lundi, mai 07, 2007

Réponse au procureur général de Versailles

Le samedi 5 mai 2007


Monsieur Jean Amédé Lathoud
Procureur général
Cour d’Appel de Versailles
78.000 Versailles
Tel. : 01.39.49.67.89
Fax : 01.39.49.68.86


Objet : Lettre du 3 mai 07


Réf. : B8-537/07


Monsieur le procureur général

J’ai l’honneur d’accuser réception de votre courrier du 3 mai 07, par lequel vous me dites que vous demandez au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Nanterre d’accuser réception de ma dénonciation.

Je suis surpris par l’honnêteté de votre propos. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ignorais même qu’il fut dans vos attributions de contraindre le procureur de la République à accuser réception d’une demande.

Je verrai à quelle date Monsieur le procureur de la République fixe la réception de la demande. Elle a eu lieu le vendredi 6 avril 07.

Il reste qu’aucun acte judiciaire n’a été entrepris pour vérifier les dires du Canard Enchaîné. Celui-ci présente M. Sarkozy et le Groupe Lasserre comme étant peut être tous deux coupables de crimes aggravés.

Le Peuple français aura donc été impliqué à son insu dans la fabrication d’un recel de malfaiteurs dans les Palais nationaux, au plus haut niveau de l’Etat.
Par contre, les autorités auront été impliquées en toute connaissance dans une opération d’obstruction à la justice en vue de permettre la soustraction de deux délinquants à l’action judiciaire.
La présomption d’innocence ne peut servir à effacer le crime sous prétexte que les magistrats refusent d’ouvrir les procédures de qualification. Du fait des capacités des voyous à compromettre les cadres de la République.

Ainsi, un tribunal a-t’il reconnu le droit à Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, de qualifier M. Yvan Colonna, assassin présumé du Préfet Erignac, de «assassin », bien que celui-ci fut toujours présumé innocent, et qu’il est possible qu’il le soit réellement.

La lâcheté, l’aveuglement, l’irresponsabilité, dont auront fait preuve à cette occasion, les élus, les partis, les médias, n’excusent pas le refus de prendre les responsabilités qui pouvaient et devaient être légalement prises.

L’idéologie commune aux cadres français est qu’un fait dont on ne parle pas n’existe pas. C’est pourquoi les deux seuls articles consacrés à cette action judiciaire (Le Monde et l’AFP) visent à avertir qu’il n’y a plus lieu d’en parler, puisqu’elle aurait été déclarée irrecevable par le Doyen des juges d’instruction. Ce qui est faux.
C’est au nom de cette idéologie que les avocats ordonnent à leurs clients pauvres de se taire sur les viols qu’ils subissent de la part de cadres dirigeants locaux. C’est sous couvert de ce consensus que les personnels d’administration séquestrent, violent, torturent, fabriquent des faux en écritures publiques, que les magistrats classent sans suite, ou fabriquent des procès pour enterrer la vérité et les victimes, que les criminels protégés, les officiels condamnés, n’exécutent pas leurs peines.
Le silence de plomb des médias français vise prioritairement à faire savoir que l’affaire de Neuilly fait partie de celles dont on ne parle pas. Peu importe qu’elle soit sue par au moins un million de personnes. C’est le tirage, sauf erreur de ma part, du Canard Enchaîné.
Peu importe le nombre de cadres qui connaissent l’information. L’important est qu’aucun cadre n’en discutera publiquement. Ce silence fait parti des codes d’appartenance aux réseaux de cadres.
Ça, c’est vis-à-vis du peuple.

Il en va tout autrement pour les cadres entre eux. Eux savent, et ils en tiendront compte.
Cette affaire va développer la privatisation de l’espace publique. Nous allons voir prospérer les codes d’ouverture d’un espace privé de discussions judiciaires au sein desquels sera discuté le bénéfice ou non de la jurisprudence Sarkozy. Sous peine qu’un réseau de cadre fasse de l’inégalité devant la justice un argument de défense, et ameute la foule contre les persécutions injustes dont il sera l’objet.
Ce sera une nouvelle source d’anarchie, de désordre, de troubles factieux, dans les mécanismes de fonctionnement de l’Etat.

L’opération qui vise à cacher au peuple une vérité qui concerne l’exercice de sa souveraineté, et qui peut modifier les décisions des électeurs, est une opération factieuse.
Certes, aucun coup de feu n’aura été tiré, aucun militaire n’aura paradé. Tout cela, la violence et les parades armées, viendra après.
Il n’en reste pas moins qu’on aura volontairement, consciemment, en réunion, usé de son pouvoir, de ses fonctions publiques, pour paralyser l’Etat, la justice, l’information du public dans l’exercice de sa fonction constitutionnelle, pour garantir l’accès à la fonction suprême d’un homme dont on peut légitiment soupçonner qu’il inclut le gangstérisme dans le fonctionnement ordinaire de l’Etat.

Les magistrats prétextent de la proximité de l’élection pour ne pas ouvrir d’Enquête préliminaire. D’une part, l’affaire Gaubert, extension de l’affaire de Neuilly, est bloquée depuis 8 ans, sans prétexte électoral.
Qui plus est, le Canard Enchaîné posait à la justice la question de la priorité entre le pouvoir exécutif, et l’autorité judiciaire. Qu’est-ce qui prime ? L’examen de la criminalité d’une action, ou l’accession de l’homme présumé coupable de cette action alléguée ?
Les magistrats étaient là devant un exercice crucial. Dans cette querelle de priorité, il leur revenait de dire qu’il y a égalité de préséance. La justice n’attend pas plus que les prétendants aux pouvoirs exécutif ou législatif.
S’il peut arriver que la justice attende le passage d’une élection pour entendre un prévenu, elle ne peut attendre ce passage pour nommer les fautes alléguées d’une personne par ailleurs candidate ; qualifier le crime dont elle est informée de façon certaine, et pour lequel elle est sollicitée en bonne et due forme. La qualification du crime devait être reconnue indépendante des préoccupations de renouvellement du pouvoir exécutif.
Ce n’est pas le Peuple dans ses dispositions constitutionnelles, l’électorat, qui demandait aux juges d’attendre, ce sont les cadres aspirants aux charges de l’exécutif.
Les magistrats avaient à s’en distinguer. C’est çà l’indépendance de la magistrature.
Au lieu de cela, les magistrats se sont officiellement subordonnés aux exigences des cadres du pouvoir exécutif pour mettre en œuvre la procédure.
Ils ont eux-mêmes refusé l’indépendance de l’autorité judiciaire, son accession au grade de Pouvoir, lorsqu’elle s’est présentée à eux dans un cas de figure relevant du droit constitutionnel.
Qu’est-ce donc que l’indépendance de la magistrature désormais, sinon l’assurance de pouvoir faire tuer, en toute impunité, un faible en prison, M. Mourmand, dans l’affaire d’Outreau, pour imprimer la toute puissance de la magistrature, en lettres de sang, comme sous l’Ancien régime, sur les corps disloqués des pauvres gens ?
De qui d’autre que du Peuple la justice pourra-t’elle être à l’avenir indépendante. A qui d’autres qu’aux faibles les magistrats vont-ils désormais imposer cette sorte d’indépendance ?

Après cette faillite judiciaire, plus aucun réseau de cadre ne voudra être jugé. Il ne restera plus aux magistrats qu’à poursuivre la politique d’enfermement massif des handicapés mentaux. Là-dessus au moins tout le monde est d’accord. Sauf que cette politique d’agressions policières et judiciaires des handicapés mentaux, en lieu et place du déferrement des véritables fauteurs de troubles, place dors et déjà la France sur le terrain de la jurisprudence de Nuremberg. Il faudra bien poursuivre.

Je n’invente pas cette filière. Les policiers et les magistrats ont déjà constitué les malades mentaux comme population principale d’inculpation et d’incarcération. La place prise par les handicapés mentaux comme population de substitution publique aux véritables réseaux criminels est déjà un fait politique.
Soit, la société Française nomme criminels, les voyous effectifs, soit elle criminalise la maladie mentale pour protéger ses cadres voyous.

Est-ce un hasard si c’est le Ministre d’Etat, Ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy qui a présenté un projet de loi visant à criminaliser les malades mentaux, et les enfants en difficultés ? Projet qui n’a été retiré que pour des raisons de démagogie électorale. Il doit être représenté en octobre.

Huit jours avant le premier tour, j’ai entendu un enfant de 11 ans dire : « Sarkozy veut qu’on dise que tous les enfants sont des délinquants ». Connaissant bien la vie de cet enfant, je sais que ce ne sont pas des propos des parents, mais des propos de cours d’école.

Si M. Sarkozy avait été mêlé à un crime passionnel, à une malversation circonstancielle, à un abus de pouvoir routinier, je ne m’en serais pas soucié. Là, il s’agit d’une criminalité qui engage le fonctionnement de l’Etat. Comme en témoigne d’ailleurs toutes les ramifications étouffées de la criminalité des hauts-de-Seine. Cela nous concerne tous.

J’ai porté cette affaire criminelle d’importance publique à l’attention des magistrats pour que le droit nomme à nouveau les criminels effectifs. Je l’ai fait pour que les officiels cessent de nous impliquer dans ce qui est de plus en plus visiblement de l’ordre d’une politique publique criminelle d’agression de faibles, de handicapés mentaux, en substitution à la qualification de la criminalité des cadres.. Comme en d’autre temps ou lieux.

J’ai moi-même vécu le soutien sans faille, continu, sur des années, des pouvoirs publics à des voyous spécialisés dans la spoliation d’appartement, la torture, la prostitution, le drogage, la compromission pénale, de faibles et handicapés mentaux. Les autorités le font pour permettre à ces voyous de se constituer un fond social nécessaire à des actions plus vastes, et pour créer une population asservie.

Je sais ce que c’est que la police qui débarque à l’heure du laitier, l’enlèvement, la torture, jusqu’au retrait des plaintes, la menace sur les vieux parents, le chantage si on reporte plainte.
Et pourtant, j’ai pris mes responsabilités. Pourquoi les autres, qui ne risquent rien que des blessures narcissiques, n’en ont-ils pas fait autant ?

La presse a cependant raison de rappeler que la France est une démocratie. C’est même la seule démocratie où un homme soupçonné aussi précisément, formellement, de crime peut se présenter à des élections principales sans faire l’objet d’une enquête judiciaire. Dans toutes les démocraties occidentales, dans l’UE, on va en prison pour ces faits. En France, on décide de leur construction, et on s’y fait représenter par des handicapés mentaux.

Un Président passible des tribunaux succède à un autre Président passible des tribunaux. Et on veut faire croire aux français que c’est sans conséquences sur la conduite des affaires de l’Etat, sur l’autorité de celui-ci.

Cela ne peut avoir lieu sans que s’établisse le fait d’une corruption publique des cadres. Si les faits sont établis, et ils sont dès à présent crédibles, dignes de l’attention de tous, M. Sarkozy aura déjà réussi, outre un enrichissement personnel criminel, à forcer la totalité des cadres de l’Etat français à se corrompre. Il est vrai qu’il va disposer du droit d’amnistier les crimes des collègues et les siens, et distribuer les récompenses de la compromission. Pas à pas le gangstérisme trace sa route dans notre société de droit.

A quoi songe les magistrats lorsqu’ils sabordent publiquement l’autorité de la justice ? Pour nous, les faibles, c’est une tragédie immédiate. Nous n’obtenions déjà rien. Maintenant nous savons que nous sommes « livrés aux chiens », selon l’expression de Monsieur le Président Mitterrand, et qu’ils le savent.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le procureur général, mes très respectueuses salutations,
Marc Salomone

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