lundi, janvier 20, 2014

Mairie de Paris, Delanoë, Kristeva, Emeyé, handicapés, Caresche, Magistrat, budget, mosquée, loi 1905.

Mairie de Paris, Delanoë, Kristeva, Emeyé, handicapés, Caresche, Magistrat, budget, mosquée, loi 1905.

1- Demande d'ouverture d'enquête judiciaire

Paris, le lundi 20 janvier 2014




Monsieur le Procureur de la République
Paris




Objet : Demande d’ouverture d’une enquête préliminaire.




Copie à :
Monsieur le Président de la République
Madame la Garde-des-Sceaux

Mme Kristeva
Mme Emeyé
( Au seul titre de leur information,
Sous réserve de pouvoir leur transmettre )




Monsieur le procureur de la République,

L'émission de M. Ardisson sur Canal + : Salut les terriens !? du vendredi 10 janvier 2014 replace dans le débat public un sujet évoqué préalablement dans le journal Le monde du 30 avril 2011.

Ces témoignages parlent de la question des créations immobilières municipales pour les handicapés cérébraux ; leur présence ou leur absence.

Ils posent alors une question judiciaire relative à l'usage des deniers publics, au respect de la loi 1905, aux droits de l'homme, dans la pratique municipale à Paris.



Cette question judiciaire est :
1- Les crédits publics indispensables à la vie des handicapés ont ils été « arrêtés » ?
2- L'ensemble religieux construit sur fonds publics par la Mairie de Paris l'a t'il été par le détournement des fonds prévus pour les handicapés ?

Si c'était le cas, cela serait constitutif d'une faute relevant de la jurisprudence de Nuremberg. En effet, relève de cette jurisprudence tout ce qui porte atteinte à l'humanité des handicapés ; telle que la criminalisation de la folie ou ce qui défini les handicapés comme étant d'une humanité moindre.

C'est pourquoi, comme contribuable parisien et citoyen français, je demande l'ouverture d'une enquête préliminaire à ce sujet.

L'opération que j'étudie ici s'est terminée le 28 novembre 2013, par l'inauguration de l'Institut des cultures de l'Islam ».

M. le Maire en dit ceci :
« Vous inaugurez le 28 novembre l'Institut des cultures d'Islam (ICI), à la Goutte-d'Or, dans le 18e. Pourquoi avez-vous initié ce projet mi-culturel?
D'abord, parce que Paris avait besoin d'un lieu d'échange et de partage qui fasse toute leur place aux cultures de l'Islam. Nous sommes là au cœur de la vocation universelle de la capitale, dont l'identité s'enrichit de toutes les traditions, de toutes les cultures et de toutes les spiritualités de celles et ceux qui y vivent. Au plan culturel, cet institut trouve donc sa place dans la politique de dialogue d'ouverture sur le monde que nous conduisons depuis 2001. Avec le Louxor, il doit participer pleinement au renouveau et à la vitalité du 18e. Au plan cultuel, nous n'avons fait que mettre à disposition des musulmans de Paris des salles de prière qu'ils ont intégralement financées et dont chacun sait qu'ils avaient cruellement besoin. »

Il va de soi pour M. le Maire que les musulmans financent intégralement ce qu'ils ne peuvent obtenir sans l'action solidaire de la Mairie de Paris. L'appréciation de M. le Maire sur les besoins religieux des musulmans étant une reconnaissance d'un culte par les Pouvoirs publics.

Personne n'ayant semble-s’il posé ces questions je me permets de le faire.

1)- Les témoignages

L'analyse de ces propos n'engage évidement que l'auteur de ces lignes et en aucune façon les témoins cités.

1- Mme Julia Kristeva
« Nous étions à la recherche d'une« structure innovante» pour notre fils David, atteint d'une maladie neurologique, qui puisse lui permettre une vie autonome et protégée. Après des années d'efforts; de promesses, la Ville de Paris, qui développe une politique solidaire dans le domaine du handicap, a brusquement arrêté le projet. Pénurie de moyens, les handicapés ne sont pas un lobby intéressant en temps de crises... Plus étonnant, le conseil du maire :« Allez voir chez les religieux! Une faillite de plus de la République. »
Julia Kristeva / propos recueillis par Josyane Savigneau
Samedi 30 avril 2011 / "L’humanisme ne sait pas accompagner la mortalité ».

2- Mme Églantine Emeyé

Canal+, Salut les Terriens, Ardisson, samedi 11 janvier 2014.

« ….Coût du handicap : 3000Euros/M.
Ces 8 ans de combat m'ont éreinté.
« J'ai cherché une solution et le problème c'est qu'il n'y a rien.
En tout cas où j'habite à paris. Il n'y a pas de place
Je dirais même il n'y a pas d'institut.
Donc je savais que je ne pouvais pas le laisser là.
Étant à paris je n'ai pas droit à un institut ailleurs en France
Parceque je suis domicilié à paris. C'est une histoire de département.
Cet hôpital qui l’accueillait de temps en temps, c'est un hôpital, ce n'est pas un institut,
cet hôpital m'a dit : écoutez on vous le garde, il est bien on commence à le connaître, on vous le garde.
Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a une part de colère en moi de me dire :
Merde, j'ai un gosse de 8 ans,
Ardisson : oui, il serait à coté de Paris vous pourriez le voir plus souvent
Elle : Voila je ne demanderais pas mieux d'aller le coucher le soir, et le border, lui dire bonne nuit.
Là, il habite à 900km de moi.

Ardisson : Vous y allez tous les 15 jours, vous le prenez avec vous pour les vacances scolaires. Il va mieux,...
Elle : et je pense que même le fait que moi je me repose un peu plus, quand on se voit tous les deux...
Ardisson : Vous n'avez jamais pensé à l'infanticide.....
Elle : Oui.... »


2)- L''arrêt et le rien

Deux femmes actives et responsables prennent volontairement la parole en public pour dire que leur enfant handicapé n'a pas de structure d'accueil à Paris.

Elles ne sont pas dans l'idéologie victimaire de la souffrance. Elle veulent marteler que si elles n'étaient pas bourgeoises elle n'aurait pas pu surmonter financièrement les obstacles du fait de l'absence de structures adéquates à Paris. Mme Emeyé nous dit qu'un enfant handicapé à Paris coûte 3000e/M.

Ces deux femmes apportent un constat commun :
1- Kristeva : « la Ville de Paris, qui développe une politique solidaire dans le domaine du handicap, a brusquement arrêté le projet. »
2- Emeyé « « J'ai cherché une solution et le problème c'est qu'il n'y a rien. En tout cas où j'habite à paris. Il n'y a pas de place. Je dirais même il n'y a pas d'institut. »

Cette présence de rien, ou cette absence de tout, n'est pas le fait d'une inadvertance administrative.
a- La question a été discutée durant des années
b- La construction dite « Institut » est une structure de type départementale. C'est donc l'Etat qui en est l'organisateur et le promoteur.
Il s'avère donc que cette absence de structure n'est pas le fait d'une myopie, d'une ignorance, d'une insuffisance financière. C'est un fait politique.

Mme Kristeva nous met sur une piste :
a- « Après des années d'efforts; de promesses, la Ville de Paris, qui développe une politique solidaire dans le domaine du handicap, a brusquement arrêté le projet. »
b- «  Plus étonnant, le conseil du maire :« Allez voir chez les religieux! »

Les discussions publiques, municipales, sur les réalisations immobilières en faveur des handicapés
sont bien engagées. Brusquement tout s'arrête. Au même moment, M. Delanoë, en personne, dit à une intellectuelle athée que l'aide aux handicapés revient aux « religieux » ; c'est à dire à la charité civile. Il retire le handicap de la solidarité nationale parisienne.

3)- Les deux rejets

Ce conseil fait à une personne dont le M. le Maire connaît l’irréligion conduit à l'examen d'un faisceaux de faits qui relient l'équipe dirigeante de la Mairie de Paris à la religion en tant qu'institution normative.

Cette formule prononcée par M. le Maire a deux conséquences immédiates :

a- Le « religieux » de M. le Maire n'est pas principalement un tissu d'actions individuelles. Il est d'abord un réseau institutionnel capable de se substituer à la défaillance des pouvoirs publics constatée par Mme Kristeva : « Une faillite de plus de la République ».

M. le Maire ne dit pas d'aller voir dans une autre structure par insuffisance des structures parisiennes. Nous savons par Mmes Emeyé et Kristeva qu'il n'y a justement aucune structure à Paris.

Le fait que Mme Kristeva dise : « Une faillite de plus de la République » indique clairement que le propos de M. le Maire ne fait pas allusion à des difficultés, des insuffisances, passagères.

C'est parcequ'il n'y a plus aucun espoir que la Mairie reprenne une politique du handicap que M. le Maire substitue la référence administrative religieuse à la référence administrative publique.

M. le Maire ne renvoie pas Mme Kristeva à une autre structure. Il la renvoie à une autre politique administrative. Il ne nomme pas une structure singulière. Il nomme une politique administrative.

C'est bien une substitution de la prise en charge des handicapés. Elle passe du public au religieux.

b- Le Maire de Paris en personne déclare que l'aide aux handicapés ne fait pas partie du service public.
Les handicapés ne sont plus les bénéficiaires directs de la répartition des impôts, comme tous citoyens, ils doivent s'adresser à des administrations sûrement pleines de bonnes volontés mais privées.

Ils ne sont plus « citoyens » mais « objets de charité » ou « clients ».



4)- Une politique de substitution

A- Pour Mme Kristeva, le « religieux » auquel la renvoie, en séance officielle, M. le Maire est le « religieux » chrétien.
Elle trouve une association qui lui convient et elle dit tout le bien qu'elle en pense.

J'insiste sur le fait que cette structure privée, quelques soient ses mérites, du fait de la parole de M. le Maire, ne se trouve plus en situation de partenaire complémentaire de l'action publique. Elle est le substitut à toute action publique.

Cependant le faisceau de faits que j'évoquais plus haut permet d'entrevoir que M. le Maire pense à une autre religion que le christianisme lorsqu'il préconise de se tourner vers le « religieux ».

Certes, le « religieux » en tant que structure existante accessible est massivement « chrétien ». Mais « le religieux » à valeur de politique administrative substitutive aux pouvoirs publics prend plutôt la forme de l'islam pour l'équipe de M. Delanoë.

La grande affaire idéologique du mandat de M. Delanoë est la construction d'une structure religieuse musulmane sur fonds publics. L'Institut des cultures d'islam (ICI) a été inauguré le 28 novembre 2013.

Par cette opération, il a voulu à la fois :
a- Disqualifier la Loi 1905 en imposant la reconnaissance et l'obligation de financement des cultes à l'Etat.
b- Imposer la religion comme une instance administrative publique à part entière.

Cette entreprise municipale fut conçue dés le départ comme un défit à la loi. Non seulement, il s'agissait de violer la loi 1905 mais il s'agissait aussi de mettre en place un dispositif répétitif qui permette de la violer dans toute la France spécifiquement au profit de la construction de mosquées.

Lors d'une émission parente de l'émission C dans l'air, sur France 5, un Député, Premier adjoint au Maire, M. Caresche, a déclaré (je cite de mémoire) : « Pour ce qui est de la construction d'une mosquée, nous avons mis du temps à comprendre comment contourner la loi. Mais nous y sommes parvenus. ».

Si M. Mesrine, Gangster célèbre, avait su dire au Président de la Cour : Monsieur le Président, j'ai juste voulu comprendre comment contourner la loi ; l’acquittement était de droit.

A suivre la Presse, l'intérêt militant et passionnel des élus socialistes pour la construction d'édifices religieux musulmans est bien établi publiquement.

a- Les élus socialistes ont déclaré à l'occasion de l'inauguration de cet ensemble religieux, financé illégalement sur fonds publics, que la Mairie de Paris avait trouvé un système qui pouvait servir de modèle aux autres municipalités soucieuse de violer la loi 1905.

b- La préoccupation de M. Delanoë de servir l'islam, son culte, aurait fait l'objet d'au moins deux remontrances de M. le Préfet à M. le Maire lorsque par deux fois celui-ci aurait voulu imposer à la République l'organisation de la fête de l'Aïd dans les locaux de la Mairie de Paris.


c- Le détournement de la loi 1905 est un des sports favoris des édiles socialistes ; un quasi socle programmatique.

Il n'est donc nullement incongru d'examiner la concomitance des deux manipulations de fonds. Celle du budget affecté à l'immobilier dédié aux handicapés. Celle du budget de ce que j'appelle ici de son terme populaire : la mosquée. Dans un cas pour abonder, dans l'autre pour assécher.

Dès l'arrivée à la direction de la Mairie de Paris de M. Delanoë, celui-ci brise net « des années d'efforts ». C'est lui en personne qui dit à Mme Kristeva : Allez voir chez les religieux !
Au même moment, il met en place un projet inutile du point de vue municipal puisqu’il légal. Il entreprend le financement sur fonds publics d'une mosquée. L'astuce étant que la mosquée se trouve enchâssée dans une structure dite cultuelle. Les murs sont culturels et sont semblent ils la propriété de la Mairie de Paris. L'espace vide est religieux et appartient aux religieux.

Cette construction est laïque autant que les escrocs sont insolvables ; par construction frauduleuse.

La justice accepte.

B- Pareillement pour Mme Emeyé. Elle passe huit années infernales, elle envisage le suicide avec son enfant, parcequ'il n'y a pas de « Institut ». une structure apparemment ordinaire dans chaque département, sauf à Paris.

Pendant ce temps, la Marie de Paris finance la construction d'un ensemble religieux musulman.

Ce n'est pas une petite somme. Il s'agit d'un engagement de 28 Millions d'euros ; pour le coût officiel. Avec une telle somme on construit un « Institut » conforme aux normes départementales.

C'est M. le Maire lui-même qui relie expressément la politique publique de la Mairie et la religion, l'administration publique et l'administration religieuse, en disant : Allez voir chez les religieux ! Il ne dit pas « les associations ». Il dit : chez les religieux.

5)- Le dispositif triangulaire

Trois faits sont établis.
1- Il est un fait établi que M. Delanoë a financé un ensemble religieux comprenant une mosquée et il est de notoriété publique qu'il l'a fait pour contourner la Loi 1905. Son équipe dit même avoir mis du temps à trouver les habillages légaux.
2- Au moment où il engage ce processus, il est aussi un fait établi, à partir des déclarations de ces deux femmes, qu'il bloque tout le processus d'investissement municipal concernant les handicapés.
3- Il est également incontestable qu'il renvoie les cadres, parents d'enfants handicapés, qui ont la possibilité de s'adresser directement à lui aux « religieux ». Les autres se débrouillent.

Ces trois faits en construisent deux autres :
1- Les handicapés ne sont plus des sujets des administrations publiques
2- Les religieux sont des substituts à l'administration publique

Il s'en installe encore un autre :
Les administrations religieuses deviennent, au moins de fait, des administrations publiques.


6)- - L'ordre administratif.
Ce dispositif triangulaire change les hiérarchies et les ordres entre les réalités administratives publiques et privées.

Dans son commandement à Mme Kristeva, dont il sait très bien qu'il sera répercuté chez tous les cadres universitaires et diplômés, M. Delanoë remanie la hiérarchie et l'ordre entre le public et le privé.

Le privé, ici religieux, devient l'interlocuteur premier des pouvoirs publics, puisqu'ils reçoivent les populations dont le secteur public ne veut plus, ou n'est plus capable d'accueillir ; faute même d'exister dans le cas de l'Institut.

Les citoyens sont exclus des droits afférents au bénéfice de la redistribution des impôts.

Ce n'est plus un schéma par lequel les pouvoirs publics mettent en place une administration qui reçoit les bénéficiaires avec les associations privées qui accompagnent le dispositif à la marge, laquelle peut être importante. Par exemple, un procureur de la République peut dire d'une association caritative : Le Secours catholique, c'est la Dass !

Désormais, les pouvoirs publics traitent avec les administrations privées qui organisent l'aide aux quémandeurs ou aux clients.

Les citoyens n'ont plus droit à la répartition des impôts. Ils n'ont plus droit non plus à l'accès aux Pouvoirs publics.

En finançant une mosquée au même moment où il renvoie « chez les religieux » les citoyens, M. le Maire signifie publiquement que le « religieux » est pourvoyeur d'administration publique.

Par conséquent, il est possible de sacrifier les administrations publiques pour en transférer les qualités et fonctions aux administrations privées. Il devient possible de faire circuler les fonds publics par les institutions religieuses.
Dans ce cas, les citoyens deviennent des sujets des administrations religieuses.
Il est tout à fait envisageable que M. Delanoë ait organisé sciemment à cette occasion une inversion des ordres du public et du privé.

L’État devient le financier des religions, en lieu et place des administrations publiques, qui deviennent les pourvoyeuses de la charité publique en lieu et place de la solidarité publique.

Au lieu de financer les « Instituts » pour les handicapés, la Municipalité finance des religions qui financent à leur tour des centres d'accueils des handicapés.

Plus tard, les religions financées par l'Etat financeront aussi les écoles, les hôpitaux, les HLM, etc.

C'est à terme la liquidation du système public et de la laïcité puisque les administrations religieuses se substituent aux administrations publiques.

Si les religions se substituent à l'Etat, les capitaux privés peuvent en faire autant. Cela s'harmonise parfaitement avec les idéologies de privatisation du secteur public dont M. Delanoë et son équipe sont adeptes. Plusieurs de ses membres sont salariés par des groupes internationaux.

Ce faisant, M. Delanoë et son équipe change le statut des handicapés et au delà de tous les français.

Ils ne sont plus des ayants-droits. Ils sont des « pauvres » ou des « clients ».

Ils n'ont plus accès de droit à la répartition des impôts. Ils quémandent la charité ou ils paient un service commercial.

Ce ne sont plus des citoyens mais des clients ou des mendiants.

En construisant des structures immobilières religieuses, M. Delanoë fait un peu plus que de financer un culte, en violation de la loi 1905.

Il construit une administration publique de fait dont la vocation est de se substituer à l'administration publique de droit.
S'il dit à Mme Kristeva d'aller voir les religieux, ce n'est pas seulement pour lui dire d'aller voir ailleurs ; de manger de la brioche si elle n'a pas de pain.
Il lui donne le nouvel ordre administratif public.
La religion est l'interlocuteur administratif des pouvoirs publics.
Les structures laïques d'accueils sont les sous-produits des décisions de ces administrations.

Le citoyen n'a plus de rapport direct de droit avec les pouvoirs publics et le bénéfice de la répartition des impôts. Le mendiant ou le client doivent négocier non un droit qu'ils ne possèdent plus, mais un accès à la charité ou à la marchandise.

Les représentants des pouvoirs publics sont les interlocuteurs de politiques administratives privées, ayant leurs propres justifications, auxquelles sont confiées les populations.

Ce qui se rompt c'est le lien constitutionnel entre les citoyens et les administrations qui se forment avec leurs impôts. Cf. art. 13-14-15 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Les administrations sont des puissances qui traitent avec les populations comme bon leur semble. C'est la citoyenneté qui disparaît.

7)- Les arguments retenus par Mme Kristeva

J'ai précédemment vu les conséquences de la simultanéité de ces deux décisions discutées ici.

M. le Maire trace une ligne politique administrative qui cesse d'établir un lien entre la puissance publique et le citoyen pour établir un lien entre la puissance publique et les organisations privées, religieuses ou non, auxquelles doivent s'adresser les mendiants et les clients.

M. le Maire reçoit donc Mme Kristeva pour lui signifier que non seulement il n'y a pas de place à Paris pour son gamin, mais qu'il n'y en aura plus jamais, car la Mairie : « Après des années d'efforts; de promesses, ...a brusquement arrêté le projet ».

C'est ce que constate par ailleurs Mme Emeyé en disant : « J'ai cherché une solution et le problème c'est qu'il n'y a rien. En tout cas où j'habite à paris. Il n'y a pas de place. Je dirais même il n'y a pas d'institut. »

Le projet existait. Il a été stoppé ; annihilé.
Mme Kristeva fournit sa propre explication de cette « faillite de la République ».

Mme Kristeva « Pénurie de moyens, les handicapés ne sont pas un lobby intéressant en temps de crises... ».

Soit, Mme Kristeva rapporte ici les thèses défendues par M. Delanoë lorsqu'il la reçoit.
Soit, elle ne fait que résumer les débats annexes auxquels elle a participé.
Dans les deux cas, ce sont ces arguments qui justifient « l'arrêt » budgétaire.

1- L'argument de la pénurie de moyen
a- Les mandats de M. Delanoë sont ceux au cours desquels les revenus des hauts fonctionnaires de Paris ont explosé.
b- Il a surpassé M. Chirac en cadeaux municipaux aux Majors capitalistes.
c- Il trouve 28 millions d'euros pour « contourner la loi 1905 ».

Bref, s'agissant des fonds de roulement du Handicap, il n'y a pas à Paris de « pénurie de moyens »

2- L'argument de la crise
M. Delanoë a servi comme jamais avant lui les consortiums financiers dans les contrats municipaux. L'équipe Delanoë ne connaît la crise que pour la solidarité avec les plus démunis.
Dans une entreprise comme celle de la Mairie de Paris, la « pénurie de moyens » ou « la crise » veulent simplement dire : allez vous faire voir ailleurs !

3- L'argument du lobby.
Si l'argument vient de M. le Maire c'est pour le coup une reconnaissance par celui-ci qu'il a supprimé des crédits au profit d'autres « lobby » plus influents.

Le fait que Mme Kristeva évoque le lobby insuffisant des Handicapés pourrait indiquer que M. le Maire lui a fait part de toutes les sollicitations pressentes qu'il reçoit et de l'obligation dans laquelle il est de trancher en faveur des plus influents.
A moins que ça ne soit qu'une appréciation de l'entourage du Maire. Ou la propre évaluation de Mme Kristeva.
Mais dans tous les cas, c'est la reconnaissance du fait que des fonds étaient affectés, ou devaient l'être, ou pouvaient l'être, et que tout à été arrêté.
L'argument du lobby, qu'ils viennent de M. le Maire, de son entourage, de Mme Kristeva, nous indique que les fonds n'ont pas disparu, ils ont été transférés.

8)- Les motivations de M. le Maire

1- Pourquoi M. le Maire se mettrait il en difficulté morale et politique, puisque :
a- Mme Kristeva parle de «Une faillite de plus de la République » ?
b- Elle a les moyens de faire connaître cette « faillite ». Son interview paraît d'ailleurs, sur une pleine page, dans Le Monde, journal officieux de la bourgeoisie d'Etat ;
2- Pourquoi annoncer la clôture de toute activité municipale à venir au point de désigner le « religieux » comme le lieu de substitution au « public » ?
S'il ne s'était agit que de la « pénurie de moyens » ou de la « crise », M. le Maire aurait su autant qu'un autre délayer la sauce de la « reprise », de la « confiance en l'avenir », des « projets à long terme », etc.

Il n'en est rien car il ferme le dossier de l'aide publique aux handicapés.

Il renvoie ses interlocuteurs « chez les religieux » mais n'annonce aucun transfert d'argent, aucune aide publique, aux dits religieux.
L'aide publique aux handicapés est arrêtée. L'objectif de M. le Maire n'est pas d'aménager cette aide dans un cadre associatif plutôt qu'administratif.
Le renvoi au « religieux » est un déclassement pour les handicapés. Ils n'ont plus une aide de droit. Ils ont une aide si les « religieux » y trouvent intérêt.

Ce qui intéresse M. le Maire est de former les institutions religieuses comme institutions publiques en lieu et place des administrations publiques.

A partir de la reconnaissance de cette fonction, les dites institutions peuvent consacrer le temps l'énergie et les locaux qu'elles jugent convenable à l'aide aux handicapés. Si elle le veulent, avec qui elles veulent. M. le Maire peut alors y renvoyer ses administrés.

Cette rupture politique institutionnelle, entraîne forcément des affectations de fonds à ces nouvelles administrations religieuses à vocation publiques.

Cela ne signifie pas pour autant qu'il y a eu transvasement de budget du secteur handicapé vers le secteur du consortium religieux.

C'est cette question que je demande à la justice d'élucider et que je me propose ici d'élaguer.

10)- Les deux lobbys
Poser la question de l'influence des handicapés en terme de lobby positif, de type américains, et de jeu d'influence est mal nommer le problème.

Dans certaines circonstances, la capacité d'influence indique aux contradicteurs le lieu où ils doivent attaquer. On peut alors parler de lobby en creux.

Je prendrais deux exemples historiques complètement hétérogènes et sans lien avec notre sujet. .
a- En 1918, en Angleterre, après 50 ans de lobbyisme intense, les suffragettes obtiennent le droit de vote à 30 ans pour les femmes.
C'est ce à quoi se réfère Mme Kristeva lorsqu'elle dit que les handicapés ne sont pas « un lobby assez intéressant ». C'est un lobby positif. Qu'il soit suffisant ou non est une autre affaire.

b- Je constate, sur mains exemples, notamment de droit commun, que l'influence des handicapés est perçue, conçue, réalisée, d'une toute autre manière par les cadres d'Etat français aujourd'hui.

Prenons une logique historique pour illustrer ce propos : En 1938, les protestations des juifs contre les persécutions dont ils étaient l'objet aboutissent à la « Nuit de cristal ». C'est ce que j'appelle un lobby en creux.

La population concernée définit un lobby positif, l'ensemble de ses expressions, publiques ou non. Par contre, d'autres forces peuvent prendre utilise ce lobby positif pour prendre cette population en otage de leurs propres visées. La population citée compte alors beaucoup moins que ce que ces forces adverses peuvent en faire, en creux.


11)- La position politique des handicapés
Si M. le Maire sacrifie les handicapés ce n'est pas parcequ'ils n'ont pas d'influence. C'est parcequ'ils sont aujourd'hui, le lieu du sacrifice.

Quand Mme Kristeva dit : « Les handicapés ne sont pas un lobby intéressant en temps de crises. »
1- Elle remarque qu'ils sont abandonnés dans leurs droits au bénéfice de la répartition de l'impôt.

2- Elle s'interdit de voir toute la force miraculeuse, en creux, de cette population qui peut justement être spoliée des impôts qui lui reviennent de droit et qui peut être spoliée par conséquent de son droit à la vie.

Les handicapés sont le point G de la société française, celui à partir duquel peuvent se négocier toutes les transactions crapuleuses entres les autres multiples points de transactions sociales.
L'ordre public est assuré à partir d'un report sur les malades mentaux des conflits des autorités avec des groupes de populations particulières.

Ainsi, les handicapés mentaux forment-ils 30% des détenus à l'entrée en prison. Indépendamment de ceux qui le deviennent du fait du système carcéral. Cela signifie que déjà en amont, les services de police opèrent un tri dans la gestion des affaires criminels pour retenir comme dealer dirigeant le schizophrène de la bande.

Les bandes d'ailleurs le savent, c'est pourquoi elles se pourvoient minutieusement en malades mentaux comme moyen de négociation avec la police. D'où une augmentation du nombre des criminalités impliquant directement les handicapés mentaux. Personne n'ira chercher derrière qui tire les ficelles.

De la même façon, les agents de l'Etat transforment en conflit de maladie mentale, ou psychiatriques, les conflits qu'ils rencontrent avec les administrés du fait de la criminalité officielle.

Donc, il serait logique, plausible, que M. le Maire fasse porter sur les handicapés la décision de substituer l'administration religieuse, voire privée, à l'administration publique.

Il est cohérent avec lui-même lorsqu'il arrête les rassemblements de fonds publics sur les projets concernant les handicapés.
Il serait tout aussi cohérent avec lui-même s'il reportait ce budget des handicapés sur ce projet de mosquée dont l'illégalité n'est pas l'obstacle mais le principe moteur.

Il sait que personne ne lui en demandera pas compte. Non, comme le dit Mme Kristeva parce que personne n'entendrait la voix des handicapés, mais parce que tout le personnel d'Etat est mobilisé pour la rentabiliser en silence.

C'est cette possibilité dont je demande la vérification à la justice. Le fait serait criminel.

12)- Les deux budgets

Le lien entre le sacrifice des handicapés et l'installation des religions comme puissances publiques est fait par le Maire lui-même.
a- Il arrête les budgets des handicapés et dit aux vaincus : « Allez voir chez les religieux ».
b- En même temps, il installe une institution religieuse comme administration publique ou lieu de création d'administration publique.
Il y a concomitance de l'approvisionnement d'un secteur et de l'assèchement de l'autre.

a- Concernant les handicapés, il n'y a pas restriction de crédits, difficultés de gestion. C'est un anéantissement de toute activité.

Les « Instituts » sont des créations départementales, donc de droit, inscrites dans les prévisions budgétaires. Il devrait de toute façon y avoir une activité budgétaire. Mme Emeyé nous dit qu'il n'y a rien.

b- Par contre, l'édifice religieux est lui une création ex nihilo. Il n'a aucun antécédent administratif. Et pour cause, il est illégal. Il n'y a donc aucune ligne budgétaire prévue ni prévisible.

L'équipe du Maire a dit elle même qu'elle avait longtemps chercher le moyen de faire entrer ce projet dans les apparences de la légalité.

Où M. le Maire a t'il trouvé ces 28 millions ?

13)- Les probabilités
Il est donc fort plausible que M. le Maire a déplacé le budget prévu pour les handicapés vers le projet de construction d'une mosquée. Ce faisant, il se serait donné le temps de « trouver le moyen de contourner la loi ».

On peut en effet penser que :
L'équipe de M. le Maire a pu ne pas pouvoir justifier le financement, ni même peut être le trouver dans le budget. Qui aurait pu accepter de voir son budget réduit pour alimenter le financement illégal d'une mosquée ?
A telle date de l'année, le budget est établi. Chaque service à ses chiffres.
Il est possible qu'il n'y ait pas de sommes flottante disponibles à la convenance du Maire.

Je pense qu'il est plausible de se demander si l'arrêt du budget des handicapés n'est pas lié à l'incapacité du Maire à trouver le budget de l'ICI dans les replis du budget général.

Il annihile ce budget tout autant pour des principes de réorientation administratives évoqués plus haut (la substitution de l'administration religieuse à l'administration civile) que pour des raisons de ponction totale du budget. Cette ponction totale a bien eu lieu et elle est très probablement ce transfert d'un secteur à un autre.

Si M. le Maire n'avait pas fait le transfert des fonds prévus pour le handicap à un autre secteur, il n'aurait pas dit à ces personnes d'aller voir ailleurs ; Chez les religieux par exemple. Ce serait donc bien le budget prévus pour les handicapés qui a été mobilisé pour les « religieux ».

Ce transfert de fonds présumé accompagnerait un transfert de légitimité et d'ordre public. Les français ne s'unifient plus par leur administration civile. Ils se divisent pas leurs administration religieuses.

M. Delanoë fait cette opération de transfert au bénéfice de la religion musulmane parce que c'est sa religion de cœur, son militantisme festif l'indique. S'il choisit cet angle d'attaque contre le loi 1905, c'est aussi parce que les français se sont enterrés dans les idéologies obscurantistes selon lesquelles il y a des nations et des cultures par définition opprimées par les français qui se doivent de les libérer. La loi 1905 opprime, la charia libère.
14)- Le traitement inhumain

A- La suppression du budget
Si on s'en tient à ces deux témoignage, il y a bel et bien eu « arrêt » ou « rien ».

Il ressort de ces deux témoignage que la souffrance liée à l’absence de cadre institutionnel pour s'occuper des handicapés est immédiate, inhérente, considérable. L'évocation de la mort est de ce fait constamment présente.

Ce que je veux signaler, c'est que cette situation, à Paris, pas en Afrique, est déjà en soit une faute pénale grave.

Supprimer le budget des handicapés, le transférer à d'autres, n'est pas un simple divertissement politique, le caprice des grands politiques.

Supprimer un équipement sportif à des sportifs ne met pas en jeu un traitement inhumain et dégradant de la personne humaine.

a- Retirer leur budget aux handicapés, c'est les soumettre à un traitement dégradant et inhumain.
b- Transférer leur budget à un autre secteur qui ne peut justifier son existence budgétaire municipale,
c- Leur refuser l'Institut prévu par l'Etat, et organisé dans d'autres départements,
d- Leur dire de « aller voir chez les religieux »
C'est nier leur égal humanité avec les personnes qui bénéficient d'un budget dit sanctuarisé. auxquels M. Delanoë peut effectivement dire d'aller « voir chez les religieux »,

Laisser les handicapés dans le dénuement de l'action publique alors que celle-ci a été reconnue, étudiée, prévue, c'est leur infliger une souffrance physique et morale volontaire, inutile, pénalement cruelle.

Les témoignages de ces deux femmes, et M. Delanoë a reçu l'une d'entre elles, établissent qu'aucune personne, aucune famille, ne peut venir à bout seule de cette charge.

Il en allait autrement avant parce que avant les handicapés mourraient rapidement dans d'atroces souffrances, physiques et morales.

Par conséquent, retirer les moyens publiques, collectifs, mis par le budget national et ses dérivés locaux, au service de ces populations qui ne peuvent s'en passer est une agression qui est juridiquement de l'ordre du crime de guerre.

Cela quel qu'en soit le motif.

Cet assèchement du budget est avéré. Il se fait expressément au détriment de l'appartenance des handicapés à la citoyenneté, c'est à dire de la population qui bénéficie de la répartition des impôts.

Cette qualité leur est retiré à la fois en argent, puisqu'ils n'en ont plus, et en droit puisqu'ils sont officiellement sortis de la sphère publique, administrative, laïque, égalitaire, pour entrer dans la sphère privée, religieuse, discriminante.


Tout ceci est volontaire, organisé, évitable. Le sujet du handicap, comme l'indique le fait des « Instituts » est socialement et administrativement bien connu et maîtrisé.

B- Le transfert de fonds
Dès que j'ai lu l'article du Monde consacré à Mme Kristeva, j'ai pensé à l'interview du député Premier Adjoint au Maire de Paris : « Nous avons mis du temps à contourner la loi, mais nous y sommes parvenus. ».

L'interview de Mme Emeyé m'a convaincu d'en demander compte auprès de M. le procureur de la République.

Ce serait un crime particulièrement grave d'avoir spolié les handicapés aux fins de « contourner la loi ».

Tout ceci serait constitutif d'une atteinte à la dignité humaine et relèverait de la jurisprudence de Nuremberg.

15)- La demande
Seules des personnes habilitées à enquêter, interroger les témoins, formées à la lecture des textes comptables municipaux, à la lecture des écrits municipaux, pourront nous dire ce qu'il est advenu des budgets prévus pour les handicapés. Ces budgets ont nécessairement été prévus puisqu'ils sont légaux, qu'ils ont été discutés, qu'ils sont constitutifs de la survie et de l'humanité de la vie des handicapés.

Nous ne sommes pas du tout dans le cas des personnes valides auxquelles ont imputer, à tord ou à raison, la capacité à prévoir financièrement leur invalidité. La prise en charge familiale et collective des handicapés est consubstantielle de leur vie.

Nous devons savoir s'il y a eu transfert des budgets associés aux handicapés vers les budgets de financement publics d'édifices à caractère religieux.

Nous serions là au delà des prérogatives du Maire.

Le fait de retirer un budget institutionnel à des handicapés est en soi une activité criminelle puisqu'elle constitue une agression physique particulièrement grave contre ces populations.
C'est une disqualification constitutionnelle de ces personnes, et la violation de leurs droits énoncés aux art. 13-14-15 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen.

« Art. 13. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
Art. 14. Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. 
Art. 15. La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration. »

Le fait de transférer ces budgets sur le présumé financement illégal d'un lieux de culte pour permettre illégalement la reconnaissance de ce culte et son installation en lieu et place des administrations publiques serait une disqualification des personnes handicapées comme être humain ressortissant de l'attention publique, un détournement de fonds publics.
Au prétexte d'échanges culturels, il s'agirait de passer de la citoyenneté à la Caste ; de la France au Liban.

Au titre de l'art. 15, je demande l'ouverture d'une enquête préliminaire sur le devenir des fonds dont Mme Kristeva, Mme Emeyé, M. Caresche, M. Delanoë, font publiquement état.

16)- Conclusion

En ouvrant le journal, j'ai appris que les femmes du Pouvoir législatif sont tenues de sucer les hommes du Pouvoir exécutif, sous le couvert de la justice.

En regardant la télévision, mon attention est à nouveau heurtée par une éventuelle spoliation des handicapés de tout budget, par la Mairie de Paris. Un recoupement d'informations induit qu'il n'est pas impossible que ce budget nécessairement affecté aux handicapés ait pu être transféré à la résolution d'une difficulté des dirigeants de la Mairie de Paris à « contourner la loi. ».

C'est sans doute ce qu'il est convenu d'appeler un Etat de droit.

Je transmets donc mes interrogations à la justice, sans préjuger de sa réponse.

Dans l'attente de votre réponse,

Je vous prie d'agréer, Monsieur le procureur de la République, l'assurance des mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE



PS : Ci-joint :

1- Le texte de Mme Kristeva

2- Adresses :
a- Mme Kristeva

UNIVERSITE PARIS DIDEROT - PARIS 7
Bât. "Les grands moulins"
5, rue Thomas Mann 75013 Paris
8ème étage, 893 C
Tel: (33) 1 57 27 65 25

b- Églantine EMEYE
ITV Studio France
38, quai du point du jour
92100 Boulogne Billancourt

2- Document: Interview de Mme Kristeva

 
Julia Kristeva / propos recueillis par Josyane Savigneau
Samedi 30 avril 2011
"L’humanisme ne sait pas accompagner la mortalité ».

« Leur regard perce nos ombres » (Fayard) 240 pages 18 euros, est votre correspondance avec Jean Vanier, le fondateur de L'Arche.
Pourquoi votre intérêt pour ce lieu?
L'Arche est une fédération regroupant 140 communautés à travers le monde, chacune constituée de foyers, ateliers et lieux de vie pour des personnes en situation de handicap. Elle s'inspire de la foi catholique mais accueille aussi des non-croyants ou d'autres religions, et propose une vie ensemble, partagée avec des personnes valides. A priori, rien ne me destinait à m'approcher de L'Arche.
Nous étions à la recherche d'une« structure innovante» pour notre fils David, atteint d'une maladie neurologique, qui puisse lui permettre une vie autonome et protégée. Après des années d'efforts; de promesses, la Ville de Paris, qui développe une politique solidaire dans le domaine du handicap, a brusquement arrêté le projet. Pénurie de moyens, les handicapés ne sont pas un lobby intéressant en temps de crises... Plus étonnant, le conseil du maire :« Allez voir chez les religieux! Une faillite de plus de la République?
Philippe Sollers, plus attentif que moi à l'humanisme catholique, m'a encouragée à essayer. J’ai repris contact avec Jean Vanier que j'avais déjà rencontré. J'ai visité L'Arche de Compiègne où il habite, j'ai été bouleversée pat la généreuse solidarité des« copains» {c'est ainsi qu'ils s'appellent entre eux) qui y résident. Et tandis que David cherche toujours une solution, l'idée est née de faire se rencontrer nos expériences du handicap par un échange de lettres. Sans nous enfermer dans des revendications techniques ou communautaires, mais en «désinsularisant» le handicap: en reliant les angoisses et les combats qu'il suscite aux divers domaines de la vie auxquels nous participons au quotidien. .
En 2003, vous avez remis au président de la République un rapport sur le handicap...
Des états généraux ont suivi ma Lettre au président de la République sur les citoyens en situation de handicap à l’usage de ceux qui le sont et de ceux qui ne le sont pas (Fayard, 2003). Et la loi de 2005 fut une conquête majeure dans cet esprit, notamment par le principe de, la « compensation» qui engage la communauté nationale à assurer l’intégration des handicapés et l'interaction avec eux, par un accompagnement personnalisé, à l'école. Au travail, dans la vie familiale... .
Cette loi est en cours d'application, m ais beaucoup d'insuffisances, mais beaucoup d’insuffisances perdurent et le mécontentement s'accroit. L'information et la sensibilisation de l’opinion sont en panne. L'encadrement scolaire est loin des attentes. Les entreprises préfèrent être « taxées» au lieu d'embaucher. La création de lieux: de vie reste un problème. Le droit à la vie affective, sexuelle et familiale est encore un tabou...

Vous parlez de «cette exclusion impartageable qu'est le handicap». Comment changer le regard sur le handicap?

La philosophie des droits de l'homme nous apprend à résister au racisme, à la' persécution religieuse, 4e classe ou de sexe, Il n'en va pas de même pour l'exclusion de la personne handicapée. Car le handicap ouvre chez celui qui n’est pas atteint la peur de la mort physique et psychique, l'angoisse de l'effondrement et de voir exploser les frontières de l'espèce humaine elle-même: Aussi le handicapé est-il exposé immanquablement à une discrimination impartageable.
Sournoisement, le théomorphisme tend à reléguer la fragilité, le handicap, dans l'ombre non pas du péché, mais de la honte, de la culpabilité, ou, en envers symétrique, dans l'obstination héroïsante: l'écran ne supporte les handicapés que médaillés olympiques! L'humanisme ne sait pas accompagner la mortalité : je ne dis pas « la mort »; nous sommes si forts en commémorations! Je parle de la mortalité en nous. La mortalité qui sculpte le vivant jusqu'à le rendre parfois handicapé se conjugue au singulier, elle est créatrice de surprises, parfois de créativités insoupçonnées. En somme, à partir du microcosme du handicap et par nos lettres, c'est l'introuvable débat sur la laïcité que nous essayons de mener, en repensant l'héritage religieux tout autant que la refondation de l'humanisme.

« Je sens monter en moi la colère contre la tyrannie de la normalité», écrivez-vous...

Le culte de la ‘performance-excellence- jouissance’ devient la norme de la modernité sécularisée, et il se répand en doublure du sécuritarisme comme défense contre les menaces économiques et climatiques. Le spectacle, l'image et l'hyperconnectivité en font des schémas de comportements et de valeurs adaptés aux conventions qui capturent les consommateurs.
Etre singulier dans ce contexte est une liberté fondamentale, mais qui demande une force psychique inouïe. C'est ainsi que j’entends le sens de l'expérience psychanalytique : décoller la personne des normes qui la brident, pour qu'elle ne cesse de recréer son langage.
Hélas une tendance «politiquement correcte» incite certains militants dans les associations de handicapés à inverser leur exclusion en déni de leur différence:
« Nous sommes comme tout le monde, pourquoi ce rejet?» Au contraire, paradoxalement, le handicap offre aussi une chance: de nous faire admettre l'incommensurable singularité de cette femme ci, de cet homme-là, jusqu'aux limites de la vie.

La mère d'un enfant handicapé doit « accompagner, traverser et traduire la rencontre avec cette irrémédiable différence qu'est la déficience»..

La sécularisation est la seule civilisation qui n'a pas de discours sur la maternité. On croit savoir ce qu'est une mère juive, ou une mère qui prie la Vierge Marie. Mais une mère « moderne» ? Après Freud, Winnicott a fait connaître« la suffisamment bonne mère» ; les psys distinguent aujourd'hui l'«amante» de la «mère» et essaient de les faire coexister, etc. La vocation propre à la passion maternelle qui donne et accompagne la vie reste toujours énigmatique. Antigone, Ophélie, la Pietà en font partie, et leur destin n'est pas seulement masochiste ou mélancolique, mais révèle une extraordinaire maturité que les mères déploient pour assurer ce que j'appelle la reliance de leurs enfants. Les' relier à eux-mêmes, à elles-mêmes, aux autres.
Que se passe-t-il quand arrive l'irrémédiable différence de la déficience? C'est pareil, mais à l'excès, et donc d'une clarté dramatique. L'amour de la vie en bord à bord avec l'impossible se traduit alors en la capacité de partager les défaillances comme les fulgurances. Au sens fort du mot« partager»: prendre part à la particularité, participer sans gommer que chacun est « à part», et en reconnaissant sa propre «part» impartageable, la part de l'irrémédiable. .

Pour Jean Vanier, la tendresse est le principe fondateur de "Arche...

Jean Vanier exprime souvent son engagement exceptionnel en termes chargés d'affects, comme «plaisir» et «tendresse». Comme je le comprends! Mais je sais qu'il n'est pas dupe des divers abus que, ces mots véhiculent. A ces moments de notre correspondance, je pense au « corpus mysticum» que Kant ,envisageait pour fonder un monde moral. Et j’ajoute que cette métaphore mystique de l’union avec soi-même et avec le tout autre ne peut s'entendre au sens galvaudé de la seule « solidarité».
Le pacte avec le tout autre (la personne handicapée en étant un emblème et une réalité proche) ne se réduit pas aux seules lois morales, il les transforme en amour.
La séduction exercée par le discours mystique révèle une absence: il nous manque une expérience et un discours amoureux modernes. En découvrant et en accompagnant la personne en situation de handicap, Certains d'entrée nous essaient de les réinventer. . .

3- Lettre à Mme EMEYE



Paris, le lundi 20 janvier 2014




Madame Églantine EMEYE

ITV Studio France
38, quai du point du jour
92100 Boulogne Billancourt





Madame,

Vous trouverez ci-jointe la copie de la Demande d'ouverture d'une enquête préliminaire concernant le financement du Handicap à Paris.

a- J'avais entendu M. Caresche dire : « Nous avons mis du temps à comprendre comment contourner la loi, mais nous y sommes parvenu. » Il s'agissait de financer l'Institut des cultures islamiques.

b- Puis j'ai lu dans Le Monde, une interview de Mme Kristeva, ci-jointe.

c- J'ai immédiatement fait le lien entre l'arrêt brutal des financements aux handicapés et ce moyen de « contourner la loi ».

d- Lorsque j'ai entendu votre témoignage, chez Ardisson, j'ai pris sur moi de poser les questions qui me paraissent aller de soi à M. le procureur de la République.

Vous n'êtes tenue en rien par cette démarche. Je vous adresse ce courrier aux seules fins de votre information.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'assurance des mes salutations distinguées,


Marc SALOMONE



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