lundi, avril 16, 2007

Wolfowitz et sarkozy

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE NANTERRE
179-191, avenue Joliot-Curie
92020 Nanterre Cedex
Tél. : 01.40.97.10.10

Monsieur le Doyen des juges d’instruction
Alain Philibeaux
Fax : 01.40.97.11.58


Monsieur le Procureur de la République
Philippe Courroye


Objet : Déclaration gouvernementale


Paris, le lundi 16 avril 2007
Réf :
N° de plainte : 0/07/108
N° de parquet : 07 093 3802 7




Monsieur le Doyen des juges d’instruction,
Monsieur le procureur de la République

Titre 1 : Obstruction à l’information de la justice
En raison de l’obstruction du personnel à la communication d’un numéro de Fax du bureau d’ordre, il nous est impossible de correspondre avec Monsieur le procureur de la République dans les délais raisonnables permis par la technologie courante actuelle, et imposée par la proximité de l’élection présidentielle, laquelle est l’objet de notre réflexion judiciaire.

Je souhaiterais qu’un magistrat s’intéresse à cette opposition volontaire d’accès du public à la justice. Le changement des méthodes de communication fait parti des droits des citoyens. Pas plus qu’on ne peut exiger d’un justiciable qu’il porte un courrier lui-même lorsqu’il y a une poste publique fiable, on ne peut exiger de lui qu’il poste un courrier quand le fax remplit cette fonction, plus efficacement.
C’est d’ailleurs assez pénible d’avoir à développer ces arguments au 21° siècle.



Titre 2 : La déclaration légale du gouvernement français
Concernant la compétence morale du future Président de la République, le gouvernement est intervenu par la voix de Monsieur Thierry Breton, Ministre de l’économie et des finances.
Celui-ci a dit la position de principe officielle, donc légale, en matière de morale du Président, à l’occasion de l’affaire concernant le Président de la Banque mondiale, M. Wolfowitz.
Il a déclaré : « C’est une institution qui doit avoir une gouvernance éthique irréprochable. ».
Il serait étonnant que ce qui s’applique à la Présidence de la Banque Mondiale, ne s’applique pas à la Présidence de la République française.
Un simple népotiste ne serait pas apte à présider la Banque mondiale, et un « prévaricateur concussionnaire », selon la formule consacrée, serait une aubaine pour le gouvernement de la France ?

Le favoritisme serait un crime de truand, et le pacte de corruption une preuve de compétence gestionnaire ? L’association de malfaiteurs serait-elle alors une marque de capacité à la direction collective ?

Dans le cas où M. Sarkozy serait élu sans que la justice ait examiné les pièces fournies par le Canard Enchaîné, les hommes d’Etat étrangers pourront, à juste titre, dire du Président de la République française ce que Eric Gutierrez, coordinateur de la politique internationale à ActionAid, a déclaré de M. Wolfowitz :
- "Il est absolument hypocrite de la part de la Banque mondiale de s'élever contre la corruption dans les pays pauvres alors que son président est enlisé dans un scandale de corruption."

Les français peuvent être lâches, ils n’obligeront pas les capitales à être aveugles.

Le point de vue des cadres français est qu’un problème dont personne ne parle n’existe pas. Donc, personne ne parle de l’affaire soulevée par le Canard Enchaîné, pensant qu’ainsi qu’elle n’existe pas. Que nenni. Elle échappe au contrôle de la République. Elle deviendra l’affaire des puissances étrangères et, en France, des factieux. C’est tout.
Vous ne voulez pas dire le droit, vous serez cause des troubles certains, voire du sang versé.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Doyen, Monsieur le procureur de la République, mes respectueuses salutations,


Marc Salomone

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