samedi, avril 07, 2007

Informations du Canard Enchaîné sur M. Sarkoz

Objet : Informations du Canard Enchaîné sur M. Sarkozy


Paris, le vendredi 16 mars 2007

Monsieur le procureur général

Vous êtes, je crois, le supérieur hiérarchique de Monsieur le procureur de la République à Nanterre. C’est à ce titre que je vous écris.

Le journal Le canard Enchaîné a publié une série d’article sur les relations de Monsieur Nicolas Sarkozy, Maire de Neuilly-sur-Seine, avec un promoteur.

Je ne reviens pas sur l’énoncé des faits, vous les connaissez. Ils sont criminels.

Les affirmations du Canard Enchaînés, concernant les hommes d’Etat, n’ont jamais pu être contestées par personne. Le journal a pu être réprimé pour la diffusion d’une information, comme, par exemple, le récit de l’usage d’une carte bancaire volée par un magistrat, mais il n’a jamais pu être pris sur le fait de la diffusion d’une fausse information, ou d’une information sans fondement.

Le journal gratuit « 20 minutes », du 15.03, fait le point sur l’état public du débat judiciaire. Sous le titre : « La justice peut-elle examiner l’immobilier de Sarkozy ? », il dit : « Les accusations prennent de plus en plus de poids ».
Relevant le silence de la presse, le journal affirme que «La justice pourrait être amenée à statuer. ».
Puis, immédiatement, il détaille les raisons pour lesquelles c’est « peu probable ».

Soit, il s’agit d’un auto saisissement de Monsieur le procureur de la République de Nanterre. La proximité des élections s’y opposerait.
Soit il s’agit, comme pour Monsieur Jacques Chirac, d’une association ou d’un particulier. Il évoque les raisons supposées de l’impossibilité d’une telle action.

Ouvrier au SMIG, je n’ai aucun moyen par moi-même d’engager une Plainte avec Constitution de Partie civile. Sauf à avoir la garantie préalable de ne pas payer de consignation.

Je vous fais part, néanmoins, de mon indignation quant aux faits et de ma stupéfaction quant à l’inertie volontaire annoncée de la magistrature.
Si nul n’a le droit de se faire justice soi-même, c’est bien parcequ’il est entendu que les magistrats sont indépendants à l’égard du crime.

Je vous demande respectueusement et explicitement, Monsieur le procureur général, de rejeter ces faux arguments, et d’ouvrir cette « Enquête préliminaire » dont parle le journal.

Je reviens sur l’inanité des arguments justifiant l’inertie des pouvoirs publics en cette affaire.

Dans cette affaire, il est manifeste que nous ne sommes pas devant un abus de disposition des finances publiques, soit au profit de frais de bouches devenus excessifs, soit au profit de services indus, pour la maison, la conduite automobile, soit par une dérive clientéliste tels que les emplois fictifs.

Nous ne sommes pas non plus dans le registre des petits bénéfices de déclarations d’impôts minorées, Mme Royal, de tours de passe-passe entre les différents registres de déclarations honnêtes, M. Bayrou.

Il s’agit bien, concernant M. Sarkozy, d’une transaction criminelle visant à spolier la collectivité publique au profit d’un tiers privé et au bénéfice pécuniaire spéculatif personnel de l’élu dispensateur. C’est un détournement des fonctions électives, un pacte criminel.

Il ne s’agit pas de « L’immobilier de M. Sarkozy ». C’est Monsieur le Maire de Neuilly-sur-Seine, et non un quelconque particulier, qui est accusé par ces informations d’user de ses fonctions à des fins criminelles.

Il n’est pas possible que la magistrature paraisse attendre la possibilité pour M. Sarkozy de disposer de l’immunité présidentielle, mais aussi des moyens d’Etat de corrompre, menacer, réprimer, les citoyens disposés à lui demander des comptes, les magistrats aspirant à l’honnêteté. Il l’a déjà fait, dans ses fonctions de Ministre de l’intérieur, avec les journalistes récalcitrants.

Le chantage à la proximité des élections ne peut pas être un prétexte à l’inertie de la magistrature, lorsque précisément la personne concernée doit accéder à la charge suprême, notamment à celle de garante de l’indépendance de la magistrature.

Il ne peut y avoir de chantage à la disqualification de l’ensemble des politiques parceque la magistrature pose des questions sur une transaction relevant de la criminalité maffieuse la plus simple.

Le journal qui publie l’analyse à laquelle je me réfère, rapporte les propos d’une personne qualifiée de « proche du dossier ». Autrement dit un magistrat.
«L’éventuel plaignant doit avoir des pièces en main et pas de simples coupures de presses. ». En droit, ceci est faux.
Mais ce n’est pas une objection à l’action du juge. Il peut, lui, disposer de toutes ces « pièces en main».

Si les magistrats ne font rien, nous saurons, tous les corrompus potentiels, les castes en quête de ruptures, le sauront aussi, que les magistrats ont délibérément, et pour longtemps, choisi de ne s’en prendre qu’aux handicapés mentaux, aux faibles sociaux, aux tarés congénitaux, aux fumeurs de joins, aux mineurs de 13 ans, et aux crimes passionnels. Ce sont sûrement eux qui mettent en danger la paix civile, et le développement du pays.


Ce sera une rupture, grave et profonde, dans l’unité nationale, l’égalité de tous devant la loi.
Après le reste, il y aura eu ça.
Il y a sûrement un moment où le peuple n’acceptera plus d’être à ce point méprisé.

Il nous est particulièrement pénible de penser que la France est sûrement la seule démocratie occidentale dans laquelle des accusations de criminalité, aussi précises, documentées, et soutenues, peuvent être portées, à l’endroit d’un candidat à la charge de Chef de l’Etat, sans que la justice engage une action préliminaire visant à dire si ces révélations sont fondées.
Dans le cas où les faits seraient avérés, M. Sarkozy n’aurait aucune qualité pour concourir à la Direction de l’Etat, dont la magistrature.

La justice doit être capable de dire, avant les élections, si les informations, portées à la connaissance du public par le Canard Enchaînés, sont exactes, et, par conséquent, si M. Sarkozy est digne ou non de prétendre à la charge suprême. Une disculpation ne peut que lui être bénéfique.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le procureur général, mes respectueuses salutations,


Marc Salomone


PS : Ci-jointe la lettre à Monsieur le procureur général de Paris

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