jeudi, mai 24, 2007

immunité chirac, article du canard enchainé

Le canard enchaîné, le 23.05.07, P.4.


La fin cruelle de l’immunité.

L'ancien président et son entourage ne se font plus d'illusions: dès le 16 juin, à la fin de l'immunité prévue par la Constitution, les juges vont convoquer Chirac et peut-être - le mettre en examen.
Avant l'élection, Sarkozy avait bien promis à Chirac de modifier la loi pénale pour vider: de leur substance les vieux dossiers de la Mairie de Paris:Mais rien n'est possible avant l’été; et les juges semblent décidés à activer leurs instructions avant même que le nouveau Parlement ne se réunisse.
« Il ne peut plus y échapper, analyse un proche de l'Elysée. Même Sarko dit qu'il ne peut rien faire si les convocations sont envoyées aussi rapidement. » Et Juppé, sur RTL le 20 mai, a proprement lâché son ancien patron en expliquant: « Quand il n'est plus président de la Répu­blique, c'est un citoyen comme les autres. »
La récente convocation de l'ex-Premier ministre comme témoin dans l'affaire des chargés de mission de la Mairie de Paris a encore accru l'inquiétude. Certes, ce dossier doit être examiné par la Cour de cassation. Mais les amis de Chirac et son pool d’avocats, dirigé par M° Jean Veil, (le fils de Simone), n’attendent pas de miracles. Ils en sont réduits à explorer toutes les échappatoires possibles. « Le Président peut essayer de gagner du temps en disant: "J'ai des obligations ou j'ai des problèmes de santé à régler", et demander aux magistrats d'attendre le mois de septembre », suggère un proche. Avant d'ajouter: « Ce sera difficile pour les juges d'envoyer les gendarmes pour le chercher '» Avantage de la manœuvre, elle laisserait au gouvernement le temps nécessaire pour faire voter les changements législatifs espérés par Chirac et qui devraient - aux dernières nouvelles - prendre la forme d'un amendement sénatorial.
D'autres conseillers prêchent pour une démarche radicale. A les entendre, l'ancien président pourrait répondre sans finas­ser à la convocation des juges et revendiquer les faits qui lui sont reprochés. Sur le thème: « J'assume, c'était des affaires politiques pour aider le maire de Paris dans son action. » En priant pour que les juges se laissent impressionner par ce dernier coup de culot.

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