est immédiatement compréhensible et contrôlable. L’affaire se passe dans une même unité de temps, de lieux, d’action. Quatre personnes apparaissent dans le récit de Mme Guillaume. M. Sarkozy, Mme la Députée, M. l’huissier, M. Tigelin.

 

Les investigations sont peu couteuses et le juge enquêteur n’aura aucune peine pour établir les faits, les examiner, les qualifier.

 

Il faut tout de même rappeler que :

a- M. Sarkozy a démenti toute implication dans chacune des affaires étudiées par les magistrats.

b- M. Sarkozy n’a jamais démenti les faits de viol et suivants pour lesquels je demande l’ouverture d’une enquête.

 

Il faut simplement décider :

a- Si on peut mettre le viol d’une femme à égalité d’intérêt judiciaire avec les dons manuels d’une vieille dame à des partis politiques

b- Si le viol d’une représentante du Pouvoir législatif par le Chef du Pouvoir exécutif, tous deux dans l’exercice de leur charge, est aussi grave juridiquement que le viol de l’intimité d’un avocat et de son client.

 

Le Canard Enchaîné du mercredi 9 avril 2014, P. 3, « Les enregistrement de Buisson dans les oreilles des juges », fait une liste de recherches judiciaires d’infractions commises par M. Sarkozy.

 

1)- Les fautes reconnues :

1- « Recherche d’éventuels délits de favoritisme ou détournement de fonds publics liés à la commande et au financement des sondages … »

 

2- « Une dizaine de magistrats accrochés aux basques de Sarko vont sans doute lui en demander une copie. »

 

3- « Notamment ceux qui s’intéressent :

a- A ses rendez-vous avec Tapie

b- Aux conditions de nomination de François Pérol à la tête de la Caisse d’épargne en 2009.

c- Aux soupçons de financement de la campagne de 2008 par des fonds libyens

d- Sans oublier les accusations de trafic d’influence qui visent son avocat Thierry Herzog et le magistrat Gilbert Azibert.

e- Ainsi sous, sous, sous, les petites buissonnettes.. »

Didier Hassoux.

 

Pas un mot sur le viol de cette députée. Quel mépris pour les femmes de la part des médias !

 

2)- L’omerta

A- Les détournements de fonds publics ne se valent ils donc pas ? Payer un soudage serait grave. Détourner des fonds publics pour établir une députée en prostituée serait anodin

 

B- Pourquoi les mêmes magistrats ne demanderaient ils pas une copie du livre de Mme Guillaume ?

 

C- L’intérêt des magistrats

a- Pourquoi ne pas s’intéresser à un rendez vous qui s’avère être un traquenard visant à violer une députée ?

c- Pourquoi ne pas demander à l’huissier du Palais comment il se fait qu’il a introduit la députée avec 10mn de retard ?

d- Pourquoi ne pas s’occuper du stratagème employé pour que la subvention que vient chercher la députée soit oubliée afin qu’on ne puisse pas dire qu’elle s’échange contre une fellation ? Ce qui en fait le prix d’une passe.

e- Pourquoi ne pas examiner la transformation d’une subvention en prix d’une passe et par conséquent le déblocage des fonds en détournement et la réception des fonds en recel ?

e- Pourquoi ne pas s’interroger sur le viol d’une représentante du Pouvoir législatif par le principal représentant du Pouvoir exécutif ?

 

 

Si le fait pour le Chef de l’Etat de contraindre une députée à le sucer est sans intérêt judiciaire pour les magistrats ; il faut alors nous expliquer en quoi le fait que M. Sarkozy commande un sondage sur « l’avis des français sur la grossesse de Rachida Dati ou le mariage de Carla Bruni » ressorti du Code pénal.

 

Les magistrats refuseront toujours de traiter de ces questions avec une personne, un pauvre, qu’ils méprisent. Je les ai déjà vus à l’œuvre dans des affaires de viols et d’agressions de personnes vulnérables ou handicapées mentales.

 

Pourquoi n’ai-je pas d’avocat ? J’ai toujours essayé de faire en sorte que des juristes parlent aux juristes. Le problème est qu’en dessous d’un certain niveau social financier on n’a plus accès aux avocats, ni aux magistrats d’ailleurs, comme le montre cette démarche.

 

Mes revenus :

Déclaration 2013 : 14960 euros.

Revenus 2013 : 16141,42 euros.

Je suis à la retraite minimum, par défaut de cotisation, depuis le 1er avril 2014. Régime général : 315euros, Crpcen : 415euros, Arco et Argic, très peu. Avec l’Aspa, je dois arriver à 850 euros en Mai.

 

C’est trop et trop peu. Pour qu’il y ait un avocat, il faut que M. le procureur de la République décide que j’aie l’Aide juridictionnelle totale. C’est possible, légal.

 

Il ne le fera que si le Bâtonnier le lui demande formellement. Il le ferait aussi à la demande de Mme la Garde des Sceaux. Vous avez la possibilité de vous adresser à elle et d’être entendu, moi pas.

 

Il faut donc que vous statuiez sur les droits de justiciables pauvres à être représentés,  dans une affaire d’intérêt public, à égalité avec les justiciables aisés et que vous fassiez part de vos conclusions à M. le procureur de la République, voire à Mme la Garde des Sceaux.

 

C’est pourquoi, M. le Bâtonnier, je vous prie de bien vouloir intervenir auprès de M. le procureur de la République pour que le Bureau d’aide juridictionnelle m’accorde l’Aide juridictionnelle totale.

 

Je reste bien sûr à votre entière disposition,

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Bâtonnier, l’assurance de ma considération distinguée,

 

 

Marc SALOMONE

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