lundi, juillet 15, 2013

Molière, Bourgeois gentilhomme, Tapie, Sécher, indemnisation, propositions

Molière, Bourgeois gentilhomme, Tapie, Sécher, indemnisation, propositions
Le texte de référence est le texte français
Traduction de google traduction
d.50@gmx.fr


Paris, le lundi 15 juillet 2013


Madame la Garde des Sceaux



Copie à :
Monsieur le Président de la République
Monsieur le procureur de la République
Monsieur Fillon, Député, Premier Ministre honoraire


Molière, Bourgeois gentilhomme, Tapie, Sécher, indemnisation, propositions.





Madame la Garde des Sceaux,

Deux affaires de dommages et intérêts ont indigné tout autant les français bien qu'elles paraissent diamétralement opposées.

Ces affaires sont en quelque sorte la Pierre de Rosette qui permet de lire le fonctionnement de l'indemnisation par l'Etat français.

1- M. Sécher est condamné à tord et fait 16 ans de prison avant que la justice apprenne par hasard son innocence.
Les avocats demandent 2,4 M d'Euros de dommages et intérêts.
L'Etat demande 600 000e pour ces mêmes dommages et intérêts.
Les magistrats accordent 700 000euros au justiciable.
Il n'a pas de quoi avoir une maison et une pension, alors que l'Etat l'a brisé.

Un Directeur de Maison d'arrêt a dit, dans Ouest France, que la Prison accueillait des hommes en pleine santé et qu'elle en faisait des déchets humain.

2- Un tribunal privé arbitral, commandité par l'Etat, accorde à M. Tapie : 45M d'euros de dommages et intérêts pour avoir été lésé dans une affaire commerciale impliquant une banque de l'Etat.

Ces chiffres révèlent une pratique du droit et de la décision bien connue, l'arbitraire. La rationalité de l'exposé de ces décisions est l'ordinaire des rationalisations subjectives.

Un ouvrier subira cet arbitraire par une réduction de ses droits. Un cadre dirigeant en bénéficiera par une surévaluation probable des mêmes droits.

Ces deux décisions ont été mise en parallèle dans le débat public concernant M. Tapie car leur opposition éclaire crûment le double désordre que crée cet arbitraire.

1- Une rupture de l'unité nationale.
L'avantage fait au notable ruiné et considéré à nouveau comme un cadre dirigeant braque ses projecteurs sur le mépris haineux à l'égard de la personne des ouvriers qui préside à l'indemnisation de M. Sécher.

2- Une désorganisation de la justice.
a- Pour M. Sécher l'énormité de l'injustice suffit à lui imposer un silence coupable, comme à tous ceux qui l'endurent.
Ils auraient tord de se révolter devant tant de magnanimité. A la première comparution, il aurait pu être condamné plus lourdement. A la seconde, il aurait pu ne pas être innocenté ni indemnisé. Qu'il ne se plaigne pas. Il est vivant. Tous ses semblables n'ont pas cette chance.
b- Pour M. Tapie qui a les capacités de se défendre, il apparaît que cet arbitraire est un facteur direct de mise en cause de l'institution judiciaire.
L'arbitraire organise pareillement l'ascension et la possible chute.
Des hommes attendent toute leur vie, puis, post mortem, celle de leurs enfants, pour obtenir une révision de leur procès.
Là, sur une simple querelle de clan, une décision de justice stipulée incontestable dans son principe même est remise en cause par une procédure me semble-t'il inédite. Mais je ne connais pas tout.

Pourquoi ne sortons nous pas de cette impasse sans cesse renouvelée où la reconnaissance d'une injustice laisse un goût amer, comme une salissure ?



L'obstacle majeur à toute réflexion à ce sujet nous est donné par Molière. Les magistrats, et au travers d'eux les cadres français, sont des Bourgeois gentilshommes

Ils veulent être bourgeois, reconnaître la capacité ou l'utilité comme seuls critères de distinction entre les hommes pour les actions les concernant. Mais en même temps, ils veulent conserver tous les préjugés de sang, de rang, d'extrace, de la féodalité.

Entre être efficace ou être flatté, les cadres français hésitent constamment.

Chacun a noté que l'affaire Nafissatou Dialo n'aurait pas pu se dérouler en France pour de multiples raisons qui ne sont pas vraiment à l'honneur de notre pays.

1- Une femme de chambre n'aurait jamais pu faire rattraper un homme du rang de Chef d'Etat avant qu'il quitte le pays.
Personne n'aurait bougé.
Lorsqu'un juge d'instruction a voulu lancer un mandat d'amener contre M. Kissinger, les autorités ont prévenu l'intéressé qui a pu regagner les Etats-Unis.

2- Une femme violée n'aurait jamais pu avoir une indemnité de 6 M de dollars.
En France, soit :
a- Une personne de rang égal à celui de Mme Dialo est violée par un ou plusieurs cadres dirigeants. Elle se tait où elle est internée en psychiatrie jusqu'au retrait de sa plainte.
b- Une personne a un rang social qui permet à la police de la détenir. Si la personne est violée durant la détention par les fonctionnaires, soit elle se tait, soit elle est déboutée de ses plaintes, soit elle est torturée en psychiatrie jusqu'au retrait de sa plainte, soit elle est condamnée à verser des dommages et intérêts pour outrage aux fonctionnaires incriminés. Ce qui est constitutif d'un enrichissement personnel.

3- La chute et la toute puissance.
A- Amérique
M. Strauss-Kahn, Secrétaire général du FMI, ayant rang de Chef d'Etat, a vécu à partir de sa dénonciation par Mme Dialo, une décente aux enfers. Il l'a répété récemment sur une chaîne américaine. Une descente morale qui est aussi une chute politique.
B- France
a- Un Chef d'Etat français qui viole une députée est protégé par tous les réseaux de cadres français. Participer à cette protection est la condition posée par les médias pour rapporter le fait.
b- Le parcours ordinaire des procédure de dénonciation des viols de particuliers par des fonctionnaires, ou des Puissants, est pour les auteurs la redite publique du parcours de Toute-puissance que constitue chaque viol.
C- Seuls les lampistes isolés sont concernés par les lois réprimant le viol.
Qui qu'on pense de l'affaire Dialo, il n'en reste pas moins que Mme Dialo a conduit à la mobilisation immédiate des autorités américaines et qu'elle a eu une compensation à la hauteur de sa place dans une affaire judiciaire d'ampleur mondiale.

Cet affaire n'est pas isolée. Un ouvrier américain qui a porté plainte pour viol contre son Chef d'atelier a eu une compensation de 5M de dollars. D'autres affaires de ce type ont eu lieu.

Qui peut croire que les autorités judiciaires américaines sont naïves et acceptent à leur insu de servir de Loto pour les déshérités ?

Les américains sont des bourgeois qui assument l'égalité en droit apportée par la bourgeoisie. Mme Diaolo ne s'est pas enrichie par une procédure astucieuse. Elle a été indemnisée en tant que femme. La justice américaine indemnise également les justiciables car elle indemnise le préjudice porté à la personne de la cité.

Les cadres français sont des bourgeois qui veulent profiter de l'égalité en droit qui leur a permis de ne plus être méprisés, volés, bastonnés, par la noblesse, mais qui veulent aussi profiter des préjugés de castes de la société féodale pour satisfaire leur vanité.

Les magistrats français estiment être d'abord dans l'obligation de reproduire les différences de castes. L'égalité en droit passe après, s'il y a lieu.
a- Sécher est renvoyé à la niche. Il n'a pas de quoi disposer d'une maison, d'une rente, des compensations pour ses enfants ou équivalents.
b- Tapie est installé dans un Versailles. Il est reconnu apte à tenir sa place dans le scénario actuel de la guerre des Grands.

En conséquence, tant que les cadres français, dont les magistrats, ne voudront pas accepter leur modernité bourgeoise et l'égalité en droit de tous les hommes, leur capacité et leur utilité, comme seuls critères de décisions, les dommages et intérêts seront d'abord la pesée vicieuse, sordide, injuste, des différences sociales, le cri de victoire de la politique des castes.

J'ai déjà fait des propositions pour une réflexion sur des types d'indemnisations qui soient centrés sur les dommages sociaux causés à une personne et non sur l'évaluation exhibitionniste de sa position de caste.

Une indemnisation qui ne repose pas sur une dépense du Trésor public, qui ne coûte rien à l'Etat et qui lui rapporte.

Ce type d’indemnisation sociale est bien connue dans la société civile où elle est parfaitement maîtrisée.
Elle est devenue la règle dans les compensations massives distribuées aux populations issues des anciennes colonies.

Dans ce cas, au contraire de nos propositions, ces formes d'indemnisations de fait engagent des dépenses importantes.

C'est en effet pour avoir fait valoir ce titre et ce préjudice idéologique que des populations ont acquis des droits particuliers à l'emploi, au logement, à la formation, au capital, à l'accession à la propriété.

Pour ce faire, il a fallu que les cadres français cessent de considérer ces gens comme des protégés en voie d'insertion, des inadaptés, des incapables, des mineurs à vie, etc.

Cette transition s'est faite par des violences récurrentes appelées « problèmes des cités », des directives de l'Union européenne, l'intervention active de l'ambassadeur des Etats-Unis, l'association des cadres de ces populations avec les Etats-Unis, etc.

Nous avons là une authentique action politique fondée sur l'idéologie de la réparation d'un préjudice non quantifiable.

Il a été décidé de ne pas procéder par des calculs absurdes de ce qu'ont pu perdre les esclaves antillais ou les indigènes algériens en fonction de leur situation antérieure. Personne n'a songé à dire que puisque ces gens étaient nus au moment de leur mise en esclavage, les frais vestimentaires seraient défalqués des indemnités historiques versées à leurs descendants .

Le calcul mis en œuvre est celui des mesures nécessaires à la mise à niveau de ces populations par rapport aux populations qui n'ont pas subi ces difficultés. Et ce, dans tous les domaines.

Au niveau du gouvernement, deux faits ont marqués cette politique récemment :
a- Le discours de l'école polytechnique de M.Sarkozy, Chef de l'Etat.
b- La mise au service des populations dites « des quartiers » d'un prêt de 50M du Qatar et de 300M de la Caisse des dépôts et consignations.
Cette politique d'installation réparatrice a ses théoriciens, tel l'économiste Jacques Attali.

Ces initiatives dirigeantes sont mineures en quantité, mais elles sont des ordres données par le Chef de l'Etat, M. Sarkozy puis M. Hollande, à toutes les administrations publiques. Il y en a donc bien d'autres par conséquent.




L'année 1998 a été particulièrement importante dans les évolutions mondiales. C'est en 1998 que la République populaire de Chine sort du Tiers monde pour entrer dans la puissance durable, voire définitive.

Fortuitement, cette même année, l'équipe de France de foot-ball gagne la Coupe du Monde. Cette Équipe de France comprend trois maghrébins et noirs sur onze joueurs.

Ce qui n'est surement pas fortuit, c'est que le gouvernement français, cette année là, saisisse l'occasion pour accélérer l'intégration des migrants à la richesse nationale par le biais du sport. En 2000, Zidane peut faire le constat que "l'équipe de France est musulmane". Aujourd'hui, les deux tiers des élèves des centres de formation du foot sont des migrants. Etc.

La même réussite est visible dans les arts, cinéma, rap, par exemples.

La présence des migrants à tous les niveaux de l'organisation sociale et économique est désormais citée par les imams dans leurs prêches du rassemblement annuel de l'UOIF.

Pour aboutir, il a fallu abandonner la posture néo-coloniale. Il a fallu admettre que des migrants deviennent des cadres à la fois capitalistes et administratifs de la société française, et au delà européenne.

M. Attali a fort bien présenté ce programme dans une conférence au Crif. cf. http://www.youtube.com/watch?v=jWUXJlAFwAo

Dans la société civile, les cadres français réussissent parfaitement à sortir du confort passéiste du "néo-colonialisme".

Par contre, dans le fonctionnement ordinaire de l'Etat régalien, ils ne parviennent pas à lever l'obstacle équivalent qui est celui de l'idéologie du Bourgeois gentilhomme.

Pour agir, il manque aux cadres de l'Etat une réponse positive à la question qui établit le critère de nécessité pour les agents de l'Etat: Est-ce qu'il y a du sang?

Ils reconduisent donc indéfiniment, le mépris féodal, la condescendance à l'égard du manant, du Bourgeois gentilhomme qui rejoue à chaque occasion son éternel regret de ne pas être né noble et qui pose comme son devenir d'accéder et de reconstruire une société féodale dont son existence certifie pourtant la disparition.






Ce mouvement idéologique a été mis en forme politique par une association de cadres dirigeants de l'Etat, Terra Nova. Cette association Saint Simonienne moderne propose carrément de disqualifier les classes populaires françaises dans leur activité civique.
Elle propose de les retirer des comptabilités électorales, de les exclure des alliances créatrices de majorités électives.

Cette idéologie ségrégative, unique dans l'histoire de France métropolitaine moderne, nous ramène en effet à la féodalité et à ses gueux.

Elle pèse lourdement sur la lecture que les magistrats font des écrits (plaintes, suppliques ou propositions) que des justiciables ordinaires ou vulnérables leur adressent.

Un magistrat ne peut dire en réunion associative que les français des classes populaires doivent disparaître, et, dans le prétoire, réprimer les agressions que subissent ces derniers, soit qu'il siège ou qu'il requière.

Sur les deux thèmes de la réparation sociale et de la pensée ségrégative, la réflexion que je porte à la connaissance de Mme la Garde des Sceaux est donc bien un souci public et non une simple réflexion personnelle, quelque soit la qualité de celle-ci.

C'est donc une réflexion politique à laquelle Mme la Garde des Sceaux peut prêter attention dans l'intérêt général.

J e vous prie d'agréer, Madame la Garde des Sceaux, l'expression de ma considération distinguée,


Marc SALOMONE

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